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15 avril 1679 : mort de la duchesse de Longueville, sœur du grand Condé

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15 avril 1679 : mort de la
duchesse de Longueville, sœur du grand Condé
Publié / Mis à jour le dimanche 14 avril 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Anne-Geneviève de Bourbon, duchesse de Longueville, sœur du grand Condé et du prince de Conti, fut d’abord l’héroïne de la Fronde, et ensuite de Port-Royal. Lorsque son mari, le duc de Longueville, fut arrêté avec les princes de Condé et de Conti, sous le ministère du cardinal Mazarin, la duchesse arma pour eux tous ses amants, et le duc de la Rochefoucauld qu’elle aimait , et Turenne dont elle était aimée.

« La duchesse de Longueville, dit le cardinal de Retz, avait une langueur dans les manières, qui touchait plus que le brillant de celles même qui étaient plus belles ; elle en avait une même dans l’esprit, qui avait ses charmes, parce qu’elle avait des réveils lumineux et surprenants ; elle eût eu peu de défauts, si la galanterie ne lui en eût donné beaucoup. »

Pour gagner la confiance du peuple de Paris, pendant le siège de cette ville par les troupes royales, elle avait été faire ses couches à l’Hôtel de ville : le corps municipal tint l’enfant sur les fonts de baptême, et lui donna le surnom de Charles Paris.

Quand le feu de la guerre civile fut entièrement éteint, la duchesse de Longueville, née pour être chef de parti, se mit à la tête des champions poétiques, qui soutenaient le sonnet d’Uranie, par Voiture, contre celui de Job, par Benserade, que défendait le prince de Conti. On disait alors galamment que le sort de Job, pendant sa vie et après sa mort, était bien déplorable, d’être toujours persécuté, soit par un diable, soit par un ange.

Sur la fin de sa vie, la duchesse qui avait conservé sa haine contre la cour, et son goût pour l’intrigue, se déclara la protectrice des jansénistes. Elle bâtit un corps-de-logis à Port-Royal-des-Champs, où elle se retirait quelquefois avec les solitaires : ce fut leur temps le plus florissant. Les Arnaud, les Nicole, les Sacy, et tous les hommes célèbres du parti s’assemblaient chez elle ; ils substituaient au bel esprit que la duchesse de Longueville tenait de l’hôtel de Rambouillet, leurs conversations solides, et ce tour d’esprit mâle, vigoureux et animé, qui faisait le caractère de leurs livres et de leurs entretiens. Lorsque la persécution s’alluma contre les jansénistes, elle les déroba à toutes les poursuites, soit par le crédit qu’elle avait encore auprès de quelques membres du gouvernement, soit en les cachant dans son hôtel, où le docteur Arnaud demeura longtemps déguisé en capitaine.

Son fils Charles Paris, duc de Longueville, comte de Saint-Pol, fut tué à vingt-trois ans, au passage du Rhin, le 21 juin 1672, sous les yeux du grand Condé, son oncle, qui fut blessé au bras dans cette occasion. Echauffé par le vin, ce jeune prince poussa son cheval jusque sur le bord du retranchement des Hollandais ; il y tira un coup de pistolet, en criant qu’il n’y avait point de quartier à espérer. Aussitôt les ennemis firent feu, et le tuèrent sur la place. Le duc de Longueville allait être roi de Pologne. Madame de Sévigné peint, de la manière la plus touchante, le désespoir de la duchesse de Longueville :

« Madame de Longueville fait fendre le cœur. Mademoiselle de Vertus était retournée depuis deux jours à Port-Royal, où elle est quasi toujours. On est allé la quérir avec M. Arnaud, pour dire cette terrible nouvelle. Mademoiselle de Vertus n’avait qu’à se montrer : ce retour si précipité marquait bien quelque chose de funeste. En effet, dès qu’elle parut : Ah ! Mademoiselle, comment se porte monsieur mon frère ? (le grand Condé) Sa pensée n’osa aller plus loin. Madame, il se porte bien de sa blessure. Il y a eu un combat. — Et mon fils ? On ne lui répondit rien. Ah ! Mademoiselle, mon fils, mon cher enfant, répondez-moi, est-il mort ?Madame, je n’ai point de parole pour vous répondre. — Ah ! Mon cher fils, est-il mort sur-le-champs ? N’a-t-il pas eu un seul moment ? Ah ! Mon Dieu, quel sacrifice !

« Et là-dessus elle tomba sur son lit ; et tout ce que la plus vive douleur peut faire, et par des convulsions, et par des évanouissements, et par un silence mortel, et par des cris étouffés, et par des larmes amères, et par des élans vers le ciel, et par des plaintes tendres et pitoyables, elle a tout éprouvé. Elle voit certaines gens, elle prend des bouillons parce que Dieu le veut ; elle n’a aucun repos ; sa santé, déjà très mauvaise, est visiblement altérée. Pour moi, je lui souhaite la mort, ne comprenant pas qu’elle puisse vivre après une telle perte. »

La maison de Longueville, issue du comte de Dunois, fut éteinte par la mort de ce fils unique de la duchesse de Longueville.

 
 
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