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7 mai 1795 : exécution d’Antoine Fouquier-Tinville, accusateur public du Tribunal révolutionnaire

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7 mai 1795 : exécution d’Antoine
Fouquier-Tinville, accusateur public
du Tribunal révolutionnaire
Publié / Mis à jour le vendredi 6 mai 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

L’existence publique de ce monstre eut en France la même durée que la permanence de la guillotine, avec laquelle il s’éleva et tomba, comme si l’homme n’eût été que l’appendice de l’instrument. Prédestiné à une seule fonction, celle d’assassin judiciaire, jusqu’à ce qu’il pût se signaler en l’exerçant, il végéta dans une condition obscure et misérable. Fils d’un cultivateur, né en 1747, dans un village près de Saint-Quentin, il vint à Paris, et exerça d’abord la profession lucrative de procureur au Châtelet ; mais son inconduite l’ayant forcé à vendre sa charge, il vécut au hasard de dettes et d’intrigues.

Fouquier-Tinville, accusateur public du Tribunal révolutionnaire

Antoine Fouquier-Tinville

Tant que la Révolution resta dans la sphère des principes, elle ne pouvait employer un homme tel que Fouquier : une fois tombée dans l’abus de la force, réduite à un seul moyen, la terreur, Fouquier lui devenait un auxiliaire précieux. La création du Tribunal révolutionnaire (10 mars 1793) révéla son affreux mérite. Dans le commencement il n’en faisait partie que comme simple juré : mais jamais il n’ouvrit la bouche que pour prononcer la mort ! le Comité de salut public le distingua, et se l’adjoignit bientôt en lui confiant la direction du nouveau tribunal.

Revêtu du titre d’accusateur public, Fouquier-Tinville organisa cette sorte de coupes réglées, qu’on appelait des séances, et à l’issue desquelles un certain nombre d’accusés périssaient, sans autre crime que celui d’avoir vécu, sans autre forme que celle d’un simulacre d’interrogatoire.

Deux grandes circonstances mirent dans tout son jour l’exécrable talent de Fouquier-Tinville : le procès de la Reine et celui des Girondins (16 et 31 otobre 1793). A compter de cette époque, il simplifia la mort, en la dégageant d’un reste de formalités incommodes, et en la prodiguant avec une amère dérision. Ses actes d’accusation, imprimés d’avance, contenaient les mêmes griefs pour tous : il n’y avait plus que les noms à remplir. C’est lui qui envoyait au supplice le père au lieu du fils, qui disait à une dame Maillet, traduite par erreur au lieu de la duchesse de Maillé : « Tu n’es pas la Maillé ; mais autant vaut que tu y passes aujourd’hui que demain. »

Armé de la terrible loi du 22 prairial, il répétait : « Ça va bien, les têtes tombent comme des ardoises » ; en ajoutant toutefois : « faut que ça aille mieux encore la décade prochaine ; il m’en faut quatre cent cinquante au moins. » Les flots de sang qu’il versait sans cesse avaient fini par lui porter à la tête. Son ardeur dégénérant en folie, il avait fait élever l’échafaud dans la salle même du tribunal, et se proposait de faire juger en une seule séance les cent soixante accusés de la prétendue conspiration des prisons. « Tu veux donc démoraliser le supplice ? » lui dit Collot d’Herbois : en même temps le Comité de salut public ordonnait à son ministre de faire enlever l’échafaud de la salle, et lui défendait de traduire plus de soixante individus à la fois.

C’est ainsi que le Comité entendait la dignité du supplice ! Il était une autre manière de la lui rendre, et le 9 thermidor vint enfin l’indiquer. En apprenant l’arrestation de Robespierre, Fouquier-Tinville n’en continua pas moins son sanglant office. « Nul changement pour nous, dit-il ; il faut que la justice ait son cours » ; et il envoya quarante-deux personnes à l’échafaud. Après avoir demandé lui-même la tête de Robespierre, il osa se présenter à la barre de la Convention, et la féliciter de sa victoire, que deux partis se disputaient. L’un des deux obtint la suspension du Tribunal révolutionnaire ; l’autre en réclama la réorganisation. Barrère présenta un projet de loi dans ce sens, et proposa de confirmer les pouvoirs de Fouquier-Tinville. A ce nom, un murmure général éclata dans l’Assemblée. Organe de l’indignation commune, Fréron s’écria : « Je demande qu’on purge la terre de ce monstre, et que Fouquier aille cuver dans les enfers le sang qu’il a versé ! » On applaudit, et Fouquier fut aussitôt décrété d’accusation.

L’instruction de son procès ne commença qu’au mois d’avril 1795. Pendant les débats, qui durèrent longtemps, Fouquier se défendit avec une audace imperturbable, soit en niant ses forfaits, soit en alléguant des ordres du Comité. Conduit à l’échafaud avec plusieurs de ses complices, il y monta le dernier : à ce moment on le vit frissonner, pâlir ; et l’on put croire qu’une fois dans sa vie il avait connu le remords.

 
 
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