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4 avril 1804 : formation de la Société pour l’extinction de la petite vérole par la propagation de la vaccine

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4 avril 1804 : formation de la Société
pour l’extinction de la petite vérole
par la propagation de la vaccine
(D’après « Dictionnaire des sciences médicales », (tome 56) paru en 1821)
Publié / Mis à jour le mardi 4 avril 2023, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

En 1798, le médecin anglais Edward Jenner publiait le premier ouvrage sur la propriété antivariolique de la vaccine, intitulé Recherches sur les causes et les effets de la variolæ vaccinæ. Le bruit que fit cette publication fut quelque temps à parvenir en France — la version française de l’ouvrage fut publiée en 1800 —, mais un homme recommandable par son zèle pour le bien public, François de La Rochefoucauld, duc de Liancourt, éveilla l’attention sur cet objet important.

Les troubles révolutionnaires l’avaient forcé de chercher un asile sur une terre étrangère, et il avait été témoin, pendant son séjour en Angleterre en 1799 — il s’y était établi une première fois de 1792 à 1794, avant de partir aux Etats-Unis —, des premiers succès que l’on obtenait de l’inoculation de la vaccine — communément appelée variole de la vache. Il crut trouver dans ce procédé l’occasion de faire un présent utile à son pays. Il la jugea surtout propre à commencer l’exécution d’un projet dont il s’occupait vivement, celui de répandre en France le goût des souscriptions.

Résultats de la vaccine sur une femme atteinte de la petite vérole

Gravures extraites du Manuel pratique de vaccine à l’usage des jeunes médecins
publié en 1821, par Pierre-Jacques Bergeron, et montrant le résultat de la
vaccine sur une femme atteinte de la petite vérole (variole)

Les idées qu’il communiqua à un de ses amis, Thouret, alors directeur de l’École de médecine, ayant été vivement accueillies, une souscription fut ouverte par ses soins, et aussitôt remplie qu’elle fut proposée. Dès lors le comité central fut organisé. Un des premiers soins du comité des souscripteurs, fut de se procurer du fluide vaccin. Un envoi lui en fut adressé de Londres, le 27 mai 1800 ; trente enfants furent inoculés le 2 juin suivant, avec cette matière, qui, par des circonstances alors tout à fait inexplicables, produisit, après des vaccines régulières, la variété de cette maladie, connue sous le nom de fausse vaccine, soit par le défaut d’habitude dans ce genre d’inoculation, soit parce que plusieurs des enfants qui avaient été procurés des hospices avaient déjà été atteints de la petite vérole (variole).

Toute expérience fut dès lors suspendue, et on attendit l’arrivée du docteur Woodville pour les reprendre, médecin qui avait inoculé, à Boulogne-sur-Mer, plusieurs enfants, dont la matière, apportée à Paris et inoculée par lui sur des enfants qui lui présenta le comité, resta sans effet. On avait continué la chaîne des vaccinations à Boulogne, et on en fit venir de la matière, qui enfin servit à naturaliser la vaccine parmi nous. D’abord on s’assura de l’exigence de cette nouvelle maladie, et de son innocuité. Bientôt un très grand nombre de médecins attachés aux hôpitaux, aux établissements publics, ou occupés à Paris, vinrent étudier cette nouvelle inoculation.

Après avoir été témoins des essais, des premières contre-épreuves, ils s’empressèrent de propager cette méthode : et de cette manière, en très peu de temps, on compta, dans Paris seulement, plusieurs milliers d’inoculations vaccinales.

L'origine de la vaccine. Caricature parue au XXe siècle

L’origine de la vaccine. Caricature parue au XXe siècle

L’administration publique ne resta pas étrangère à cette impulsion générale donnée à la propagation de la nouvelle méthode, et le préfet du département de la Seine fonda, le 7 février 1801, un hospice spécial pour l’inoculation de la vaccine. C’est dans cet hospice que le comité put multiplier ses essais et continuer ses travaux. Un grand nombre d’enfants y furent successivement accueillis. Les uns, amenés par leurs parents, vinrent subir seulement l’inoculation ; les autres y furent reçus et soignés pendant le travail de la vaccine.

Une grande émulation s’établit alors sur tous les points de la France. Un grand nombre de comités s’établirent pour suivre en commun des essais. Les médecins de Reims donnèrent le premier exemple. D’autres grandes villes suivirent cet exemple : Caen, Bordeaux, Nantes, Tours, Amiens, Montpellier, Marseille, Rouen, Strasbourg, Orléans, Toulouse, Lyon, Toulon, Grenoble, Nancy, Rennes, Arras, virent se former des réunions de médecins dont le but était le même ; et ce mouvement s’établissant ainsi sur tous les points de la France, ce fut le comité qui fournit à tous les besoins par ses nombreux envois de fluide vaccin.

Un rapport publié début 1803 par le comité des souscripteurs, détermina le gouvernement à faire de la propagation de cette méthode un objet de l’administration publique. Chaptal, alors ministre de l’Intérieur, convaincu que ses progrès n’avaient besoin, pour recevoir toute l’extension dont ils étaient susceptibles, que d’un mode uniforme et régulier de propagation, ordonna à tous les préfets d’entretenir avec lui une correspondance régulière sur tous les objets relatifs à la vaccine et aux épidémies varioliques. Il chargea le comité central de la rédaction des instructions auxquelles ils étaient tenus de se conformer ; ce fut aussi le comité auquel il départit le soin de la correspondance avec les préfets : de cette manière, Chaptal centralisa dans le ministère tout ce qui était relatif à cet objet d’hygiène publique.

Nécessaire à vaccine de la première moitié du XXe siècle

Nécessaire à vaccine de la première moitié du XXe siècle

Ce fut alors qu’en conséquence des dispositions générales indiquées par le comité et adoptées par le ministre, le 4 avril 1804, tous les établissements d’instruction publique, les hôpitaux, les grandes manufactures et ateliers, les enfants trouvés envoyés dans les campagnes, les élèves sages-femmes formées à l’école pratique des accouchements de Paris, les jurys de médecine, les sœurs de la charité, les ministres des divers cultes, concoururent sur tous les points de la France à y naturaliser la vaccine. Les médecins et les préfets transmirent chaque année au ministre le résultat de leurs travaux : et les divers rapports annuels du comité central, faits avec tous les éléments qui arrivaient des départements, en même temps qu’ils éclairaient l’opinion publique, établissaient le bien-fondé du recours à l’inoculation de la vaccine.

 
 
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