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6 septembre 1683 : mort de Colbert

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6 septembre 1683 : mort de Colbert
(D’après « Biographie universelle ou Dictionnaire historique contenant la
nécrologie des hommes célèbres de tous les pays, etc. » (Tome 1), paru en 1833)
Publié / Mis à jour le mercredi 6 septembre 2023, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Ministre et secrétaire d’État, contrôleur général des finances sous Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert, issu d’une famille de riches marchands et banquiers, naquit le 29 août 1619 à Reims, son père étant négociant ainsi que receveur général et payeur des rentes de la ville de Paris.

Après avoir été quelque temps commis dans une maison de banque, le jeune Jean-Baptiste fut placé en 1645 par M. de Saint-Pouange, son cousin et beau-frère du secrétaire d’État à la Guerre Michel Le Tellier (père du marquis de Louvois), dans les bureaux de ce ministre. Celui-ci le fit connaître au cardinal Mazarin qui, devinant le mérite du jeune commis, se l’attacha et le nomma son intendant (1651). Colbert servit avec zèle les intérêts du premier ministre, et se prépara dans le silence à prendre part à l’administration de l’État.

Il n’avait encore que 29 ans lorsque le cardinal le fit nommer conseiller d’État. Il suivit son patron en bourgogne, en Picardie, en Guyenne et en Champagne, pendant les guerres de la Fronde, et fut chargé de toutes les dépenses faites pour le service de la cour. Lorsque Mazarin, poursuivi par la haine publique, se retira à Cologne, Colbert resta l’agent secret de la correspondance que ce premier ministre ne cessait point d’entretenir avec le conseil de la reine régente. Rentré en France, Mazarin récompensa la conduite prudente de son agent, dont le secret ne fut jamais découvert, en l’admettant dans sa plus intime confidence, et en le comblant de bienfaits, ainsi que sa famille. Il le nomma, en mourant (9 mars 1661), son exécuteur testamentaire, et le recommanda au roi comme un homme digne de toute sa confiance.

Louis XIV, déjà décidé à gouverner par lui-même, se fit initier par Colbert dans la connaissance des affaires, puis le nomma intendant des finances. L’administration du surintendant des finances Nicolas Fouquet fut dévoilée au monarque en septembre 1661 ; et après la chute de ce surintendant, Colbert eut seul la direction des finances avec le titre de contrôleur général. Il avait à réparer les maux qu’avait amenés le règne orageux de Louis XIII, les opérations brillantes mais forcées du cardinal de Richelieu, la longue querelle de la Fronde, le désordre complet des finances sous le cardinal Mazarin.

Jean-Baptiste Colbert par Robert Nanteuil (1676)

Jean-Baptiste Colbert par Robert Nanteuil (1676)

Le ministre ne négligea rien pour atteindre ce but. Chaque année de son administration fut signalée, soit par l’introduction de nouvelles manufactures, soit par le rétablissement et l’accroissement des anciennes ; et afin de faciliter l’écoulement de leurs produits, il fit réparer les grandes routes, ouvrir de nouvelles communications, construire le canal de Languedoc, dresser les plans de celui de Bourgogne, ériger en ports francs les ports de Marseille et de Dunkerque ; il multiplia les entrepôts, accorda des primes pour les importations et les exportations, créa des chambres d’assurance, donna de la considération au commerce, et fit comprendre aux nobles qu’ils pouvaient s’y livrer sans déshonneur.

Lorsque Louis XIV eut ajouté aux attributions de Colbert le département de la marine, en 1669, ce ministre, ne trouvant dans les ports de l’État que de vieux vaisseaux que Mazarin y avait laissé pourrir, commença par en acheter et bientôt en fit construire. Le port de Rochefort fut, pour ainsi dire, créé de nouveau ; quatre grands arsenaux maritimes furent construits à Brest, à Toulon, à Dunkerque et au Havre. Dès 1672, la France avait dans ses ports 60 vaisseaux de ligne et 40 frégates ; et en 1681, victorieuse sur mer comme sur terre, elle comptait jusqu’à 198 bâtiments de guerre et 166 000 hommes classés pour tous les services.

Ce fut par les conseils de Colbert que Louis XIV fit entreprendre la réforme des ordonnances civiles et criminelles, achevée en 1670. Les académies des inscriptions et belles-lettres, des sciences, d’architecture, furent successivement fondées (de 1663 à 1671) sous les auspices de ce grand ministre. Par ses soins, l’académie de peinture avait reçu une organisation nouvelle, et l’école fut établie. Il augmenta la bibliothèque du roi et le jardin des Plantes, fit bâtir l’Observatoire, y appela Huyghens et Cassini, envoya des astronomes et des physiciens à Cayenne pour y faire des observations, et fit commencer la méridienne qui traverse toute la France. Il contribua en outre à l’embellissement de Paris par la construction de quais, de places publiques, de portes triomphales, des boulevards du nord, de la colonnade du Louvre et du jardin des Tuileries.

Au sein des honneurs, avec une fortune qui s’élevait jusqu’à 10 millions, Colbert fut loin d’être heureux ; il essuya des intrigues, se vit souvent traversé par des rivalités, par des jalousies : ce fut surtout la haine de Louvois — devenu secrétaire d’État de la Guerre en 1662, puis ministre d’État 10 ans plus tard — qui lui attira ses plus cuisantes peines. Colbert mourut en 1683 , épuisé par le travail, rongé par les inquiétudes et le chagrin, luttant avec peine contre les embarras présents, et prévoyant’avec effroi ceux dont l’avenir menaçait encore l’État. Le peuple, dont il avait été le plus zélé défenseur, le poursuivit dans son aveugle haine, troubla ses funérailles et voulait violer son cercueil. On fit circuler contre sa mémoire des épitaphes, des sonnets, des épigrammes, des chansons et des pamphlets : toutes ces pièces, au nombre de 100, furent imprimées dans un recueil publié à Cologne en 1693.

Jean-Baptiste Colbert fut le seul ministre des finances qui, chez nous, ait conservé son emploi jusqu’à sa mort : c’est peut-être aussi celui qui connut le mieux cette maxime, que les intérêts du peuple sont les véritables intérêts du souverain : il la mit en pratique avec une rare persévérance ; et si Louis XIV obtint le titre de grand, c’est surtout à Colbert qu’il en est redevable. Quant à l’origine des dix millions qui composaient sa fortune à l’époque de sa mort, il prouva que pendant 22 ans d’administration les appointements de ses places et les bienfaits du roi avaient pu lui donner les moyens de réunir un pareil avoir.

 
 
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