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18 janvier 787 : voyage de l'impératrice Catherine II en Crimée

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18 janvier 787 : voyage de l’impératrice Catherine II en Crimée
Publié / Mis à jour le samedi 21 novembre 2009, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Parmi tous les voyages entrepris par des souverains ou des souveraines, celui de Catherine II se distingue en ce qu’il fut une longue illusion théâtrale, dans laquelle on força la barbarie à représenter la civilisation. Cette féerie, qui se prolongea six mois et sur un espace de seize cents lieues, demandait les ressources prodigieuses d’un empire où la vie des hommes est comptée pour rien, et le génie bizarrement gigantesque du conquérant de la Tauride. (voy. 8 Janvier 1784.) Potemkin laissa bien loin derrière lui les enchanteurs du moyen âge. Napoléon disait que si Corneille eût vécu de son temps, il l’aurait fait premier ministre ; probablement s’il eût eu Poteinkin pour ministre, il l’aurait fait à l’instant directeur de l’Opéra.

D’immenses routes éclairées par des feux qui donnaient aux nuits la clarté des jours ; des palais jetés au milieu des déserts ; des villages avec leurs habitants, leurs troupeaux et leur gaîté champêtre improvisés dans des solitudes où les Tatars erraient la veille, et qu’ils devaient reprendre le lendemain ; le cours du Dnieper dégagé de ses masses granitiques et n’offrant plus qu’une navigation facile : partout la félicité, l’industrie, la joie, partout l’enthousiasme et l’amour, voilà ce que l’habile Potemkin eut l’art de présenter aux regards éblouis de Catherine.

La caravane impériale avait quitté Pétersbourg le 18 janvier 1787.Les ambassadeurs de France, d’Angleterre et d’Autriche, invités à la suivre, furent entièrement défrayés pendant le voyage et logés dans de somptueux hôtels ; souvent l’impératrice les faisait monter dans sa voilure et se fatiguait à paraître aimable. A Kioff on s’arrêta pour laisser passer la mauvaise saison. Au sortir de cette ville commençait la magique navigation du Borysthène ; toutes les stations en étaient mesurées de façon à éviter la plus légère lassitude ; la flotte ne devait s’arrêter qu’en face de paysages riants ou de positions pittoresques. « Mais suivant le génie de Potemkin, qui, tout occupé du merveilleux, négligeait souvent le nécessaire, le navire de l’impératrice, surchargé d’ornements, était vieux et fort endommagé. Cette princesse, dans un violent orage, fut sur le point d’être engloutie dans le fleuve ; en même temps un navire charge de liqueurs sphïtucuses prenait feu à côté de celui qu’elle montait, et entre ces deux dangers elle ne perdit rien de son intrépidité habituelle. »

Catherine avait rencontré deux monarques sur sa route ; à Kanioff, le roi Stanislas, prince sans force, mais entouré de pompe ; un peu plus loin l’empereur Joseph II, souverain dont la puissance affectait la simplicité. L’entrevue de Catherine et de son ancien amant fut triste et froide ; le temps des faveurs était passé pour Stanislas. Joseph II disait : « Quel singulier voyage ! Qui aurait pu s’attendre à me voir avec Catherine, et les ministres de France et d’Angleterre, errant dans le désert des Tatars ! c’est une page neuve dans l’histoire. »

A Kerson, une inscription grecque placée sur la porte orientale, et dont le sens était : C’est ici qu’il faut passer pour aller à Bysance, révélait le but politique du voyage et les intentions secrètes de Potemkin. Les Turcs, qui les avaient pénétrées, firent par précaution avancer leur escadre à l’embouchure du Borysthène.

L’impératrice rentra le 22 juillet au palais de Czarskozélo, après avoir visité Moscow, l’ancienne capitale de son empire. En passant à Pultawa, Potemkin lui donna le spectacle de la bataille où avait succombé le plus dangereux ennemi des czars. Au retour d’un voyage dans lequel elle avait vu des monarques européens, des hospodars de Valachie, des princes du Caucase, des rois de Géorgie lui offrir des hommages ou des prières, Catherine désenchantée trouva ses plus riches provinces désolées par une affreuse disette, et pressentit les embarras d’une guerre prochaine avec l’Angleterre et la Prusse.

 
 
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