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Pape Melchiade (311 - 314)

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Papes
Notices biographiques des papes. Les événements marquants de l’histoire des souverains pontifes. Portraits des occupants du saint-siège.
Melchiade
(né en ? – mort le 11 janvier 314) Élu pape le 2 juillet 311
(né en ? – mort le 11 janvier 314)
Élu pape le 2 juillet 311
(« Histoire des souverains pontifes romains » (Tome 1)
par A. de Montor paru en 1846,
« Résumé de l’histoire des papes » par A. Bouvet de Cressé, paru en 1826
et « Le Vatican ou Portraits historiques des papes » paru en 1825)
Publié / Mis à jour le lundi 15 août 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 

Melchiade ou Miltiade, était originaire d’Afrique. Il fut élu pape après Eusèbe, en 311, après deux années de vacance du siège épiscopal. Il eut le bonheur de voir, durant son pontificat, la religion chrétienne s’étendre par toute la terre, et adoptée par Constantin, qui s’en rendit protecteur.

Le co-empereur Galère, avait succombé sous les douleurs d’une affreuse hydropisie deux mois avant l’accession au saint-siège de Melchiade. Il avait fait mourir plusieurs médecins qui ne pouvaient apporter des remèdes à son mal. Un d’eux, le voyant en ce péril, lui avait dit : « Vous vous trompez, seigneur, si vous croyez que les hommes puissent vous ôter le mal que Dieu vous envoie ; cette maladie n’est pas humaine, ni sujette à nos remèdes ; souvenez-vous de ce que vous avez fait contre les serviteurs de Dieu et contre la sainte religion, et vous verrez ou vous devez avoir recours. » Dompté par la maladie et pressé par la douleur, Galère s’était écrié qu’il rétablirait le temple de Dieu, et qu’il satisferait pour son crime ; et il avait fait dresser le 30 avril 311 un édit en son nom et aux noms de Constantin et de Licinius, en ces termes :

Pape Melchiade (311 - 314)

Pape Melchiade (311 - 314)

« Entre les soins que nous prenons continuellement de l’utilité publique, nous avions voulu naguère rétablir toutes choses suivant les anciennes lois des Romains, et faire en sorte que les chrétiens qui auraient quitté la religion de leurs ancêtres revinssent à résipiscence, car ils étaient tellement préoccupés par un certain raisonnement, qu’ils ne suivaient plus ces maximes que leurs pères avaient établies ; mais, selon leur fantaisie, ils se faisaient des lois pour les observer, et assemblaient le peuple en divers endroits ; enfin, comme nous avions fait une ordonnance pour les ranger aux maximes des anciens, plusieurs ont été mis en péril, et plusieurs ont péri effectivement. » En réalité, ce n’étaient pas plusieurs qui avaient péri, mais des milliers d’hommes.

Puis, Galère confessait qu’il était vaincu : « Et comme nous les voyons la plupart demeurer dans leurs sentiments, sans rendre aux dieux le culte qui leur est dû, ni servir le Dieu des chrétiens ; ayant égard à notre clémence et à la coutume que nous avons observée, de faire grâce à tous les hommes, nous avons cru devoir aussi étendre notre indulgence sur eux, en sorte qu’ils puissent être chrétiens comme auparavant , et rétablir les lieux de leurs assemblées ; à la charge qu’ils ne fassent rien contre les règles. Au reste, nous ferons savoir aux juges, par une autre lettre, ce qu’ils devront observer. Donc, suivant cette grâce que nous leur faisons, ils seront obligés de prier leur Dieu pour notre santé, pour l’État et pour eux-mêmes, afin que l’État prospère de tous côtés, et qu’ils puissent vivre en sûreté dans leurs maisons. »

Cet édit, promulgué non seulement en son nom mais encore en celui des trois autres co-empereurs Constantin Ier, Licinius et Maximin II, fut dressé en latin à Sardique, où était Galère, et ensuite répandu dans les principales villes, et traduit en grec pour l’Orient. Il fut publié par toute l’Asie et les provinces voisines, et en particulier à Nicomédie, qui avait vu tant d’atrocité dans les bourreaux et tant d’intrépidité dans les victimes.

Fleury expose l’effet que produisit cet édit : « Les gouverneurs et les magistrats des villes et de la campagne, croyant en effet que c’était l’intention de l’empereur, la firent connaître par écrit, et commencèrent même par l’exécution. Tous les confesseurs qui étaient en prison furent délivrés, ceux qui travaillaient aux mines furent renvoyés. Il semblait que la lumière parût tout à coup après une nuit obscure. On voyait dans toutes les villes les églises célébrer leurs assemblées et faire leurs collectes ordinaires. Les infidèles en étaient surpris, et, admirant ce changement peu attendu, disaient tout haut que le Dieu des chrétiens était grand, et le seul vrai Dieu. Les chrétiens qui avaient été fidèles dans la persécution reprenaient leur première liberté ; ceux qui étaient tombés cherchaient avec empressement le remède à leurs âmes malades, priant ceux qui étaient demeurés fermes de leur tendre la main, et Dieu de leur être propice.

