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18 juin 1815 : bataille de Waterloo

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Éphéméride, événements
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18 juin 1815 : bataille de Waterloo
(D’après « Éphémérides universelles, ou Tableau religieux, politique,
littéraire, scientifique et anecdotique, etc. » (Tome 6), édition de 1834)
Publié / Mis à jour le samedi 18 juin 2022, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 6 mn
 
 
 
Cette bataille, qui décida sans retour du sort de Napoléon, avait été précédée par d’autres engagements que l’histoire ne doit point passer sous silence. Racontons-les avant d’en venir à celui qui, le 18 juin, termina une campagne ouverte le 14, campagne de quatre jours plus féconde en événements et en résultats que tant de guerres de plusieurs années.

Napoléon partit de Paris le 12 pour aller prendre le commandement de l’armée qui s’assemblait en Flandre ; elle se composait de cent mille hommes, dont seize mille de cavalerie, et de la garde impériale, forte de quatorze mille fantassins et de quatre mille cinq cents cavaliers. La coalition n’avait pour le moment sur le théâtre de la guerre, c’est-à-dire en Belgique, que deux armées : l’une de cent et quelques mille hommes anglais et belges, commandée par le duc de Wellington, couvrait Bruxelles ; l’autre de cent vingt-deux mille hommes, saxons et prussiens, commandée par Blücher, était répandue de Liège à Namur, où il avait son quartier-général.

Bataille de Ligny (16 juin 1815)

Bataille de Ligny (16 juin 1815)

Ni l’une ni l’autre ne se croyait sur le point d’être attaquée. Wellington attendait, pour ouvrir ses opérations, l’arrivée des troupes russes, autrichiennes et bavaroises, qui venaient se réunir aux siennes de tous les points de l’Allemagne. Ainsi que celle de Blücher, son armée était dans ses cantonnements. Déjà pourtant Napoléon passait la Sambre, et, concentrant ses forces, il manœuvrait de manière à séparer les forces ennemies en deux parties, qu’il combattrait l’une après l’autre. Le 14, le général Bourmont et les colonels Clouet et Villoutrais passent aux Prussiens et vont leur livrer le secret de sa marche. Le 15, il ne les en a pas moins chassés de Charleroi. Chargeant le maréchal Ney d’aller occuper avec quarante mille hommes les Quatre-Bras, point où le chemin de Namur coupe celui de Bruxelles, le 16, il marche à Blücher.

Bataille de Ligny
L’armée prussienne s’était réunie vers Fleuras, le centre au village de Ligny, et s’étendant de droite à gauche de Saint-Amand, où rien ne la couvrait, à Sombref, où elle s’appuyait à la chaussée de Namur. Par le mouvement qu’il avait ordre de faire, Ney, en s’emparant de cette chaussée, tournait l’armée de Blücher. L’empereur lui fit dire de tomber avec vigueur sur le derrière ; des Prussiens, tandis que lui-même il les attaquerait en face. Cette combinaison devait amener leur ruine totale ; mais Ney ne s’était pas porté aux Quatre-Bras. Quatre-vingt-dix mille Prussiens n’en furent pas moins battus à Ligny par soixante mille Français. Blücher y perdit vingt-cinq mille hommes. Renversé de son cheval dans une charge de cavalerie, il eût été pris lui-même, si la nuit eût permis aux cuirassiers français de le reconnaître. Comme il ne portait aucun indice de son grade, ne voyant en lui qu’un homme sans importance, ils dédaignèrent de le ramasser, et passèrent outre.

Combat des Quatre-Bras
La position des Quatre-Bras coupait la communication de l’armée anglaise avec l’armée prussienne. Par cettè considération aussi, Wellington n’avait pas dû négliger de s’en assurer. Lorsque Ney, d’après de nouveaux ordres, s’y porta vers deux heures, il la trouva donc occupée. Le prince d’Orange s’y était rendu avec huit à neuf mille hommes pour soutenir le prince Bernard de Weimar qui la gardait avec une seule brigade, et il y avait été rejoint par des renforts dont l’arrivée successive porta ses forces au-delà de vingt mille hommes.

