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9 août 1667 : réparation faite à Louis XIV par le légat du pape

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9 août 1667 : réparation faite à
Louis XIV par le légat du pape
Publié / Mis à jour le mercredi 8 août 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Le duc de Créqui, étant en ambassade à Rome auprès du pape Alexandre VII, quelques-uns de ses laquais s’avisèrent de charger, l’épée à la main, une escouade des Corses (c’étaient des gardes du pape, qui appuient les exécutions de la justice) ; tout le corps des Corses offensé, et secrètement animé par dom Mario Chigi, frère du pape Alexandre VII, qui haïssait le duc de Créqui, vint en armes assiéger la maison de l’ambassadeur. Ils tirèrent sur le carrosse de l’ambassadrice, qui rentrait alors dans son palais ; ils lui tuèrent un page, et blessèrent plusieurs domestiques.

Mario Chigi

Mario Chigi

Le duc de Créqui sortit de Rome, accusant les parents du pape, et le pape lui-même, d’avoir favorisé cet assassinat. Le pape différa tant qu’il put la réparation, persuadé qu’avec les Français il n’y a qu’à temporiser, et que tout s’oublie. Il fit pendre un Corse et un sbire au bout de quatre mois, et il fit sortir de Rome le gouverneur, soupçonné d’avoir autorisé l’attentat ; mais il fut consterné d’apprendre que le roi menaçait de faire assiéger Rome ; qu’il faisait déjà passer des troupes en Italie, et que le maréchal du Plessis-Praslin était nommé pour commander. L’affaire était devenue une querelle de nation à nation, et le roi voulait faire respecter la sienne.

Le pape, avant de faire la satisfaction qu’on demandait, implora la médiation de tous les princes catholiques ; il fit ce qu’il put pour les animer contre Louis XIV ; mais les circonstances n’étaient pas favorables au pape : l’Empire était attaqué par les Turcs ; l’Espagne était embarrassée dans une guerre peu heureuse contre le Portugal.

La Cour romaine ne fit qu’irriter le roi, sans pouvoir lui nuire. Le parlement de Provence cita le pape, et fit saisir le comtat d’Avignon. Dans d’autres temps, les excommunications de Rome auraient suivi ces outrages, mais c’étaient des armes usées et devenues ridicules : il fallut que le pape pliât ; il fut forcé d’exiler de Rome son propre frère ; d’envoyer le cardinal Chigi, en qualité de légat à latere, faire satisfaction au roi ; de casser la garde corse, et d’élever dans Rome une pyramide , avec une inscription qui contenait l’injure et la réparation.

Le cardinal Chigi fut le premier légat de la cour romaine qui fut jamais envoyé pour demander pardon ; les légats auparavant venaient donner des lois et imposer des décimes. Les honneurs qu’on rendit au cardinal Chigi, rendirent la satisfaction plus éclatante ; il reçut, sous un dais, les respects des cours supérieures, du corps de ville, du clergé. Il entra dans Paris au bruit du canon, ayant le grand Condé a sa droite, et le fils de ce prince à sa gauche, et vint dans cet appareil s’humilier lui, Rome et le pape, devant un roi qui n’avait pas encore tiré l’épée.

Le roi ne s’en tint pas à faire réparer un outrage par des cérémonies passagères et par des monuments qui le sont aussi (car il permit, quelques années après, la destruction de la pyramide) ; mais il força la cour de Rome à promettre de rendre Castro et Ronciglione au duc de Parme, à dédommager le duc de Modène de ses droits sur Commachio ; et il tira ainsi, d’une insulte, l’honneur solide d’être le protecteur des princes d’Italie.

 
 
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