18 janvier 1118 : mort du pape Pascal II

L’élection de Pascal II offre un phénomène remarquable dans les fastes pontificaux. Élevé dès l’enfance au monastère de Cluni, à l’âge de vingt ans il vint à Rome pour les affaires de sa communauté. Grégoire VII, charmé de son mérite, le retint auprès de lui, et le décora de la pourpre. A la mort de ce pape, le conclave lui déféra la tiare, mais il ne voulut pas l’accepter ; il s’enfuit et se cacha : la violence fut presque nécessaire pour vaincre ses refus obstinés.

La querelle des investitures troubla le règne de Pascal II : lui- même il eut à souffrir d’indignes traitements de la part de Henri V, roi de Germanie. Ce prince fit dépouiller le pape de ses ornements, le fit lier de cordes, et ne suspendit cette exécution barbare qu’après avoir obtenu de lui la cession du droit auquel il prétendait. Deux conciles, tenus l’un à Vienne, l’autre à Cologne, excommunièrent le roi. En 1117, Pascal assembla, dans l’église de Latran, un concile général ; il y exposa sa conduite, déclara nul le privilège que Henri lui avait extorqué ; mais il ne prononça point d’excommunications, pour ne pas violer entièrement un serment arraché par force et par surprise.

Le préfet de Rome étant venu à mourir, des séditieux, partisans secrets de Henri, élurent son fils à cette place, et voulurent contraindre le pape à ratifier ce choix, un jeudi saint, tandis qu’il disait la messe. Le pape n’y consentit pas, et Rome fut en proie aux désordres et à la rébellion. Pascal fut obligé de quitter la ville, où ses jours étaient en danger ; il y rentra au bout de quelques mois, et se disposait à réduire les factieux par les armes, lorsque la mort vint le frapper. Il eut pour successeur le pape Gélase II. (voy. 29 Janvier 1119.)