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18 février 1858 : troisième apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous

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18 février 1858 : troisième apparition
de la Vierge à Bernadette Soubirous
(D’après « L’Apparition à la Grotte de Lourdes
en 1858 » (par l’abbé Fourcade), paru en 1863)
Publié / Mis à jour le dimanche 18 février 2024, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 5 mn
 

Six mois après la série de 18 apparitions de la Sainte-Vierge qui avait débuté le 11 février 1858 à la grotte de Massabielle située à Lourdes, Bernadette Soubirous témoignait devant une commission chargée de constater l’authenticité et la nature des faits qui s’étaient produits. Voici, d’après son récit, dans quelles circonstances eurent lieu les trois premières apparitions.

Le jeudi 11 février 1858. Bernadette Soubirous, jeune fille de Lourdes, âgée d’environ quatorze ans, ramassait du bois sec, le long du Gave, avec une de ses sœurs, âgée de onze ans, et une de leurs compagnes, âgée de treize ans.

Bernadette Soubirous

Bernadette Soubirous

Quand elles furent arrivées près de la Grotte dite de Massabielle, elles avaient à traverser le canal du moulin de M. de La Fitte : le moulin était en réparation et le canal presque à sec. Les deux compagnes de Bernadette, qui étaient nu-pieds, passèrent sans difficulté et arrivèrent à la Grotte. Elle, qui avait ses bas, aurait bien voulu s’épargner la peine de se déchausser ; elle pria donc les deux enfants de vouloir lui jeter quelques grosses pierres dans le lit du canal, afin qu’elle pût les rejoindre sans se mettre dans l’eau ; mais, sur leur refus, Bernadette dut prendre le parti de quitter sa chaussure.

Pendant qu’elle ôte le premier bas, son attention est provoquée par un bruit semblable à un coup de vent qui agiterait des arbres voisins. Elle regarde les peupliers qui bordent le Gave, mais ils sont immobiles. Elle ôte le second bas ; un bruit pareil au premier se fait entendre encore : et alors, se tournant du côté opposé, vers la Grotte, elle remarque l’agitation d’un arbuste (un églantier) placé à l’ouverture d’une niche de forme ovale ; et, dans cette niche, elle distingue une forme humaine...

Bernadette croit voir une Dame, vêtue d’une robe blanche que retient une ceinture bleue, avec un voile blanc sur la tête, une rose jaune sur chacun de ses pieds nus, tenant dans ses mains jointes un chapelet aux grains blancs, chaîne couleur d’or du plus grand éclat. Cette apparition lui fait signe d’approcher ; l’enfant n’ose : surprise, troublée, ne sachant trop que penser, que faire, elle frotte plusieurs fois ses yeux, et craint d’être victime d’une illusion.

L’apparition devient plus sensible, et Bernadette commence à ne plus douter qu’elle ne soit en présence d’un être mystérieux. Elle prend alors instinctivement son chapelet ; mais, au moment où, pour en commencer la récitation, elle porte au front le crucifix afin de faire le signe de la croix, sa main retombe comme paralysée : elle essaye de nouveau, mais en vain, jusqu’à ce que l’Apparition, comme pour l’encourager, prenne le crucifix du chapelet qu’elle tenait elle-même dans ses mains, et fait le signe de la croix. Bernadette reprend aussitôt courage, et récite son chapelet. Elle termine cette prière, l’Apparition s’évanouit... La jeune fille ôte alors entièrement sa chaussure, traverse le petit canal et arrive à la Grotte. Elle y trouve sa sœur et leur jeune compagne, qui s’y amusaient. « Avez-vous rien vu ? leur dit-elle. — Non, nous n’avons rien vu. » Mais elles ajoutent aussitôt : « Et toi, est-ce que tu as vu quelque chose ? » Bernadette, troublée, répond d’une manière évasive, avec quelque embarras, de façon néanmoins à ne pas avouer qu’elle ait rien vu d’extraordinaire.

Cependant elle cède, à la fin, aux questions réitérées de ses compagnes, et leur fait quelques aveux. En rentrant chez elle, Bernadette raconte tout à sa mère. Cette femme ne sait que penser d’une révélation semblable. Elle cherche à convaincre sa fille qu’elle est sans doute victime de quelque illusion ; que le trouble et la frayeur lui auront fait croire ce qui n’est pas : elle lui défend enfin très expressément de retourner à cette Grotte de Massabielle.

Les deux autres enfants, la sœur et la compagne, sont cependant bien préoccupées de la confidence qui leur a été faite ; et le dimanche, 14 février, elles vont supplier Bernadette de vouloir reprendre avec elles le chemin de la Grotte. Cette jeune fille éprouvait encore bien plus que les autres le désir d’y retourner ; mais la défense de sa mère était si formelle, qu’elle proteste ne pouvoir désobéir. Les enfants ne se déconcertent pas pour un refus ainsi motivé ; elles vont trouver la mère, et la supplient de vouloir retirer la défense qu’elle a faite à sa fille. La mère refuse d’abord, prétextant que, le Gave étant si près de la Grotte, il pourrait bien leur arriver quelque accident, que l’heure des vêpres n’est pas très éloignée, qu’elles s’exposeraient donc à ne pas y assister. Mais, après les promesses les plus formelles de précautions, de célérité et de retour pour assister aux vêpres, la permission est enfin obtenue.