En arrivant aux Quatre-Bras avant ces corps, quoiqu’il ait cru n’y devoir mener que quatorze mille hommes, le maréchal les eût infailliblement écrasés les uns après les autres. Ce n’est pas sans peine, au contraire, qu’appuyé par une artillerie plus forte que la leur, il résista à leurs efforts unis. S’il ne recula pas devant eux, il ne les fit pas reculer. La nuit venue, les deux armées s’établirent à deux portées de canon l’une de l’autre ; l’une après avoir perdu neuf mille hommes, et l’autre quatre mille, dans un combat où les Français n’eurent d’autre avantage que celui de tuer plus de monde qu’on ne leur en tua.

Bataille des Quatre-Bras (16 juin 1815)

Bataille des Quatre-Bras (16 juin 1815)

Le duc de Wellington, qui s’était rendu aux Quatre-Bras, instruit pendant la nuit des résultats de la bataille de Ligny, se retira le 17 dans la direction de Bruxelles. Napoléon, voulant profiter de la circonstance pour l’attaquer isolément, détacha de son armée un corps de dix-huit mille hommes avec lequel le maréchal Grouchy fut chargé de se porter sur Wavres et de poursuivre Blücher, tout en maintenant ses communications avec l’armée impériale ; et Napoléon, avec soixante et dix mille hommes, marcha droit à l’armée anglo-belge. D’après son plan, les deux divisions de l’armée française devaient arriver en même temps à Bruxelles, l’une par la route de Genappe, l’autre par celle de Wavres.

Pendant toute la journée du 17, malgré la pluie qui tombait par torrents, Napoléon suivit l’arrière-garde de Wellington, qui se retirait à travers les terres détrempées sur la forêt de Soignes ; arrêté vers le soir par le feu d’une batterie considérable, et concluant de là que cette arrière-garde, dont les brouillards ne lui permettaient pas d’estimer la force, recevait des renforts, il prit position à Planchenoit. Résolu à livrer bataille le lendemain, il écrivit à Grouchy, qu’il croyait à Wavres, de manœuvrer de manière à déborder la gauche de l’armée anglaise, en venant se réunir à la droite de l’armée française.

Bataille de Waterloo
Le champ qu’allait illustrer à jamais la bataille d’où dépendait le sort de l’Europe, partagé en parties à peu près égales par la route de Bruxelles à Genappe, s’étend, de l’est à l’ouest, du village d’Hoain, qui est assis sur la route de Wavres, à celui de Braine-l’Alleu, et du nord au midi, de Planchenoit à la ferme de Mont-Saint-Jean. Les Anglais, rangés en avant de cette ferme, avaient leur centre derrière une autre ferme dite la Haie-Sainte, et les Français avaient le leur à la ferme dite la Belle-Alliance. L’une et l’autre armées étaient, pour se servir de l’expression consacrée, à cheval sur la route qui conduit à Bruxelles à travers la forêt de Soignes, où s’appuyait l’ennemi.

Le 18 au matin, reconnaissant qu’il avait en tête toute l’armée de Wellington ; Napoléon, qui avait craint qu’elle ne se retirât pendant la nuit, s’écria : Je le tiens ; il fit ses dispositions pour attaquer le centre anglais, et le pousser sur le débouché de la forêt, pendant que la droite de l’armée française déborderait leur gauche, et se placerait entre elle et le chemin de Wavres, par où les Prussiens pouvaient arriver. Il coupait ainsi toute retraite à la gauche de l’ennemi et ne laissait de libre à leur droite que le chemin de la mer à laquelle il serait facile de l’acculer.

Depuis dix heures et demie l’action était engagée. Digne lieutenant de Napoléon, Jérôme Bonaparte avait chassé l’ennemi du bois de Goumond. Ney se disposait à attaquer leur centre, quand on aperçut au loin, dans la direction de Wavres, un corps de cinq à six mille hommes ; Ils formaient l’avant-garde d’un corps prussien, celui du général Bulow, qui n’avait pas donné à Ligny. Persuadé que Grouchy les suivait de près et ne tarderait pas à les rejoindre, Napoléon envoya d’abord le général Domont avec deux corps de cavalerie, pour éclairer sa droite. Puis, apprenant que ce corps se grossissait par l’arrivée successive de plusieurs détachements, il fit soutenir cette cavalerie par deux divisions d’infanterie de la jeune garde, commandées par le comte Lobau. Ce général avait ordre de se placer de manière à contenir, s’il le fallait, trente mille hommes avec dix mille, et d’aller aux Prussiens dès qu’il entendrait le canon de Grouchy.

