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25 mai 1693 : mort de Marie-Madeleine de La Fayette, auteur de La Princesse de Clèves

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25 mai 1693 : mort de Marie-Madeleine
de La Fayette, auteur de
La Princesse de Clèves
(D’après « Le Plutarque français » (tome 5), paru en 1837)
Publié / Mis à jour le mardi 25 mai 2021, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 9 mn
 

Marie-Madeleine Pioche de La Vergne naquit le 18 mars 1634 d’Aymar de La Vergne, maréchal de camp, gouverneur du Havre, et de Marie de Péna, issue d’une ancienne famille de Provence, où le goût des lettres et le talent semblaient héréditaires — Hugues de Péna, secrétaire de Charles Ier, roi de Naples, avait reçu des mains de la reine Béatrix le laurier du poète.

Les heureuses dispositions que Marie-Madeleine apporta en naissant furent cultivées par une éducation solide et brillante, que son père ébaucha, et qu’achevèrent les leçons de Ménage et du père Rapin, jésuite, homme de goût. Mademoiselle de La Vergne fut admise fort jeune à l’hôtel de Rambouillet, à l’époque même où Bossuet, âgé de quinze ans, y prêchait son premier sermon. Si ce salon, où régnait Voiture, fut une école de politesse et de beau langage, mademoiselle de La Vergne profita des leçons qu’elle y reçut, et si l’affectation y dominait, on peut dire qu’elle échappa à la contagion. Au reste, elle se tira heureusement de dangers plus grands : elle sortit des leçons de Ménage sans pédantisme, et elle encourut ses madrigaux en toutes langues, sans devenir ridicule. C’était le présage d’un bel avenir.

Mademoiselle de La Vergne fit de rapides progrès, grâce aux soins passionnés de Ménage et du père Rapin. Le poète Jean Regnault de Segrais (1624-1701) nous apprend qu’après trois mois d’études, voyant ses deux maîtres en discussion sur un passage latin qu’ils expliquaient diversement, elle les mit d’accord en leur montrant qu’ils se trompaient tous les deux. Marie-Madeleine ne tira point vanité de ces connaissances ; elle aurait craint la raillerie des hommes et la jalousie des femmes en faisant parade d’un savoir qui était le privilège des savants en us. Ses études classiques transpiraient plutôt qu’elles ne se montraient.

Marie-Madeleine de La Fayette

Marie-Madeleine de La Fayette

Les poètes étaient ses auteurs favoris ; elle savourait les douceurs du style d’Horace et de Virgile, mais elle fuyait les prosateurs, et se garda bien de lire Cicéron, que Régnier a si plaisamment appelé « le pain quotidien de la pédanterie ». Ménage fit le dameret auprès de son élève, Ménage dont les galanteries, suivant l’expression de Tallemant, n’ont jamais fait mal à la tête à personne : il n’y avait pas à craindre, qu’elles effleurassent un cœur pur et délicat. Ce commerce fut restreint aux termes d’une affection pédante. Mademoiselle de La Vergne en fut quitte pour des madrigaux où elle recevait le nom latin de Laverna. Ménage ne s’aperçut pas que le nom était peu galant, puisque c’est celui de la déesse des voleurs, mais un plaisant le lui rappela assez durement dans une épigramme latine.

Marie-Madeleine, bien qu’élève de l’hôtel de Rambouillet, ne mit pas rigoureusement en pratique la théorie des précieuses en matière de mariage : son prétendant ne fut pas soumis à la mortelle quarantaine ; il ne fut pas réduit à séjourner sur tous les points de la carte du Tendre pendant longues années, et s’il les toucha tous, ce fut rapidement et comme à la course. Mademoiselle de La Vergne n’avait que vingt-et-un ans lorsque, en 1655, elle épousa François Motier, comte de La Fayette. Cette alliance la rendit belle-sœur de Louise de La Fayette, cette chaste maîtresse de Louis XIII qui donna à madame de La Vallière l’exemple d’une retraite austère, en expiation de faiblesses moins tendres et moins coupables.

On ne sait pas si mademoiselle de La Vergne fut déterminée à ce mariage par affection pour le frère ou par sympathie pour la sœur. On ne trouve, au reste, aucune trace de la passion de madame de La Fayette pour son mari. Ce mari débonnaire s’efface complètement ; on ne le voit paraître qu’une seule fois dans une lettre de sa femme, datée de février 1673. Vient-il faire une visite de politesse ou de reproches, on ne sait, mais ce mot jeté négligemment, constate qu’il paraissait encore chez lui, après dix-huit ans de mariage, quand la liaison de madame de La Fayette et du duc de La Rochefoucauld était depuis longtemps établie. Cet époux qui apparaît comme une ombre dans un clair obscur, n’en est pas moins le père de deux fils, dont l’aîné suivit la carrière des armes, selon l’usage, et le second embrassa l’état ecclésiastique.

