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4 avril 1807 : mort de l’astronome Joseph-Jérôme Lefrançois de Lalande

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4 avril 1807 : mort de l’astronome
Joseph-Jérôme Lefrançois de Lalande
Publié / Mis à jour le mercredi 3 avril 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Joseph-Jérôme Lefrançois de Lalande, de l’Académie des sciences, du bureau des longitudes, à Berlin, professeur d’astronomie au collège de France, membre de l’Institut et de la Légion d’honneur, associé de toutes les Académies savantes, naquit à Bourg-en-Bresse le 11 juillet 1732. Destiné par son père au barreau, Lalande vint à Paris pour se livrer à l’étude de la jurisprudence, et il s’y livrait avec ardeur, quand la vue de l’Observatoire fit naître en lui un goût qui dérangea les projets de son père, et devint la passion dominante de toute sa vie. Il fut accueilli par le Monnier, l’un de nos plus célèbres astronomes.

Joseph-Jérôme de Lalande

Joseph-Jérôme de Lalande

Le jeune Lalande, doué de la facilité la plus grande, profita des leçons d’un si habile maître, qui bientôt le fit nommer commissaire de l’Académie, pour aller à Berlin, déterminer le parallaxe de la lune. Lacaille fut chargé d’aller faire la même opération au cap de Bonne-Espérance. Le grand Frédéric ne put s’empêcher de témoigner sa surprise au jeune commissaire qu’on lui présenta (il avait à peine dix-neuf ans). « Au reste, ajouta-t-il, l’Académie des sciences vous a nommé, vous justifierez son choix. »

Dès lors la jeunesse de l’astronome fut une recommandation de plus. Il se vit admis à la cour, reçu à l’Académie, et lié avec tout ce que Berlin avait de plus distingué. Le compte qu’il rendit de sa mission, à son retour, lui ouvrit les portes de l’Académie des sciences. Dès ce moment, et jusqu’à la suppression de cette compagnie, il ne parut d’elle aucun volume où l’on ne trouvât de lui quelque mémoire important. La part active qu’il prenait aux travaux de l’Académie ne se bornait pas aux seules matières astronomiques, on lui doit l’édition française des Tables de Halley, l’Histoire de la Comète de 1759, in-8°. Il fournit à Clairault, des calculs immenses pour établir la théorie de cette fameuse comète. Chargé de la Connaissance des Temps, en 1760, il changea entièrement la rédaction de cet ouvrage utile, et lui donna la forme qu’on suit actuellement ; il composa dix-sept volumes pour cette collection, et laissa son exemple à ses successeurs.

Tant de calculs ne l’empêchèrent pas de faire paraître, en 1764, la première édition de son grand Traité astronomique, ouvrage célèbre et classique, qu’il a perfectionné depuis, et qui a paru en trois volumes in-4°. Il fit tous les articles d’astronomie de l’Encyclopédie d’Yverdun, et refondit le tout pour l’Encyclopédie méthodique. A ses leçons écrites, il joignit, pendant quarante-six ans, l’instruction orale. Dès 1761, il avait remplacé son premier maître, de Lisle, dans la chaire d’astronomie, au collège de France, et sut donner un éclat tout nouveau à cette partie curieuse de l’instruction publique. Son école devint une espèce de séminaire, d’où sortirent une foule de disciples qui peuplèrent les observatoires.

Dans le nombre des ouvrages qui attestent sa fécondité, nous n’avons pas encore cité le Voyage d’Italie, qu’il fit presque en courant, et qui est le recueil le plus curieux et le plus complet que les voyageurs puissent consulter ; ni son Traité des Canaux, qui parut sous ce titre : Des Canaux de navigation, et spécialement du Canal de Languedoc : c’est une grande histoire des canaux anciens et modernes, exécutés, entrepris et projetés chez tous les peuples du monde : cet ouvrage manquait aux sciences, et a été fort utile aux ingénieurs ; ni cette Bibliographie astronomique, catalogue immense de tous les ouvrages qui ont paru sur cette science.

Associé à toutes les Académies connues, il était le lien commun qui les unissait toutes par sa correspondance, et faisait circuler de l’une à l’autre ce que chacune avait produit. Il employait pour le bien des sciences et des savants le crédit que lui donnait une réputation universelle. Au zèle ardent qui le dévorait, à cette prodigieuse activité de caractère, il joignait un amour pour la vérité, qui dégénérait quelquefois en une espèce de fanatisme. Tout ménagement lui paraissait indigne d’un homme franc et loyal. Il produisait donc sans aucune espèce de retenue, ce qu’il croyait juste et vrai, toutes ses pensées et tous ses sentiments.

On conçoit que, dans une si longue carrière, et voulant exercer parfois cet ascendant qu’il croyait appartenir à ses longs services, il a dû choquer plus d’un amour-propre, et ce tort réel il le sentait lui-même, et faisait des efforts pour le réparer. Utile à l’astronomie par ses travaux, par ses écrits, par son exemple, par ses élèves, par son crédit et sa correspondance pendant sa vie, il l’est encore après sa mort, par une médaille qu’il a fondée, et que l’Institut décerne chaque année à l’auteur du meilleur mémoire ou de l’observation la plus curieuse.

Tant de travaux et de succès semblaient faits pour lui assurer un bonheur inaltérable, et longtemps, en effet, il jouit de la réputation la plus brillante. Il eût pu jouir jusqu’au dernier instant de cette considération si flatteuse, mais sa franchise imprudente, cette intrépidité avec laquelle il avait toujours manifesté ses opinions dans les temps même les plus orageux, la sévérité quelquefois un peu brusque avec laquelle il repoussait des systèmes formés par l’ignorance, et qui n’auraient dû exciter que sa pitié, l’habitude à laquelle il se livra d’émettre continuellement son opinion, même dans des matières où il était libre de taire son avis, ou même de n’en point avoir, animèrent contre lui une foule de mécontents et de détracteurs, qui en vinrent jusqu’à lui contester son mérite réel.

On oublia ses longs et durables services, pour ne songer qu’à ses torts. Dans quelques discussions où il n’avait tort que par la forme, on voulut l’accabler d’outrages, qu’heureusement il eut la sagesse de mépriser, s’il n’eut pas celle de les prévenir. Son caractère était un composé de qualités recommandables et de singularités ridicules. On doit surtout condamner la manie coupable qu’il eut d’afficher et de prêcher l’athéisme. Malgré ses opinions et ses singularités, Lalande était bon, généreux et sensible.

 
 
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