1er juillet 1965 : un agriculteur surprend des extraterrestres à Valensole (Alpes-de-Haute-Provence)

L’aube se lève à peine en ce 1er juillet 1965, sur les champs de lavande du plateau de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le village dort. Maurice Masse, lui, est déjà debout, prêt à attaquer une nouvelle journée de labeur.

Vers 5h30, l’agriculteur de 41 ans, père de deux enfants, quitte son domicile, comme il le fait tous les jours de la semaine, pour se rendre dans son champ, au lieu-dit l’Olivol, à deux kilomètres au nord-ouest du bourg. La campagne est déserte et paisible. Rien ne vient perturber la tranquillité du cultivateur occupé à biner sa lavande.

Maurice Masse

« J’ai entendu un sifflement non loin de moi »
Il est 5h45, et Maurice Masse fait une pause, pour retirer sa veste. Il s’assoit au milieu de son champ pour fumer une cigarette. « Un instant après, j’ai entendu un sifflement non loin de moi, j’étais à ce moment-là dissimulé par un tas de pierre », raconte-t-il aux gendarmes qui le convoquent le 2 juillet, comme le rapporte le procès-verbal de son audition. Témoignage que l’intéressé entame en soulignant qu’il n’a « absolument rien pris comme repas ou boisson » avant son départ de chez lui.

Intrigué par ce bruit inhabituel en ce lieu, à cette heure de la journée, le bas-alpin regarde autour de lui, mais ne voit rien. Il pense d’abord à un hélicoptère. Inquiet que l’appareil ait pu abîmer ses plants de lavande, il se dirige alors vers l’endroit d’où semble provenir le sifflement persistant.

C’est là qu’il voit « un engin » posé dans son champ. « Il était de la grosseur d’une voiture DAUPHINE et de couleur mate, sa forme ressemblait à un ballon de rugby avec une porte à glissière sur le côté. Le dessus était en matière transparente par laquelle j’ai aperçu une personne à l’intérieur ».

Un engin sur six pattes, sans hublot
Le cultivateur se situe à environ 60 mètres de l’aéronef. La scène ne dure que quatre à cinq minutes, mais Maurice peut décrire précisément l’engin qu’il a en face de lui, « posé sur six pattes et un pivot de couleur acier au centre. Aucun hublot, seule une porte à glissière s’ouvrant de haut en bas ». C’est le dessin qu’il en réalisera et qui fera le tour du monde.

Dans le champ, à côté de l’appareil, Maurice Masse voit également « un homme », « habillé d’une combinaison semble-t-il, tête nue, les mains vides ». Sa taille est d’environ un mètre, « mais sa corpulence assez importante ». Contrairement à l’idée couramment répandue des extra-terrestres comme des petits hommes verts, Maurice, qui ne peut définir leur couleur de peau, dépeint des individus plutôt « de type européen ». « Le passager de l’engin m’a sans doute aperçu, car je suppose qu’il a averti celui qui était à terre, qui est remonté aussitôt dans l’appareil ».

La soucoupe de Valensole fait la Une de la presse locale

Il disparaît en un éclair
Maurice Masse ne peut pas bouger. Il est comme tétanisé. Il entend un bruit sourd, et l’engin disparaît en un éclair en direction de Manosque. « Tout d’abord émotionné », il lui faut 15 à 20 minutes pour pouvoir s’approcher de l’endroit, où l’engin s’est posé. Il constate que la terre est détrempée.

« Des traces ayant la forme d’une étoile étaient apparentes. Un trou d’environ 60 centimètres de profondeur et 40 cm de diamètre, se trouvait au milieu de l’emplacement ». Maurice Masse rentre chez lui et revient le soir vers 20h30 avec sa fille. Il constate que la terre est devenue « dure comme du ciment ». Ce 2 juillet 1965, à 20h40, les gendarmes font relire et signer ce procès-verbal à Maurice Masse, ajoutant « qu’il n’existe aucun autre témoin oculaire ».

Pour aussi mystérieuse que soit cette histoire, les militaires décident de se rendre sur les lieux malgré l’heure tardive, vers 22 heures. Ils notent « la présence d’une trace insolite ». « Il s’agissait d’une cuvette peu profonde et d’environ 1,20 m de diamètre. Au centre de cette cuvette, se trouvait un trou cylindrique de 18 cm de diamètre et d’une quarantaine de centimètres de profondeur ». Les gendarmes rapportent également « quatre sillons peu profonds, d’une largeur de 8 centimètres, et d’une longueur voisine de deux mètres chacun, qui formaient une sorte de croix ».

Les gendarmes ne trouveront rien de plus, « le terrain ayant été piétiné par de nombreux curieux » qui les ont précédés. Il faut dire que dans la matinée suivant sa rencontre du 3^e type, Maurice Masse l’a racontée à un ami, patron du café local. Son récit extraordinaire s’est propagé comme un feu de paille dans le village de 3000 habitants.

