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24 juillet 1819 : mort de la compositrice Sophie Gail

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24 juillet 1819 : mort de
la compositrice Sophie Gail
(« Biographie universelle des musiciens
et bibliographie générale de la musique » (Tome 3), édition de 1862)
Publié / Mis à jour le dimanche 24 juillet 2022, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Née Edme-Sophie Garre à Melun le 28 août 1775, elle est du petit nombre des femmes de l’époque qui se distinguèrent dans la musique par le talent de la composition. Fille d‘un chirurgien habile qui avait obtenu par son mérite le cordon de Saint-Michel, et qui était lié d’amitié avec beaucoup d‘artistes et de gens de lettres, elle prit de bonne heure le goût des arts, et ses heureuses dispositions pour la musique se développèrent dès l’enfance par les encouragements qu‘elle reçut.

À douze ans, elle possédait déjà un talent remarquable sur le piano, elle chantait, sinon avec méthode, au moins avec goût, et dès 1790 elle faisait insérer dans les journaux de chant de La Chevardière et de Bailleux des romances et des chansonnettes qui étaient le prélude des choses gracieuses et élégantes auxquelles elle dut plus tard sa brillante réputation.

Sophie Gail. Gravure publiée en 1840 et réalisée d'après une oeuvre Eugène Isabey
Sophie Gail. Gravure publiée en 1840 et réalisée d’après une œuvre Eugène Isabey

Lorsqu’elle eut atteint sa dix-huitième année, sa famille lui fit épouser l’helléniste Jean-Baptiste Gail. Cette union ne fut point heureuse. Une incompatibilité d’humeur et de goûts amena, au bout de quelques années, une séparation devenue nécessaire. Rendue à la liberté, Sophie Gail se livra avec ardeur à son penchant pour la musique, et fit des études de chant sous la direction de Mengozzi. La Révolution avait ruiné la fortune de son père ; elle n’était pas riche, et elle sentait la nécessité d‘utiliser ses talents.

Ce fut ce qui la décida à voyager pour donner des concerts. Après avoir visité les provinces méridionales de la France, elle parcourut l’Espagne, et partout elle recueillit des applaudissements. De retour à Paris, elle s‘y livra à la composition de romances charmantes qui furent accueillies avec transport. Dès 1797, elle avait donné un échantillon de son instinct dramatique en écrivant deux airs pour le drame de Montoni, que Duval fit représenter au théâtre de la Cité. Ce premier essai fut suivi d‘un opéra en un acte, composé pour un théâtre de société, et auquel Méhul donna des éloges.

Le besoin d‘études plus sérieuses qu‘elle n’en avait fait jusque là dans l‘art d‘écrire, se faisait sentir à son esprit : elle résolut de compléter son instruction, se confia aux soins de l’auteur de ce Dictionnaire, et fit un cours d’harmonie et de contrepoint, qu’elle acheva ensuite sans la direction de Perne et Neukomm, après que son premier maître eut quitté Paris pour voyager.

Les succès qu’obtenaient dans le monde ses compositions fugitives lui faisaient désirer depuis longtemps d‘essayer ses forces sur la scène ; sa première tentative fut heureuse, car elle produisit Les deux Jaloux, joli opéra comique qui fut représenté, en 1813, au théâtre Feydeau. Le mérite principal de cet ouvrage consistait dans le naturel des mélodies de quelques petits airs ; on y trouvait aussi un trio en canon d’un effet agréable ; enfin le succès fut complet et d‘autant plus remarquable que c‘était le premier de ce genre qu‘une femme eût obtenu.

Dans la même année, Sophie Gail donna au même théâtre Mademoiselle de Launay à la Bastille, opéra-comique en un acte qui ne réussit point , quoiqu’il y eût de jolies choses dans la musique. En 1814 deux opéras de Mme Gail furent donnés au théâtre Feydeau. Le premier, intitulé Angela, ou l‘atelier de Jean-Cousin, avait été composé en société avec Boieldieu ; quelques morceaux de la musique furent applaudis, mais la pièce fut reçue avec froideur. Le second ouvrage avait pour titre La Méprise ; il fut plus malheureux encore qu’Angela.

En 1816, Sophie Gail partit pour Londres où elle se fit entendre avec succès comme cantatrice dans le genre de la romance. De retour à Paris, elle se livra pendant quelque temps à la composition de ces pièces légères, et fit paraître trois recueils de nocturnes français et italiens, ainsi qu’un grand nombre de romances, parmi lesquelles on remarqua surtout La jeune et charmante Isabelle, N’est-ce pas elle, Heure du soir, Le souvenir du diable, Viens écouter ce doux serment, et la tyrolienne, Celui qui sut toucher mon cœur. Une manière originale distingue ces productions ; les formes en étaient nouvelles quand elles parurent ; elles furent imitées depuis lors, mais avec moins de bonheur.

Après un repos de plusieurs années, Sophie Gail rentra dans la carrière dramatique par l‘opéra de La Sérénade (en 1818), arrangé d’après la comédie de Regnard par Mme Gay. Le succès de cet ouvrage fut complet : la musique s’y faisait surtout remarquer par un bon sentiment de l‘expression scénique. Ce fut la dernière production de l’auteur.

Peu de temps après la première représentation de La Sérénade, Sophie Gail partit pour l’Allemagne où elle donna quelques concerts dans les villes principales ; mais elle ne tarda point à revenir a Paris. La composition de plusieurs opéras, qu‘elle destinait au théâtre Feydeau, l’occupait tout entière, et elle s‘y livrait avec ardeur lorsqu’elle succomba aux atteintes d’une maladie de poitrine, le 24 juillet 1819. Après sa mort, on publia deux recueils de nocturnes et un cahier de romances qu‘elle avait laissés en manuscrit.

La réunion de talents qu’on trouvait en elle la rendait fort remarquable. Profondément musicienne, elle accompagnait la partition avec aplomb et intelligence, chantait avec goût et avec beaucoup d’expression, formait de très bons élèves, et composait avec facilité de jolies choses qui obtinrent une vogue décidée. Douée d‘ailleurs de beaucoup d’esprit et d‘un caractère aimable, elle semblait n‘attacher aucun prix à ces avantages, et savait se faire pardonner sa supériorité sur les autres femmes par celles mêmes qu‘elle éclipsait. Elle avait beaucoup d‘amis, et elle eut le rare bonheur de les conserver.

 
 
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