Bataille de Waterloo

Bataille de Waterloo

Tranquillisé de ce côté, l’empereur fit dire au maréchal Ney de commencer l’attaque et de marcher sur la Haie-Sainte ; quatre-vingts pièces de canon l’appuyaient ; l’effet en fut terrible. Le comte d’Erlon parvint sur la hauteur, et s’y établit, malgré la vigoureuse opposition de la cavalerie anglaise, qui fut forcée de céder au choc de la nôtre. Après trois heures de combat, maîtres enfin de la Haie-Sainte, les Français se dirigèrent sur Mont-Saint-Jean, vers le principal débouché de la forêt de Soignes. Le désordre se mit alors dans le centre des Anglais. Les bagages, les charrois, les blessés se précipitaient sur la route de Bruxelles.

La victoire semblait assurée, quand le général Domont fit dire à l’empereur que le corps de Bulow débouchait tout entier sur la droite de l’armée, et qu’on n’avait aucune nouvelle de Grouchy, sinon que ce maréchal, au lieu de se porter sur Wavres, avait pris la veille position à Gembloux, et qu’aujourd’hui il y était encore après neuf heures du matin. Le comte Lobau attaque néanmoins ; et tandis qu’une division de la jeune garde soutient la cavalerie du général Domont, une autre division se porte sur l’extrême gauche de l’armée anglaise pour couper ses communications avec les Prussiens.

Ney, qui cependant occupait la Haie-Sainte, devait y rester sur la défensive tant que la manœuvre qui se faisait contre les Prussiens ne serait pas terminée. Assailli par les Anglais, il les repousse ; mais ne sachant pas se contenir, il arrive sur le plateau qui est en avant de Mont-Saint-Jean. « Voilà, dit Napoléon, un mouvement prématuré qui peut avoir des résultats funestes. » Il fait toutefois soutenir Ney par la cavalerie de Kellermann ; et malgré le feu violent auquel ils sont exposés, les Français conservent leur position. Sur ces entrefaites, une forte canonnade se fait entendre au loin sur la droite. Napoléon ne doute pas qu’elle n’annonce l’arrivée de Grouchy : elle annonçait celle de Blücher. Echappant à la surveillance de Grouchy, Blücher débouchait par la route de Wavres. Tout change. Les corps qui tenaient Bulow en respect reculent ; l’armée anglaise reprend confiance.

Napoléon oppose en vain à ce surcroît de forces toutes les ressources de sa tactique : ses bataillons surpris et arrêtes tombent devant des obstacles rassemblés en partie par le hasard, et dont les plis du terrain leur ont dérobé la connaissance. Privé de sa réserve qui a été entraînée dans le mouvement intempestif du maréchal, il ne peut arrêter les progrès de l’ennemi. Des rangs anglais, le désordre a passé dans les nôtres : la perfidie achève ce que l’imprudence a commencé. L’infâme sauve qui peut se fait entendre pour la première fois depuis vingt-cinq ans dans les bataillons français. Les grenadiers de la garde désobéissent presque seuls à ce signal. Sommés de se rendre, ils tombent glorieusement sous le plomb de l’ennemi, non pas avec le général Cambronne, mais avec le général Michel qui a répondu : La garde meurt et elle ne se rend pas.

La nuit était venue : perdant tout espoir de rétablir les affaires, l’empereur donna le signal de la retraite au petit nombre de corps qui n’étaient pas en déroute. Dix-neuf mille Français restèrent sur le champ de bataille ; sept mille furent pris ; mais la perte des alliés fut bien plus considérable encore. De leur aveu, plus de trente mille des leurs furent mis hors de combat.

La bataille dura plus de huit heures. Défavorable aux Anglais pendant presque toute la journée, à l’arrivée de Blücher la chance tourna définitivement à leur avantage par l’effet de l’obstination de leur général. Cette obstination est due surtout à la position difficile où il s’était placé. Il n’avait qu’une route pour opérer sa retraite à travers la forêt, à laquelle il était acculé, et il ne pouvait s’y jeter sans abandonner ses ailes et s’engager entre la colonne française et les bagages dont cette route était encombrée.

Son succès fut la conséquence d’une faute qui devait le perdre ; ce fut aussi la conséquence de l’inaction du maréchal Grouchy. Les officiers qui lui portaient l’ordre de venir se joindre à l’armée impériale n’étant pas arrivés jusqu’à lui, il se borna à combattre les Saxons qui l’amusaient sous Wavres, pendant que Blücher, dont ils masquaient le mouvement, se portait sur Waterloo.

 
 
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