Les gendarmes auditionnent à nouveau le témoin à 23h15 le même jour. Maurice Masse précise aux enquêteurs que l’appareil est « parti en oblique », propulsé par ses « six pattes qui donnaient l’impression de tourner toutes dans le même sens ». « C’est le pivot enfoncé en terre qui a donné l’impulsion première », selon lui.

« Je ne pouvais faire aucun geste »
Il a perdu de vue l’engin au bout de 10 à 15 mètres. « Il se trouvait à 6 à 8 mètres du sol quand je ne l’ai plus vu, j’ai regardé en l’air pour voir où il aurait pu se trouver, mais je ne l’ai plus aperçu, il a disparu pire qu’un éclair ».

La soucoupe de Valensole fait la Une de la presse locale, mais va rapidement devenir planétaire

Le 18 août, Maurice Masse se rend à nouveau à la brigade. Il a des informations complémentaires. Il confie qu’il n’a pas tout dit lors de sa précédente audition en juillet, « c’était tellement extraordinaire que j’ai eu peur qu’on me prenne pour un fou, et que l’on me fasse enfermer ». Il révèle qu’il s’est en fait approché à environ sept mètres de l’appareil, en longeant la vigne qui borde son champ de lavande.

Maurice Masse s’est alors bien rendu compte qu’il n’avait pas affaire à des hommes. "Ils étaient tous les deux à terre, ils étaient accroupis, l’un me tournait le dos, l’autre lui faisait face et ils regardaient semble-t-il un plan de lavande". Quand il s’est approché d’eux, l’individu de dos s’est retourné vers lui, et a fait un geste de la main dans laquelle il tenait un objet. « J’ai été immobilisé, sans pouvoir faire un seul mouvement, je ne ressentais rien, simplement, je ne pouvais faire aucun geste, ni remuer tête, bras, jambes et corps ».

« Des oreilles assez grandes et pas de menton »
Lors de cette nouvelle audition, il décrit précisément ces intrus, dotés d’ « une tête en forme de potiron, d’un volume égal à trois fois la tête d’un homme normal ». Des oreilles assez grandes, pas de menton, un trou rond à la place de la bouche, des yeux sans sourcils, un grand crâne sans cheveux, une peau lisse sans barbe, « presque pas de cou », des bras et des jambes. « Je ne peux pas dire que j’ai distingué des doigts, sauf le pouce de celui qui a fait un geste vers moi ».

« J’ai très bien distingué que celui qui m’avait immobilisé avait remis ensuite dans l’étui de sa combinaison, porté à gauche, l’objet qu’il avait braqué sur moi ». Paralysé mais aux aguets, l’agriculteur a entendu une sorte d’échange entre ces deux petits êtres, ou plus exactement « un gargouillement » provenant de leur gorge. « Ils semblaient se moquer de moi ».

Maurice Masse confie aux gendarmes qu’il n’a rien ressenti d’anormal depuis cet épisode, si ce n’est une « envie de dormir beaucoup plus qu’auparavant ». « Avant cet événement, je dormais six à sept heures par jour, je dors presque le double ».

Lieu de pèlerinage pour les amateurs d’OVNI
Après l’été 65, la vie de Maurice Masse ne sera plus jamais la même. Il devient dépressif et ne veut plus voir personne. Il meurt en 2004 sans que le mystère ne soit résolu. L’enquête de gendarmerie n’a jamais abouti.

Affiche du film Valensole 1965 retraçant l’histoire de la rencontre extraterrestre

Mais « l’affaire de la soucoupe de Valensole » est reprise dans les médias du monde entier. Les ufologues se passionnent. En 1974, Jean-Claude Bourret, journaliste spécialiste des OVNI lui consacre une des émissions de radio. Les champs de lavande deviennent un lieu de pèlerinage pour les adeptes de paranormal.

En 2015, à l’occasion du 50^e anniversaire de l’événement, le GEPAN, « le bureau des OVNI » créé au sein du CNES (Centre National d’Études Spatiales) en 1977, a publié les documents, PV de gendarmerie et photographies de cette affaire. Soixante ans après, le mystère reste entier. Ce cas est classé parmi les 3% de la catégorie « D » du GEPAN : inexplicable.

Valensole 1965, le premier film consacré à cette affaire d’OVNI jamais résolue, sort sur les écrans le 9 juillet 2025. En voici le synopsis :

« Valensole, Provence, Été 65. À l’aube, Maurice Masse, un paysan découvre dans son champ de lavandes un mystérieux engin qui décolle à une vitesse sidérante en laissant des traces au sol. La nouvelle attire les foules et met Maurice sous le feu des projecteurs. Face à cette soudaine notoriété non désirée, il tente de protéger sa famille et de faire face. Sa vie, celle de sa famille et de ce petit village vont être bouleversées. Basé sur une histoire vraie. »

Annie Vergnenegre
France 3 Provence Alpes Côte d’Azur
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