Histoire de France, Patrimoine, Tourisme, Gastronomie, Librairie
LE 28 mars DANS L'HISTOIRE [VOIR]  /  NOTRE LIBRAIRIE [VOIR]  /  NOUS SOUTENIR [VOIR]
 
« Hâtons-nous de raconter les délicieuses histoires du
peuple avant qu'il ne les ait oubliées » (C. Nodier, 1840)
 

 
NOUS REJOINDRE SUR...
Nous rejoindre sur FacebookNous rejoindre sur XNous rejoindre sur LinkedInNous rejoindre sur VKNous rejoindre sur InstragramNous rejoindre sur YouTubeNous rejoindre sur Second Life

20 juillet 1817 : mort du littérateur Jean-Baptiste-Antoine Suard

Vous êtes ici : Accueil > Éphéméride, événements > Juillet > 20 juillet > 20 juillet 1817 : mort du littérateur
Éphéméride, événements
Les événements du 20 juillet. Pour un jour donné, découvrez un événement ayant marqué notre Histoire. Calendrier historique
20 juillet 1817 : mort du littérateur
Jean-Baptiste-Antoine Suard
Publié / Mis à jour le mardi 17 juillet 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Académicien, journaliste, censeur dramatique, homme du monde, mêlé à de grandes célébrités, Suard, né le 15 janvier 1732 à Besançon, occupe, à tous ces titres, quelque place dans les souvenirs du XIXe siècle.

Comme académicien, il appartient à la classe de ces littérateurs qui, produisant peu, excellent à faire valoir ou à déprécier les productions des autres, à écrire enfin sur les écrits d’autrui Une grande érudition, un goût sévère et délicat, un esprit droit et ingénieux , que le commerce du monde avait rendu fin, lui assurent un rang distingué parmi les critiques. Son mérite est celui d’un pur académicien classique. Des traductions de l’anglais sont ses ouvrages les plus importants ; il a traduit les voyages de Cook, ceux du commodore Byron ; les histoires d’Ecosse, d’Amérique et de Charles-Quint, par Robertson.

Jean-Baptiste-Antoine Suard

Jean-Baptiste-Antoine Suard

Cette dernière traduction lui ouvrit, en 1772, les portes de l’Académie ; mais Louis XV ayant refusé son approbation au motif que le candidat était encyclopédiste ; une Encyclopédie à laquelle il n’avait en réalité pas participé, mais il devait en revanche son élection au parti de d’Alembert. Il ne fut définitivement admis qu’après une seconde élection, approuvée de Louis XVI en 1774.

Des notices biographiques et des mélanges littéraires complètent le bagage académique de Suard, qui travaillait peu et lentement. « Le traducteur, dit Grimm, est aimable et paresseux. Il aime surtout le monde et les soupers en ville. » Comme journaliste, Suard dirigea successivement la rédaction d’un journal anglais, de la Gazette littéraire, du Journal Etranger, du Publiciste. La franchise de ses opinions lui attira quelquefois d’honorables persécutions. Un publiciste, qui aurait traversé sain et sauf nos orages révolutionnaires, eût sans doute fait preuve d’une grande flexibilité de talent, mais il serait difficile de lui accorder un beau caractère.

Suard fut le général en chef des Gluckistes, dans leur fameuse guerre où coulèrent des flots d’encre (1777). Secondé de son ami, l’abbé Arnaud, il lutta avec courage et succès contre ses confrères de l’Académie, les gens de lettres et les journalistes, commandés par La Harpe et Marmontel. Adroit, habile, spirituel et railleur, Suard harcelait sans relâche ses adversaires, et tous les matins une mordante épître de l’anonyme de Vaugirard (c’était son nom de guerre) portait la désolation et la colère dans les rangs des Piccinistes.

Comme censeur dramatique, Suard mérita des éloges, d’autant plus honorables, que ces sortes de fonctions ne permettent guère d’en mériter. Défenseur des saines doctrines et des traditions classiques, il fulmina contre Figaro, ce profond valet, étincelant de verve et d’esprit, mais trop sans gêne et sans façon dans son allure. Suard était prophète, lorsqu’il disait : « N’est-il pas permis de craindre que, par un abus toujours croissant, on ne voie un jour avilir le théâtre de la nation par le tableau de mœurs basses et corrompues, qui n’auraient pas même le mérite d’être vraies ; où le vice sans pudeur et la satire sans retenue n’intéresseraient que par la licence, et dont le succès, dégradant l’art en blessant l’honnêteté publique, déroberait à notre théâtre la gloire d’être pour toute l’Europe l’école des bonnes mœurs comme du bon goût ? »

Comme homme du monde, Suard traversa, aimé et estimé, toutes les générations de littérateurs et de protecteurs éclairés des lettres qui occupèrent la scène depuis 1760 jusqu’à sa mort. Il vécut avec les Helvétius, les Montesquieu, les Raynal, les Geoffrin, les d’Holbach, les Voltaire, etc. Les charmes de son esprit, de son savoir et de son caractère, et son mérite de causeur, lui valurent les plus honorables amitiés, les plus flatteuses distinctions.

« Parmi mes connaissances de Paris, dit Marmontel dans ses Mémoires, il y avait un jeune homme, appelé Suard, d’un esprit fin, délié, juste et sage, d’un caractère aimable, d’un commerce doux et liant, assez imbu de belles-lettres, parlant bien, écrivant d’un style pur, aisé, naturel et du meilleur goût, discret surtout et réservé, avec des sentiments honnêtes. » Soixante ans plus tard, lady Morgan disait quant à elle : « Tel je retrouve M. Suard, à la jeunesse près. »

Suard était membre de la Légion d’honneur et secrétaire perpétuel de l’Académie lorsqu’il mourut, jouissant de toutes les facultés intellectuelles et physiques, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans.

 
 
Même section >

Suggérer la lecture de cette page
Abonnement à la lettre d'information La France pittoresque

Saisissez votre mail, et appuyez sur OK
pour vous abonner gratuitement
Éphéméride : l'Histoire au jour le jour. Insertion des événements historiques sur votre site

Vos réactions

Prolongez votre voyage dans le temps avec notre
encyclopédie consacrée à l'Histoire de France
 
Choisissez un numéro et découvrez les extraits en ligne !