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23 janvier 1711 : première représentation de Rhadamiste et Zénobie, tragédie de Crébillon

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23 janvier 1711 : première représentation de Rhadamiste et Zénobie, tragédie de Crébillon
Publié / Mis à jour le mardi 22 janvier 2013, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Crébillon avait déjà donné au Théâtre français les tragédies d’Idoménée, d’Atrée et Thyeste, et d’Electre, dans lesquelles il avait laissé bien loin derrière lui tout l’essaim des poètes tragiques qui se traînaient sur la scène depuis Corneille et Racine ; il se surpassa lui-même dans Rhadamiste, son chef-d’œuvre.

Frontispice de Rhadamiste et Zénobie

Frontispice de Rhadamiste et Zénobie (1711)

Cette pièce est d’un dessin fier et hardi, d’une touche originale et vigoureuse ; les caractères de Rhadamiste, de Zénobie et de Pharasmane, sont tracés avec autant d’énergie que de chaleur ; l’action est intéressante et animée ; les situations frappantes et théâtrales ; le style a d’ailleurs une sorte de noblesse sauvage qui semble être la qualité propre de cette tragédie, et la distinguer de toutes les autres. Parmi plusieurs scènes d’un grand effet, celle où Zénobie déclare en présence de son époux son amour pour Arsame est une des plus belles qui soient au théâtre.

La supériorité des trois derniers actes, et même d’une partie du second, fit pardonner la langueur du premier, et surtout l’obscurité d’une exposition aussi froide, plus compliquée et moins vraisemblable que celle de Rodogune, mais qui produit, ainsi que celle de Rodogune, des beautés théâtrales du premier ordre.

Ce sujet de Rhadamiste avait infiniment plu à Crébillon ; le rôle de Pharasmane, implacable ennemi de l’arrogance et de l’ambition romaine, donnait lie à l’auteur de déployer dans toute sa force la haine vive et profonde dont il était pénétré pour ces tyrans de l’univers : car c’était le nom qu’il donnait toujours aux Romains, dont les annales réveillent tant d’idées de gloire. Il regardait comme un des plus grands fléaux qui eussent désolé l’humanité, les conquêtes de cette nation, et les chaînes dont elle avait accablé tant de peuples. Il ne pardonnait pas à l’auteur de Mithridate, d’avoir exprimé trop faiblement, selon lui, la haine violente que ce prince portait aux Romains.

Ce défaut de force, qu’il reprochait fort mal à propos à Racine, le rendait injuste à l’égard de ce grand poète, qu’il se contentait d’appeler le plus élégant de nos écrivains. Il exprima dans le rôle de Pharasmane l’aversion de ce prince et la sienne propre pour la nation romaine, avec toute la vigueur d’une âme fière et Indépendante, que le despotisme et l’oppression révoltaient.

Néanmoins ce Rhadamiste, qui venait d’obtenir du public une faveur si distinguée, ne put même obtenir grâce du sévère Despréaux, qui vivait encore. Il s’exprima sur cette pièce avec plus de dureté qu’il n’avait fait dans ses satires sur les productions les plus méprisables. Un de ses amis ayant voulu lui en faire la lecture dans sa dernière maladie : « Eh ! mon ami, lui dit-il, ne mourrai-je pas assez promptement ? Les Pradon et les Boyer étaient des aigles en comparaison de ceux-ci. »

La comparaison était aussi injurieuse qu’injuste ; mais le mérite du style, le premier de tous aux yeux de Despréaux, était le côté faible de la nouvelle tragédie. D’ailleurs, ce juge inexorable, encore plein du souvenir des hommes de génie avec lesquels il avait vécu, des Molière, des Racine et des Corneille, ne voyait qu’avec dédain leurs successeurs. Il eût fait volontiers à la génération littéraire naissante le même compliment que le vieux Nestor fait aux princes grecs, dans l’Iliade : « Je vous conseille de m’écouter ; car j’ai fréquenté autrefois des hommes qui valaient mieux que vous. »

Il y a pour les écrivains, et surtout pour les poètes tragiques, un momnent où leur succès est au plus haut point que la nature de leur génie leur permet d’atteindre, une espèce de milieu jusqu’où leur gloire s’élève, et au-delà duquel elle ne fait plus que décliner ; c’est ce qui est arrivé à Crébillon, comme à fous les autres poètes dramatiques, si on en excepte l’auteur d’Athalie, qui a fini par son chef-d’œuvre.

 
 
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