« Les confesseurs, délivrés du travail des mines, retournaient chez eux et traversaient les villes, remplis d’une joie incroyable. On en voyait, sur les grands chemins et dans les places publiques, des troupes nombreuses qui marchaient en chantant à Dieu des psaumes et des cantiques. Ils achevaient ainsi leur voyage, et revenaient dans leurs maisons avec des visages contents. Les infidèles mêmes se réjouissaient avec eux. »

Fleury rapporte également comment Constantin, héritier de la modération de son père, arbora le drapeau de la foi chrétienne. « Constantin considéra que les empereurs qui de son temps avaient été zélés pour l’idolâtrie et la multitude des dieux, avaient péri misérablement, et que son père Constance, qui avait honoré toute sa vie le seul Dieu souverain, en avait reçu des marques sensibles de protection. Il résolut donc de s’attacher à ce grand Dieu, et se mit à le prier instamment de se faire connaître à lui, et d’étendre sur lui sa main favorable.

« L’empereur Constantin priait ainsi de toute son affection, quand, vers le point du midi, le soleil commençant à baisser, comme il marchait par la campagne avec des troupes, il vit dans le ciel, au-dessus du soleil, une croix de lumière, et une inscription qui disait : Par ce signe tu vaincras, hoc signo vinces. II fut étrangement surpris de cette vision ; et les troupes qui l’accompagnaient, et qui virent la même chose, ne furent pas moins étonnées. L’empereur, longtemps après, racontait cette merveille, et assurait avec serment l’avoir vue de ses yeux. Constantin fut occupé le reste du jour pensant à ce que cette merveille pouvait signifier. La nuit, comme il dormait, Jésus-Christ lui apparut avec le même signe qu’il avait vu dans le ciel, et lui ordonna d’en faire une image et de s’en servir contre ses ennemis, dans les combats. » C’est là l’origine du Labarum, enseigne de Constantin.

La bataille contre Maxence fut gagnée le 28 octobre 312. Content d’abord d’accorder à tous la liberté du culte, Constantin ne tarda pas à se montrer vénérateur et promoteur infatigable du christianisme, et il répandit sur la hiérarchie de l’Église tant de faveurs, tant de privilèges et de largesses, que le nom de chrétien, qui était pour beaucoup de Romains encore un objet de mépris et de haine, devint un titre glorieux et envié.

Mais l’Église se déchirait de ses propres mains. Les perversités des donatistes ravageaient l’Afrique. On sait ce qu’étaient les traditori (traîtres). On se donnait ce nom réciproquement dans les deux partis. Un concile d’évêques d’Italie et de la Gaule fut assemblé à Rome. Il se composait de 18 évêques, et fut ouvert le 2 octobre 313 dans le palais de Latran. Il condamna Donat, évêque des cases noires dans la Numidie. Les donatistes, outre qu’ils niaient la validité du baptême administré par les hérétiques, rejetaient l’infaillibilité de l’Église catholique, à laquelle ils donnaient des noms insultants, pour prouver sa facile bienveillance. Dans le même concile, Cécilien, évêque de Carthage, accusé faussement d’être traditore, fut déclaré évêque légitime de Carthage, avec ordre aux Africains de regarder sa déposition comme non avenue.

La question était de savoir quels étaient les véritables évêques, de ceux ordonnés par Cécilien, ou des donatistes qui mutuellement se qualifiaient de schismatiques. Melchiade et le concile décidèrent que tous, sans distinction, seraient regardés comme pasteurs légitimes ; que chaque évêché serait régi par le plus ancien des évêques élus, de quelque parti qu’il fût d’ailleurs ; que le dernier élu recevrait, en compensation, le premier siège vacant, et que le tout était ainsi réglé pour l’intérêt de la paix. Melchiade prononça la sentence définitive ; elle fait voir à quel point il était juste, prudent et charitable. Tant de modération fit dire à saint Augustin , en parlant de ce pape : « O homme excellent ! ô vrai fils de la paix ! ô vrai père du peuple chrétien ! »

Ce même palais de Saint-Jean de Latran venait d’être donné à l’Église. Il appartenait autrefois à Plautius Lateranus, qui en avait été dépouillé par Néron, pour enrichir le fisc. Constantin ajoutait à ce don une rente suffisante, propre à maintenir la dignité du chef de l’Église. Ce fait nous est assuré par Sangallo. Dans une ordination, Melchiade créa onze ou douze évêques, six ou sept, ou selon d’autres quatorze prêtres et cinq diacres.

 
 
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