Vraie Croix d'Anjou : « trésor » vieux de 2 000 ans à Baugé-en-Anjou (Maine-et-Loire)

Un sanctuaire dédié à la Vraie Croix a été inauguré dimanche 8 juin 2025 dans la chapelle de la congrégation des Filles du cœur de Marie, à Baugé-en-Anjou, au nord d’Angers (Maine-et-Loire), en présence de 180 personnes et de l’évêque d’Angers, Emmanuel Delmas.

Classée aux Monuments historiques, la Vraie Croix a une histoire qui se confond avec celle de la France. Haute de 27 cm, elle a été rapportée de Terre sainte, en 1241, par un croisé angevin, Jean d’Alluye. Elle est ensuite récupérée par les ducs d’Anjou qui l’ornent de joyaux et en font leur emblème. La croix d’Anjou, à deux barres, devient la croix de Lorraine après la victoire de René II, petit-fils de René d’Anjou, sur Charles le Téméraire, le 5 janvier 1477.

Chaque face de la Vraie-Croix d’Anjou présente un Christ en or massif, surmonté d’un agneau
sur l’une et d’une colombe sur l’autre. Les extrémités de la croix sont recouvertes d’or.
Elle contient en plus 17 rubis et 19 saphirs

Une croix qui devient le symbole de la France libre
Sous la Révolution, elle est vendue comme bien national aux Filles du cœur de Marie qui la détiennent depuis. Mais magie de l’Histoire, celle qui est aussi la croix de Lorraine est choisie par Charles de Gaulle comme symbole de la France libre, porteuse d’espoir, en opposition à la croix gammée.

Face au poids du passé et à la charge de symboles, les débats autour des origines de cette croix semblent peser bien peu. S’agit-il d’un morceau de la vraie croix, celle sur laquelle le Christ a été crucifié ? En absence de recherche en datation, cette question continuera à diviser les catholiques comme les historiens. Qu’importe pour les sœurs. « La croix est source d’espérance dans un monde qui en a bien besoin ».

Une sœur de la congrégation des Filles du cœur de Marie devant la Vraie Croix,
désormais visible au public dans le sanctuaire de la chapelle de la Girouardière,
dans le centre de Baugé. © Crédit photo : Ouest-France

« On a un trésor caché là et il faudrait qu’il soit connu »
La supérieure générale, Claire Monique, insiste. « On a un trésor caché là et il fallait qu’il soit connu ». La création du sanctuaire va y aider. Et le maire de Baugé, Philippe Chalopin, entrevoit les retombées : « Nous sommes persuadés que l’ouverture au public du sanctuaire va amplifier la fréquentation touristique de notre ville ». Actuellement, 30 000 visiteurs profitent de la grande richesse patrimoniale de Baugé. Un chiffre que l’élu veut multiplier par deux, en faisant de sa ville, une ville sanctuaire, comme Lourdes ou Sainte-Anne-d’Auray.

Lauryane Arzel et Tiphaine Pfeiffer
France 3 Nouvelle-Aquitaine
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