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7 avril 1652 : combat de Bléneau

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7 avril 1652 : combat de Bléneau
Publié / Mis à jour le samedi 6 avril 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Cette bataille de la Fronde opposa les armées de Louis II de Bourbon, prince de Condé, aux armées royales de Turenne. Pendant les guerres civiles qui troublèrent la minorité de Louis XIV, le jeune roi et toute sa cour s’étaient retirés à Gien, sur la Loire, pour se mettre à l’abri des tentatives du prince de Condé.

Le vicomte de Turenne était campé à Briare, et le maréchal d’Hocquincourt aux environs de Bléneau. De Turenne lui dit plusieurs fois, après avoir visité son quartier, qu’il le trouvait bien exposé, et qu’il lui conseillait de se retirer du côté de Briare. D’Hocquincourt répondit toujours : « Il n’y a rien à craindre, une bonne garde remédiera à tout. » Cependant Turenne ne fut pas plutôt de retour à Briare, que le maréchal fut attaqué et défait entièrement. Les ennemis étaient d’avis qu’on allât à la personne du roi, comme le seul parti qu’on avait à prendre dans cette extrémité, et avec des forces si inégales ; mais Turenne, dans une contention d’esprit proportionnée à l’importance de l’affaire et au danger, presque sans leur répondre, donnait les ordres nécessaires, marchait toujours, et pressait les mouvements de ses troupes.

La Barge, son lieutenant des gardes, s’approcha de lui pour l’avertir que tout le monde murmurait, et qu’on croyait qu’il allait tout perdre, s’il ne retournait à la personne du roi. « Voilà une belle ressource, répondit Turenne, après l’exemple qu’Orléans vient de donner [Mademoiselle de Montpensier, escortée de Mesdames de Fiesque et de Frontenac, qu’on appelait ses maréchales-de-camp, venait de se jeter dans Orléans, et en avait fait fermer les pontes aux troupes du roi ], avant même qu’on ait reçu aucun échec. Où nous ouvrira-t-on les portes, lorsque nous nous présenterons vaincus et fugitifs ? Non, non, La Barge, je suis las de ma destinée ; c’est encore pis qu’à Rhetel : il faut périr ou tout sauver. »

Il sauva tout. Avec trois mille cinq-cents hommes, il arrêta une armée victorieuse, composée de treize à quatorze mille hommes, et commandée par le grand Condé, qu’il sut tromper par une manœuvre des plus adroites. Ayant fait avancer ses troupes dans la plaine de Bléneau, il couvrit sa droite d’un bois et sa gauche d’un marais. Par là Condé fut réduit à ne pouvoir l’attaquer qu’en s’engageant sur une longue chaussée qui séparait les deux armées, et qui ne pouvait contenir que deux escadrons de front.

Il pouvait aisément envelopper Turenne, en faisant le tour du marais ou du bois ; mais Turenne voulant l’empêcher d’y faire réflexion et l’engager à entrer dans la chaussée, lève tout d’un coup son camp, et reprend le chemin de Gien avec la même vitesse que s’il prenait la fuite. Condé enfile aussitôt la chaussée, et Turenne, ravi de le voir donner dans le piège, continue à fuir devant lui ; mais ne voulant pas laisser passer plus de troupes qu’il n’en pouvait battre, il fait tout d’un coup volte-face, et marche l’épée à la main aux ennemis. Condé, reconnaissant alors qu’il s’était laissé surprendre, envoya ordre à ses troupes de repasser au plus vite ; mais Turenne ayant prévu ce mouvement, avait fait pointer tout son canon droit à la chaussée, si bien que le canon emportant des files entières de ceux qui la repassaient, elle fut bientôt toute couverte de morts.

Cependant la cour était dans de grandes inquiétudes touchant le succès de cette journée, quelques choses que le vicomte de Turenne lui eût fait dire pour la rassurer. On envoyait des gens à tout moment pour savoir des nouvelles de ce qui se passait, et être averti assez à temps pour se sauver : on commençait à défendre l’appartement de la reine ; les équipages avaient même passé le pont, et les pionniers se tenaient tout prêts à le rompre, pour mettre la Loire entre le roi et les ennemis, lorsqu’on apprit que le prince de Condé ayant manqué son coup, s’était retiré avec son armée, et que le vicomte de Turenne revenait à Gien, sans avoir perdu un seul homme.

Le roi, le cardinal Mazarin, et toute la cour, lui donnèrent mille marques de reconnaissance ; et la reine rendant témoignage à ce qui lui était dû pour un aussi important service, lui dit, dans l’excès de sa joie et devant toute la cour : « Vous venez de mettre une seconde fois la couronne sur la tête de mon fils. »

Dès le même jour, Mazarin écrivit à Turenne pour avoir son avis sur une relation qu’il voulait envoyer en diligence à Paris et dans les provinces. Cette relation parlait du conseil donné par Turenne au maréchal d’Hocquincourt. Le vicomte fit ôter cet article. « Le maréchal est assez malheureux, dit-il, sans ajouter à son malheur une circonstance désagréable. »

 
 
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