Renaissance d'un Versailles disparu grâce à la réalité virtuelle

Développée à l’aide de documents d’archives, de témoignages d’experts du château de Versailles et de vestiges archéologiques, puis animée par une technologie de pointe et les casques mobiles VIVE Focus Vision de HTC, cette expérience immersive plongera les utilisateurs au cœur des premiers jardins du château de Versailles.

Les visiteurs partent à la découverte de trois sites emblématiques du château de Versailles — la Ménagerie royale, la grotte de Téthys et le bosquet du Labyrinthe — reconstitués avec une rigueur historique et scientifique par Aristeas, filiale du groupe GEDEON en association avec le savoir-faire artistique et technologique de Small Creative. Cette immersion fascinante révèle le rôle crucial de ces espaces dans la construction de l’héritage historique du Roi-Soleil.

Affiche de l’expérience Les Jardins disparus du Roi soleil

Le scénario
Versailles, 1682. Alors que Louis XIV s’apprête à installer définitivement la cour au Château, André Le Nôtre, son jardinier, convie les visiteurs, à travers une expérience conviviale, à explorer librement un Versailles où l’aménagement de la nature et les divertissements étaient au cœur du pouvoir et de la vie à la cour. Dans leur découverte autonome, les utilisateurs seront imprégnés de l’ambition de Louis XIV qui s’est exprimée à travers la relation subtile entre l’art, l’architecture et le pouvoir.

Les jardins imaginés par André Le Nôtre
Ce fut dans les jardins de Versailles que Louis XIV donna libre cours à son imagination en premier lieu ; il n’eut de cesse de les agrandir et créa ainsi un véritable musée de plein air. André Le Nôtre, son jardinier, en fut le grand ordonnateur, et porta à son sommet l’art du jardin « à la française », un jardin dont la conception est inséparable de celle du Château et qui devait être vu depuis le premier étage.

Le tracé du parc de Versailles, élaboré dans les années 1660-1680, était organisé autour de la longue perspective de l’axe central est-ouest (représentant la course du soleil) et de l’axe horizontal sud-nord, laissant place aux bassins des saisons à l’intersection des quatre allées transversales. Avec ses différents groupes sculptés, le parc s’inspirait du mythe d’Apollon. André Le Nôtre jouait avec les éléments, et recherchait sans cesse la transparence, les effets d’eau et de surprise qui se mêlaient aux différents parterres et bosquets.

Le roi qui, comme le disait Saint-Simon, se « plut à tyranniser la nature, à la dompter à force d’art et de trésors », de nivellements et travaux hydrauliques importants, parvint ainsi à aménager d’anciens marais réputés malsains. Sa passion pour les jardins était telle qu’il rédigea même une Manière de montrer les jardins de Versailles qui connut plusieurs éditions en 1689 et 1705.

La Ménagerie royale
Située au sud-ouest des jardins du Château, la Ménagerie royale de Versailles fut édifiée à partir de 1662 par l’architecte Louis Le Vau sous l’impulsion de Louis XIV. À la fois lieu de curiosité, de divertissement, de prestige et d’étude scientifique, la Ménagerie s’inspirait des traditions antiques et médiévales des collections animalières royales. Elle permettait au souverain de manifester sa puissance et celle de son royaume et donnait l’occasion aux savants d’observer des espèces rares.

Son architecture s’articulait autour d’un pavillon octogonal surmonté d’un dôme, offrant un point de vue panoramique sur les enclos. Au premier étage, Louis Le Vau avait conçu une pièce donnant sur chacune des septs cours et enclos. Les parois de ce salon accueillaient de nombreuses représentations d’animaux réalisées par le peintre flamand Nicasius Bernaerts. Ces peintures constituaient un répertoire de la faune versaillaise et une source d’inspiration pour les grands peintres animaliers du XVIII^e siècle comme François Desportes et Jean-Baptiste Oudry.

Le bosquet du Labyrinthe. Image tirée de l’expérience Les Jardins disparus du Roi soleil.
© Crédit image : GEDEON Expériences - Small Creative - Vive Arts - Château de Versailles

Les enclos étaient disposés en étoile autour du pavillon et séparés par des grilles. On y trouvait diverses cours spécialisées, telles que la cour des Autruches ou la cour des Pélicans. De nombreuses espèces d’animaux méconnues en France et en Europe étaient conservées à la Ménagerie. Elles provenaient des possessions coloniales françaises ou bien étaient parfois offertes au Roi par les souverains étrangers, en guise de cadeaux diplomatiques.