Le début littéraire de madame de La Fayette fut Mademoiselle de Montpensier, nouvelle charmante et digne prélude de Zayde et de La Princesse de Clèves. Ce début remonte à l’année 1662 et coïncide à peu près avec l’entrée de Segrais dans la maison de madame de La Fayette. Segrais avait été disgracié par une autre Montpensier pour s’être opposé avant Louis XIV à la fantaisie de son mariage avec le duc de Lauzun. Segrais ne perdit pas au change, et madame de La Fayette en accueillant un homme de goût et de savoir, recevait un aristarque et un guide plus habile et plus délicat que Ménage.

Zayde est le résultat de cette association. Ce roman, qui tient encore par quelques côtés à l’ancienne école et qui se rattache à l’Astrée, avec plus de mouvement dans la passion et non moins de délicatesse, fut publié sous le nom de Segrais. On admit d’abord cette paternité que rendaient vraisemblable les Nouvelles qu’on devait au traducteur de Virgile. Mais on ne tarda pas à savoir que sa part dans le travail se bornait à des conseils sur la disposition des événements et sur le style. Le docte Huet, dans ses Origines de Caen, revendiqua, en faveur de madame de La Fayette, la conception et l’exécution de l’ouvrage ; Segrais lui-même s’exécuta de bonne grâce, et s’il lui est arrivé de dire en parlant du roman qui portait son nom : ma Zayde, il ne porta pas l’illusion aussi loin que Scudéri, qui voulait à toute force être l’auteur des romans de sa sœur : la complaisance de Segrais n’alla pas jusqu’à l’usurpation.

Marie-Madeleine fut admise vers cette époque dans l’intimité de Madame, duchesse d’Orléans. Elle fit le charme de cette cour élégante et polie, conservant la pureté de son âme à côté du désordre des mœurs qui n’allait pas jusqu’au scandale. C’est à cette époque qu’elle remarqua le duc François de La Rochefoucauld — l’auteur des célèbres Maximes — et que s’établit cette liaison célèbre et problématique que la mort seule put interrompre. L’histoire de cet attachement et la conception de La Princesse de Clèves sont unies trop étroitement pour que j’essaie de les séparer. Madame de La Fayette s’est peinte dans Zayde et dans La Princesse de Clèves ; elle a fait dans ces deux ouvrages le roman de son imagination et de son cœur. Zayde est le rêve de sa jeune imagination, La Princesse de Clèves, l’histoire idéalisée des sentiments qu’elle a réellement éprouvés. Ces deux images sont également vraies, et c’est par-là qu’elles sont durables. Avant de montrer comment la Princesse de Clèves et madame de La Fayette se confondent, il faut dire quelques mots sur la liaison de l’auteur avec le duc de La Rochefoucauld.

Madame de La Fayette était mariée depuis dix ans. Elle avait gardé au comte sa foi et ce qu’il avait su lui prendre de son cœur, c’est-à-dire une amitié sans passion, mais pleine d’estime ; il avait donc laissé une place à prendre, un vide à remplir. C’est alors que Marie-Madeleine vit François de La Rochefoucauld, courtisan accompli, laissant encore deviner dans sa maturité ce qu’avait été sa jeunesse chevaleresque, éprouvée dans la guerre civile, marquée par des succès de guerre et de galanterie ; esprit délicat et sévère, mal guéri des illusions auxquelles il rend hommage tout en les combattant par rancune. Unissant les rêves de son adolescence aux souvenirs de la jeunesse de François de La Rochefoucauld, madame de La Fayette accorda dans son âme ce double idéal, et sa mémoire fit ce que l’entraînement de la passion aurait fait dix ans auparavant, si elle eût rencontré celui qu’appelait son cœur et que devançait son imagination.

Première édition de La Princesse de Clèves (1678)

Première édition de La Princesse de Clèves (1678)

C’est ici que se place un problème dont la solution en sens divers serait la mesure de la délicatesse des juges. Madame de La Fayette ne donna-t-elle que son cœur qu’elle donna pleinement ? Sainte-Beuve découvrit dans les cartons de la Bibliothèque royale une lettre délicieuse écrite par madame de La Fayette à la marquise de Sablé, dans laquelle l’amie du duc de La Rochefoucauld demande qu’on efface de l’esprit du jeune M. de Saint-Paul — fils de la duchesse de Longueville, et vraisemblablement du duc de La Rochefoucauld — les soupçons de galanterie qu’il a dû concevoir. Elle s’en défend par la crainte du ridicule, sans mettre en avant les scrupules de vertu que sa correspondante aurait sans doute accueillis comme un reproche indirect.

