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Pape Corneille (251 - 253)

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Papes
Notices biographiques des papes. Les événements marquants de l’histoire des souverains pontifes. Portraits des occupants du saint-siège.
Corneille (né en ? – mort le 16 septembre 253) Élu pape en mars 251
(« Histoire des souverains pontifes romains » (Tome 1)
par A. de Montor paru en 1846,
« Résumé de l’histoire des papes » par A. Bouvet de Cressé, paru en 1826
et « Le Vatican ou Portraits historiques des papes » paru en 1825)
Publié / Mis à jour le lundi 15 août 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Saint Corneille, prêtre romain, fils de Castin ou Calixte, de la noble famille des Octaves ou des Cornélius, et que plusieurs auteurs placent au nombre des premiers chanoines réguliers, fut créé pontife contre sa volonté en 251, plus d’un an après la mort de saint Fabien, et il refusa la souveraine dignité avec une générosité humble et exemplaire. Seize évêques, ainsi que le clergé et le peuple, assistaient à cette élection.

Citons quelques-uns des décrets de ce pontife. On n’avait droit de demander un serment à un clerc que lorsqu’on était soi-même reconnu pour professer une foi sans tache. Quand on jurait, il était convenable de le faire à jeun. Personne ne pouvait faire un serment avant l’âge de quatorze ans.

Malgré la persécution qui régnait avec violence, on comptait dans Rome, au temps de saint Corneille, comme on le voit par une lettre que rapporte Eusèbe, quarante-six prêtres, à la tête d’autant de paroisses, sept diacres, sept sous-diacres, quarante-deux acolytes, cinquante-deux exorcistes, lecteurs et ostiaires, quinze cents veuves, beaucoup de personnes pauvres, et des chrétiens cénobites, tous nourris convenablement par l’Église ; et outre cela un nombre sans fin de chrétiens. Aussi Tertullien disait avec raison, dans son Apologie, chapitre 34, que si les chrétiens, dans son temps, se retiraient de l’empire romain pour passer dans d’autres contrées, leur absence aurait occasionné une espèce de solitude.

Pape Corneille (251 - 253)

Pape Corneille (251 - 253)

Dans un concile romain composé de soixante évêques, Corneille excommunia l’antipape Novatien, prêtre romain, païen de naissance, chrétien par calcul, et hérétique par désespoir. Tous les sectateurs de Novatien furent compris dans cette excommunication. Ils enseignaient alors que l’Église ne pouvait pas admettre dans son sein les laps ou tombés (caduti), ni pardonner leur faute. On appelait caduti ceux qui, par la crainte des tourments, abandonnaient en ce temps-là les doctrines de la religion chrétienne. Ils se partageaient en diverses classes : les uns s’appelaient sacrificati (expression de Novaes), parce qu’ils avaient sacrifié aux idoles ; les autres, thurificati, parce qu’ils avaient offert de l’encens dans les sacrifices païens ; ceux-ci, idolatri, parce qu’ils avaient recours au culte des faux dieux ; ceux-là, libellatici, parce qu’après avoir renié la foi catholique pour n’être pas conduits ignominieusement aux autels, ils rachetaient cette peine avec de l’argent, et recevaient des magistrats un libellus ou une carte de sûreté. Il y avait plusieurs sortes de libellatici. On comptait aussi parmi les caduti ceux qui devaient être appelés traîtres, parce qu’obéissant aux édits du tyran, ils consignaient aux juges païens quelques-uns des vases sacrés, ou les livres de prières, ou les ornements de l’église ; et plusieurs autres coupables, les plus dangereux, parce qu’ils donnaient le catalogue des fidèles. Le schisme des donatistes naquit d’excommunications prononcées contre des évêques soupçonnés d’avoir été traîtres (traditori).

Parmi les évêques d’alors, fidèles ou hérétiques, quelques-uns demandaient que les caduti fussent reçus de nouveau à la communion, sans être forcés à la pénitence. D’autres soutenaient qu’il ne fallait pas les admettre à la pénitence, et qu’il y avait nécessité de les rejeter sans pitié. Felicissimus, prêtre de Carthage, s’était mis un moment à la tête du parti relâché ; et Novatien défendait les rigoristes, espèce de jansénistes du temps. C’était, par une sentence infernale, ôter à ces infortunés la confiance du repentir, et à l’Église la divine faculté du pardon. Corneille, en père sage et modéré, cherchait à concilier les droits sévères de la discipline et ceux de la compassion. Il tendait aux caduti qui se repentaient la main de la miséricorde, pour adoucir leur douleur ; mais il ne permettait pas qu’on les reçût dans le sein de l’Église, s’ils ne prouvaient hautement la vérité du repentir, en s’assujettissant à la salutaire sévérité de la pénitence. Enfin, il n’accordait pas, excepté en danger de mort, la complète réconciliation , qu’on n’eût satisfait à toutes les prescriptions ordonnées formellement par l’Église. La décision du pontife fut confirmée par le concile dont nous avons parlé, par les soixante évêques, qui approuvèrent l’excommunication de Novatien.

Les chrétiens respiraient depuis quelque temps ; mais une peste étant survenue, elle fut attribuée au dédain manifesté pour les faux dieux. Corneille était un personnage trop éminent pour n’être pas proscrit. Il fut exilé à Centum Cellae (Cività-Vecchia), où il trouva la couronne qu’il avait désirée. Quelque temps après, l’empereur Gallien (automne 253 - septembre 268) le fit revenir à Rome et lui proposa de sacrifier aux idoles, ce qu’ayant généreusement refusé, il eut la tête tranchée, le 16 septembre 253, après avoir gouverné l’Église pendant deux ans et cinq mois ; et ce fut dans cet espace de temps si peu considérable qu’il fit tant de bien et qu’il expliqua au peuple romain, et à tant de nations qui demandaient le baptême, quelles étaient les saintes intentions de l’Église.

Une pureté virginale, une retenue et une fermeté singulières caractérisaient saint Corneille. En deux ordinations il créa sept ou huit évêques, un ou quatre prêtres, deux ou quatre diacres. Fleury, en parlant des actes de saint Corneille, dit : « Un concile assemblé à Rome, et composé de soixante évêques, condamna Novatien, son schisme et sa cruelle doctrine, qui refusaient la communion à ceux qui étaient tombés, quelque pénitence qu’ils fissent. » De Cività-Vecchia, le corps de saint Corneille fut transporté à Rome, dans le cimetière de Calixte, et de là placé dans l’église de Sainte-Marie in Trastevere.

 
 
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