On part. Bernadette cependant n’est pas sans quelque appréhension : elle a entendu quelquefois parler d’apparitions de mauvais esprits ; mais on ajoutait qu’il est souvent possible de les chasser avec de l’eau bénite. Elle prend une petite bouteille chez ses parents, et engage ses compagnes à la suivre à l’église ; elle y prie quelque temps avec elles, fait sa provision d’eau bénite, et les trois enfants se rendent à la Grotte.

Dès qu’elles y sont arrivées, Bernadette est favorisée de l’apparition. Quoique visiblement émue, elle ne se déconcerte pas ; elle jette de l’eau bénite sur cet être merveilleux, et lui ordonne, s’il ne vient pas de la part de Dieu lui-même, de disparaître en son nom. Elle lui répète plusieurs fois cet ordre formel, en lui jetant toujours de l’eau bénite ; mais l’Apparition y répond constamment par le sourire le plus gracieux, en inclinant sa tête vers la jeune fille. Bernadette n’a pas oublié ce qui s’était passé le jeudi précédent ; elle prend alors son chapelet et le récite.

L’Apparition tient aussi son chapelet dans ses mains, en déroule les grains entre ses doigts, mais sans que Bernadette l’entende articuler une seule parole, ou qu’elle puisse remarquer le plus léger mouvement de ses lèvres. Dès que l’enfant a terminé la récitation du chapelet, l’Apparition s’évanouit. Les compagnes de Bernadette virent fort bien ses mouvements et ses gestes, quand elle jetait de l’eau bénite vers la niche de la Grotte ; elles remarquèrent la transformation de son visage pendant qu’elle priait ; mais il leur fut impossible d’apercevoir en aucune manière cet objet mystérieux qui absorbait ainsi tous les sentiments de la bienheureuse jeune fille. Tout était terminé pour ce jour. Elles rentrèrent en ville pour se rendre à vêpres.

Le Pont-Vieux au début du XIXe siècle, alors unique passage sur le Gave de Pau pour aller de Lourdes à la grotte de Massabielle

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le Gave de Pau pour aller de Lourdes à la grotte de Massabielle

Cependant on commençait à s’entretenir à Lourdes de ces choses extraordinaires. Quelques personnes crurent devoir recommander à Bernadette de prier la Dame qui lui apparaissait, si toutefois elle venait à lui apparaître encore, qu’elle voulût bien lui faire connaître qui elle était, et quel pouvait être le motif de son apparition.

Le jeudi 18 février, la jeune fille revint, à la Grotte non seulement avec des enfants, mais avec de grandes personnes. A peine sont-elles arrivées, que Bernadette aperçoit l’Apparition. Aussitôt, selon la recommandation qu’on lui en avait faite, Bernadette la supplie humblement de vouloir dire qui elle est, et ce qu’elle demande. L’Apparition lui sourit, et se borne à lui adresser quelques mots seulement, mais pleins de douceur et de bienveillance : c’était l’invitation que la mystérieuse Dame faisait à Bernadette, si elle voulait bien lui être agréable, de revenir pendant quinze jours à la Grotte.

Bernadette prend alors son chapelet, comme les autres fois, et le récite. Quand elle a terminé sa prière, l’Apparition lui ordonne d’aller boire à la fontaine, de s’y laver et de manger d’une herbe qu’elle y trouvera. La jeune fille, qui n’a vu d’eau nulle part dans la Grotte, s’achemine déjà vers le Gave pour exécuter cet ordre, ne soupçonnant pas qu’elle puisse boire et se laver ailleurs, lorsque l’Apparition la rappelle et lui indique du doigt le fond de la Grotte, à l’est.

Bernadette obéit ; mais elle ne peut arriver en cet endroit qu’en se tenant à genoux et courbée. Puis comment boire et comment se laver ? A grand-peine si elle trouve quelques gouttes d’eau : c’est de la terre détrempée. Elle gratte avec sa main, forme un petit creux, où se ramasse un peu d’eau, mais tellement bourbeuse, que l’enfant, l’ayant portée à ses lèvres, la rejette par trois fois, sans se sentir la force de l’avaler. Cependant l’ordre qu’elle a reçu est si formel, qu’elle finit par triompher de sa répugnance : elle boit, se lave, mange une petite herbe, espèce de cresson, qu’elle trouve à l’endroit indiqué. Sa parfaite obéissance va recevoir bientôt son prix : l’Apparition lui parle encore, et lui donne la mission « de dire aux prêtres qu’elle veut qu’on lui bâtisse une chapelle à l’endroit où elle lui apparaît ».

Bernadette fit part de sa commission au curé de Lourdes, qui lui répondit qu’il ne pensait pas devoir s’occuper sitôt d’un ordre transmis par une pauvre enfant. Mais il chargea Bernadette de dire à l’objet qui lui apparaissait à la Grotte, qu’il voulût faire reconnaître son autorité d’une manière sensible, par des preuves irrécusables de sa puissance et de sa bonté. De nombreuses guérisons miraculeuses répondirent à la demande que ne manqua pas de faire Bernadette dès sa première visite ; et la puissance et la bonté de l’auguste Dame qui apparaissait furent ainsi complètement justifiées.

Après cette recommandation, l’Apparition s’évanouit et, comme on peut facilement l’imaginer, Bernadette se promit bien de se rendre très fidèlement à l’invitation qui lui avait été faite ; aussi, pendant toute une quinzaine, une fois chaque jour, elle ira régulièrement à la Grotte.

Les apparitions furent déclarées authentiques par l’Église catholique et la grotte de Lourdes devint un lieu de pèlerinage. En 1866, Bernadette entra chez les sœurs de la Charité de Nevers, prononça ses vœux en 1867, fut béatifiée en 1925 et canonisée en 1933.

 
 
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