Cette lettre ne décide rien : il faut chercher ailleurs des éléments de conviction. On les trouve dans le caractère de madame de La Fayette, dans La Princesse de Clèves, et surtout dans l’aveu de cette liaison qui semble un défi jeté à la médisance d’un siècle corrompu. Comment penser qu’une femme jusqu’alors de conduite exemplaire et qui devait peindre avec tant de vérité la lutte triomphante de la vertu aux prises avec la passion eût cédé tout-à-coup avec scandale ? Mais alors, La Princesse de Clèves, cette peinture si vraie, si personnelle de sentiments épurés et d’un sacrifice héroïque, aurait été la satire de l’auteur, et comme l’aiguillon d’un remords toujours éveillé par le contraste.

On aime à se représenter les douceurs infinies de ce commerce chaste et passionné où la tendresse s’épanchait sans se contraindre ni s’égarer. Madame de La Fayette, qui ne comptait plus par vingt — selon Ménage, Marie-Madeleine, étant âgée de vingt-neuf ans, disait : « Je compte encore par vingt » —, et qui n’admettait pas la galanterie au-delà de vingt-cinq ans, pouvait en toute sécurité revenir sur ses sentiments, qui n’avaient pas rencontré ce qu’ils appelaient lorsque la rencontre eût été périlleuse : M. de La Rochefoucauld regrettait peut-être d’être venu trop tard, mais ces regrets réchauffaient ses souvenirs sans le pousser à d’autres espérances, et les blessures de son âme se cicatrisaient sous le charme de ces tardives confidences.

Madame de La Fayette usait de son empire sur ce noble caractère, injustement aigri, pour le ramener à de meilleurs sentiments envers l’humanité ; elle lui faisait lire dans son âme tendre et dévouée, la réfutation des Maximes ; en retour de cet amendement moral, La Rochefoucauld achevait la culture de l’esprit de son amie, et réglait l’essor de son imagination : échange profitable à tous deux, et dont madame de La Fayette donne à peu près la balance, lorsqu’elle dit avec modestie et fierté tout ensemble : « M. de La Rochefoucauld m’a donné de l’esprit, mais j’ai réformé son cœur. » Toutefois l’esprit ne se donne pas ; on peut l’aiguiser et le fortifier, et c’est tout ce que le contact de l’auteur des Maximes ajouta à celui de son amie.

C’est de ce travail de cœur et d’esprit sur des souvenirs réels et des rêves vraisemblables, qu’est née La Princesse de Clèves, roman inimitable où la fiction et la vérité se lient si heureusement que la fiction prête de l’intérêt à la vérité et la vérité de la vraisemblance à la fiction. Madame de La Fayette a donné, sous l’image de La Princesse de Clèves, les mémoires de son cœur ; elle a transporté dans le passé et sur un théâtre analogue, les événements de sa vie : en effet, pour peu qu’on y réfléchisse, on retrouvera facilement la cour de Louis XIV dans celle de Henri II ; c’est la même grâce et la même corruption polie : la duchesse de Valentinois plus jalouse de son crédit que de la fidélité de son royal amant, c’est madame de Montespan ; la jeune reine d’Écosse, épouse de François II, galante et spirituelle, curieuse des intrigues de cour, avec son cercle de beaux esprits et de femmes élégantes, n’est-ce pas la duchesse d’Orléans ?

Comment méconnaître M. de La Fayette sous le nom du prince de Clèves, et M. de La Rochefoucauld sous les traits de M. de Nemours ? L’analogie est frappante dans les caractères des personnages et les données générales de la fable. La différence est dans les incidents et dans la rigueur du dénouement. M. de La Fayette ne meurt pas comme le prince de Clèves, il s’éclipse discrètement ; Marie-Madeleine de La Fayette ne renonce pas au duc de la Rochefoucauld, comme la princesse de Clèves à M. de Nemours, elle ne s’ensevelit pas dans la retraite pour y raffermir ses scrupules d’honneur contre les mouvements de son amour. Elle fait plus humainement, elle concilie sa tendresse et ses devoirs : forte de sa conscience et du respect qu’elle inspire, elle avoue une alliance de cœur et d’intelligence qui ne rompt pas d’autres liens indissolubles, et elle oppose à la malignité des cœurs corrompus, l’amitié de madame de Sévigné, et l’estime de Port-Royal.

Comme œuvre littéraire, La Princesse de Clèves est plus qu’une nouveauté, c’est presque une révolution. Le roman cessait par là d’être le mensonge de la nature, de l’histoire et de la passion ; il entrait enfin dans la vérité, il s’humanisait dans ses peintures et dans ses proportions. L’histoire n’est plus qu’un cadre où la passion se développe ; les événements réels qui se mêlent à la fiction ne sont point altérés dans leur essence ni dénaturés dans leurs principes. L’action de La Princesse de Clèves est reportée aux dernières années du règne de Henri II et se prolonge sous celui de François II.

