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27 juin 1889 : Herminie Cadolle présente le corselet-gorge, ancêtre du soutien-gorge

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27 juin 1889 : Herminie Cadolle
présente le corselet-gorge,
ancêtre du soutien-gorge
(D’après « 12 corsets qui ont changé l’Histoire » (par Michel
de Decker) paru en 2011, « Gil Blas » du 10 novembre 1882,
« Belle et ronde » (par Catherine Tinghérian) paru en 2012
et « Petit Futé Paris » paru en 2016)
Publié / Mis à jour le mardi 27 juin 2023, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Corsetière inspirée, amie de la révolutionnaire Louise Michel, Herminie Cadolle est la première à offrir à la poitrine un soutien retenu efficacement aux épaules, mais indépendant du corset

Certains attribuent l’invention du soutien-gorge à un Américain, Otto Titzling, lorsqu’en 1902, amoureux de la cantatrice Swanhilda et souffrant de voir sa belle gênée dans ses vocalises par un corset ayant tout du carcan, il confectionne pour elle l’accessoire célèbre, sans pour autant penser à en déposer le brevet, ce que fait un Français installé à New York, Philippe de Brassière, d’où le nom de « bra » par lequel on désigne aujourd’hui outre-Atlantique le soutien-gorge.

Mais dès la fin du siècle précédent, la française Herminie Cadolle, de son vrai nom Eugénie Sardon, présentait le précurseur du soutien-gorge. Né en 1842, elle commence sa carrière comme ouvrière corsetière. Femme de caractère et amie de Louis Michel, elle applaudit à la création, le 11 avril 1871, du premier mouvement féminin de masse : l’Union de femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés. Tandis qu’elle est écœurée par la répression sanglante exercée par les Versaillais à l’encontre de ses amis les Communards, elle est arrêtée à Rouen et emprisonnée, puis libérée six mois plus tard.

A la Perséphone. Corsets de Paris. Affiche publicitaire de 1889
A la Perséphone. Corsets de Paris. Affiche publicitaire de 1889

En 1881, elle prend part, avec son fils, à une manifestation sur la tombe de Théophile Ferré, substitut du procureur de la Commune puis délégué à la Sûreté générale. Au moment de la Semaine sanglante — épisode final de la Commune de Paris, qui se déroula du dimanche 21 au dimanche suivant 28 mai 1871 —, Ferré avait donné son consentement pour l’exécution de Georges Darboy, archevêque de Paris, et avait signé l’ordre de « flamber finance », ordre si bien exécuté que du ministère des Finances il ne resta que quelques gros murs. Herminie Cadolle est prévenue d’avoir outragé les agents lors de la manifestation, mais est acquittée.

Le 7 septembre 1882, dans le faubourg Saint-Antoine, à Paris encore, des agents arrêtent un jeune homme de 22 ans nommé Marc, qui fait du scandale dans la boutique d’un pâtissier. Cependant qu’il commence par saisir à la gorge l’agent venu l’arrêter, d’autres agents arrivent et l’emmènent au poste ; d’un croc-en-jambe, il étend l’un d’eux à terre. La foule est alors nombreuse, et la scène se passe sous les fenêtres d’Herminie Cadolle, qui ne résiste pas à l’occasion d’apostropher les agents et de leur lancer une bordée d’invectives. À l’issue de son procès, en novembre suivant, elle écope de 6 jours de prison et de 16 francs d’amende pour outrage.

Quittant la France pour l’Argentine début 1887, c’est à Buenos-Aires qu’elle ouvre la même année une boutique de lingerie qui devient très vite le point de ralliement de toutes les jolies jeunes femmes de la capitale de la République argentine. Partisane de l’émancipation de la femme, elle était aussi convaincue qu’il fallait l’extraire de l’armure de son corset traditionnel, et avait eu l’idée de couper le corset en deux : une partie basse pour maintenir l’abdomen, une partie haute pour mettre la poitrine en valeur ; cette partie haute étant ni plus ni moins l’ancêtre du soutien-gorge.

Le modèle de corselet-gorge proposé par Herminie Cadolle. Schéma extrait de Le corset, histoire, médecine, hygiène. Étude historique (1905)
Le modèle de corselet-gorge proposé par Herminie Cadolle.
Schéma extrait de Le corset, histoire, médecine, hygiène. Étude historique (1905)

De retour en France pour présenter son « corselet-gorge » baptisé « Bien-Être » lors de l’Exposition universelle de 1889 pour laquelle avait été érigée la Tour Eiffel, Herminie Cadolle en dépose le brevet en 1898 — c’est seulement en 1904 que le mot « soutien-gorge » fait son apparition dans le Larousse. En 1910, elle ouvre des ateliers ainsi qu’une boutique à Paris, au 24 de la Chaussée d’Antin, et en 1911, le succès aidant, elle déménage de la Chaussée d’Antin à la rue Cambon, signe de bon ton et de clientèle fortunée.

Au fil des générations de Cadolle, la maison fait corps avec la modernité, créant le « boyish » pour la mode des années 20 exigeant une poitrine plate de garçonne. La duchesse de Windsor et Mademoiselle Chanel sont parmi les clientes de la maison Cadolle.

 
 
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