En grande partie détruite après la Révolution française, la Ménagerie fut finalement rasée en 1902. Il ne subsiste aujourd’hui que des traces archéologiques du pavillon et un corps de ferme dans le Parc de Versailles. Ce sont les très nombreux plans et descriptions qui constituent les éléments les plus riches du souvenir de ce lieu exceptionnel.

Le bosquet du Labyrinthe
Disparu depuis le règne de Louis XVI, ce bosquet fut l’un des plus fascinants de Versailles, emblématique du jardin voulu par Louis XIV. Aménagé par Le Nôtre et prenant sa forme définitive en 1673, le Labyrinthe constitua un véritable mythe dans l’histoire du domaine royal.

Son parcours, conçu comme une promenade initiatique, était ponctué de cabinets en treillage et de salles de verdure qui accueillaient 39 fontaines illustrant les fables d’Esope, animées par 330 statues d’animaux en plomb polychromé. Ses allées étroites, bordées de hautes charmilles de sept à huit mètres, plongeaient le visiteur dans un dédale végétal.

Le bosquet du Labyrinthe étant cependant très fragile, il fallut, dès la fin du XVII^e siècle, constamment restaurer et repeindre ses sculptures de plomb. Ainsi, très endommagé, il fut détruit en 1775 sur ordre de Louis XVI. Sous l’influence de Marie-Antoinette, il fut remplacé par l’actuel bosquet de la Reine, alors appelé bosquet de Vénus, d’inspiration anglaise.

Aujourd’hui subsistent du bosquet du Labyrinthe certaines des sculptures en plomb que l’on peut admirer dans la galerie d’histoire du château de Versailles ainsi que dans la salle des Hoquetons.

La grotte de Téthys
En 1664, un bassin fut construit au nord du Château, à l’emplacement de l’actuel vestibule de la Chapelle royale, pour approvisionner les fontaines des jardins. Converti en grotte artificielle, l’espace sous la citerne fut orné de coquillages, de roches calcaires et de miroirs, et abrita un ensemble de sculptures représentant Téthys, divinité marine et épouse d’Océan, accueillant Apollon à la fin de son trajet quotidien dans le ciel. Sans doute imaginée par Charles Perrault, cette union de deux figures mythologiques, incarnant l’eau et le feu, s’intégrait à l’allégorie solaire se déployant dans l’ensemble des jardins et qui s’illustrait notamment dans les bassins d’Apollon et de Latone, réalisés dès 1668.

La grotte de Téthys. Image tirée de l’expérience Les Jardins disparus du Roi soleil.
© Crédit image : GEDEON Expériences - Small Creative - Vive Arts - Château de Versailles

Conçue comme une loggia ouverte sur le parterre du Nord, la grotte était close par trois grilles, celle du centre arborant un soleil dont les rayons s’étendaient sur les deux autres. À l’attique et aux écoinçons se trouvaient des bas-reliefs figurant Apollon, des tritons et des néréides.

À partir de 1667, trois groupes sculptés furent installés dans les niches au fond de la grotte : des modèles en plâtre en 1672, puis leur version définitive en marbre en 1675. Apollon servi par les nymphes, œuvre de Girardon et Regnaudin, occupait le centre, encadré par les deux groupes des Chevaux du Soleil, réalisés par Guérin et les frères Marsy. Le groupe principal, d’une élégance raffinée, célébrait la maîtrise d’Apollon, tandis que les chevaux symbolisaient la puissance indomptée de la nature.

À l’automne 1684, la grotte de Téthys fut démolie pour permettre la construction de l’aile du Nord. Seules ses sculptures, déjà considérées comme des chefs-d’œuvre, furent préservées. Elles sont exposées aujourd’hui dans le vestibule de la Chapelle royale, à l’emplacement même de l’ancienne grotte, après avoir été installées pendant près de deux siècles dans le bosquet des bains d’Apollon.

Renseignements pratiques
Château de Versailles — Place d’Armes — 78000 Versailles
Tél. : 01 30 83 78 00
Jusqu’au 4 janvier 2026
Site Internet : https://www.chateauversailles.fr/actualites/evenements/realite-virtuelle-les-jardins-disparus-roi-soleil
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