L’intrigue du roman se lie habilement aux principaux faits historiques sans nuire à leur enchaînement. C’est le procédé de Walter Scott appliqué à la peinture des passions. Il est vrai que les mœurs sont transportées du XVIIe siècle dans le XVIe, et que la cour des Valois est l’image de celle des Bourbons ; mais qu’importe cet anachronisme des mœurs couvert par l’éternelle vérité de la passion. Racine a eu le même tort, plus gravement peut-être, et la même supériorité dans la peinture du cœur humain l’absout complètement.

Illustration figurant au sein de l'édition de 1889 de La Princesse de Clèves

Illustration figurant au sein de l’édition de 1889 de La Princesse de Clèves

Le succès de La Princesse de Clèves fut général. Dès qu’elle eut paru, elle devint le texte de toutes les conversations ; on s’abordait, dans les lieux publics, par des questions sur le roman nouveau ; Fontenelle le lut quatre fois de suite, et une guerre animée s’engagea entre ses défenseurs et ses adversaires. Une lettre de Bussy-Rabutin à madame de Sévigné comprend toutes les critiques qu’on fit au roman et en trahit la source. La princesse de Clèves, lorsqu’elle ne peut plus se cacher sa passion et qu’elle craint de n’être pas longtemps de force à la combattre, prend le parti d’en faire l’aveu à son mari, parce que cette confidence lui paraît la seule barrière assez forte contre une défaite qu’elle prévoit et qu’elle redoute. Cet effort d’une vertu désespérée, Bussy-Rabutin avait ses raisons pour le trouver étrange : il n’allait pas à la mesure de sa galanterie peu spéculative, et il le déclare extravagant : « Une femme, ajoute-t-il, dit rarement à son mari qu’on est amoureux d’elle, mais jamais qu’elle ait de l’amour pour un autre que pour lui. D’ailleurs il n’est pas vraisemblable qu’une passion d’amour soit longtemps dans un cœur de même force que la vertu. Depuis qu’à la cour, en quinze jours, trois semaines, ou un mois, une femme attaquée n’a pas pris le parti de la rigueur, elle ne songe plus qu’à disputer le terrain pour se faire valoir. »

C’est bien là le langage d’un courtisan libertin. Rabutin continue sur le même ton et ne comprend pas davantage l’héroïque opiniâtreté de la princesse de Clèves après son veuvage. « Si, contre toute apparence et contre l’usage, ce combat de l’amour et de la vertu durait dans son cœur jusqu’à la mort de son mari, alors elle serait ravie de les pouvoir accorder ensemble en épousant un homme de sa qualité le mieux fait et le plus joli cavalier de son temps. » Ainsi le critique ne conteste au roman que ses conditions d’existence ; à cela près, il le trouve achevé. Bussy est plus près de la vérité lorsqu’il critique les monologues et qu’il attaque le hasard par lequel M. de Nemours surprend le secret de la princesse de Clèves : « C’est, dit-il, une grande justesse que la première fois que la princesse fait à son mari l’aveu de sa passion pour un autre, M. de Nemours soit, à point nommé, derrière une palissade d’où il l’entend. »

Pour justifier l’aveu de la princesse de Clèves et répondre à ses critiques par un argument victorieux, madame de La Fayette écrivit La Comtesse de Tende, nouvelle touchante et passionnée où une femme, entraînée aux dernières faiblesses de l’amour, n’a d’autres ressources, pour échapper à l’infamie, que de confier son secret à celui qu’elle a offensé. Ce roman, quoique naturellement écrit, se ressent de l’intention qui l’a dicté. L’art y triomphe, mais il s’y laisse voir, et en cela il est inférieur à celui qu’il protège. Au reste, Zayde et La Princesse de Clèves, qui peignent si fidèlement l’imagination et le cœur de madame de La Fayette, suffisent pour faire vivre le nom de leur auteur aussi longtemps que notre littérature.

Ce ne sont pas toutefois les seuls titres littéraires de cette femme aimable ; elle a écrit avec un charme infini les Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689 et l’Histoire d’Henriette d’Angleterre, de cette duchesse d’Orléans dont elle avait été la confidente et l’amie. La mort de François de La Rochefoucauld (1680) brisa le cœur de Marie-Madeleine de La Fayette ; il faut demander à madame de Sévigné le tableau de son désespoir. Elle survécut plus de dix ans à son ami, et ne voulut pas être consolée ; sa douleur fut sa vie même, elle la couva, comme un trésor, jusqu’au moment où la tombe s’ouvrit pour recevoir sa dépouille mortelle. Elle allait alors sur ses soixante ans.

 
 
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