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19 juillet 1808 : capitulation de Baylen

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19 juillet 1808 : capitulation de Baylen
Publié / Mis à jour le mardi 17 juillet 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 

Le général Dupont avait reçu ordre, vers la fin de mai, de se porter avec son armée de Tolède sur Cadix. Après avoir traversé la Manche, la Sierra-Moréna, il était arrivé à Andujar sur le Guadalquivir, quand il apprit qu’à la voix de la junte de Séville, une insurrection s’était organisée en Andalousie, où l’on avait formé une armée de quarante-cinq mille hommes, tant avec les troupes stationnées devant Gibraltar, qu’avec celles qui s’étaient détachées de l’armée du Portugal, troupes qui, employées jusqu’alors dans les intérêts de la France, s’en étaient détachées pour ne plus servir que dans ceux de la patrie.

L’armée de Dupont était tout au plus forte de sept mille hommes. Néanmoins, sur la foi de Murat, qui lui promettait de jour en jour des renforts, il ne crut pas devoir suspendre sa marche : battant les divers détachements, à la tête desquels le général d’Eschiavari avait tenté de la retarder, il était arrivé le 6 juin devant Cordoue. Les habitants, ayant répondu par des coups de fusil à l’invitation d’accueillir en amies les troupes françaises, elles entrèrent de vive force dans cette ville, que les généraux ne purent garantir de tout pillage.

Depuis six jours, Dupont attendait, pour se porter sur Séville, les secours qui lui avaient été annoncés, quand il apprit que la junte, plus irritée qu’effrayée des revers d’Eschiavari, avait ordonné de nouvelles levées, et que le général Castanos, à qui le commandement en avait été donné, s’avançait avec quarante mille hommes sur Cordoue. Ne se sentant pas en force pour résister à un ennemi si nombreux, Dupont se détermina à rétrograder sur Madrid. Le 18 juin, son armée rentre dans Andujar, et s’établit sur les deux rives du Guadalquivir, de manière à se garder sur la route de Séville et sur celle de Madrid.

Sur ces entrefaites, le grand-duc de Berg, qui était tombé grièvement malade, avait été remplacé dans ses hautes fonctions par le général Savary. Celui-ci, inquiet de la situation de Dupont, ordonna au général Védel, qui occupait Tolède, de marcher à son secours avec huit mille hommes, que suivit presque immédiatement une partie de la division du général Gobert. Védel vint prendre position à Baylen, à quatre lieues de Dupont, et Gobert à la Caroline, à quatre lieues de Védel, de façon que ces trois corps, échelonnés sur la route de Madrid, se trouvaient à portée de se réunir en un jour.

Telle était, le 14 juillet, leur situation respective, quand Dupont, menacé dans Andujar, fait demander à Védel une de ses brigades. Celui-ci part de Baylen, où il est remplacé parles quinze cents hommes de la division Gobert, et il se rend le 16 à Andujar, avec tout son monde, excepté deux bataillons, qu’il envoie garder le gué de Mangibar. Les Espagnols, pendant la nuit, passent néanmoins le Guadalquivir, et forcent les deux bataillons à se retirer jusque sous Baylen, où les vainqueurs sont battus par le général Gobert, qui tombe blessé mortellement au milieu de sa victoire. Le général Dufour, devenu commandant de la division par la mort du général Gobert, pense que l’ennemi, qui a disparu, s’est porté sur la Caroline, et se dirige aussitôt sur ce point avec sa troupe.

Cependant le général en chef, instruit de l’échec qu’avaient éprouvé les deux bataillons de Mangibar, avait ordonné à Védel de retourner à Baylen. Mais, aussitôt après avoir mis ce poste en état de défense, Védel devait revenir à .Andujar pour concourir à l’exécution d’un plan d’après lequel Dupont, se portant successivement avec des forces supérieures sur les deux corps espagnols qui manœuvraient contre lui, espérait, après les avoir battus isolément, pouvoir poursuivre glorieusement sa route.

Védel, apprenant à Baylen que Dufour a rétrogradé sur la Caroline , court l’y rejoindre. Cette manœuvre eut précisément le résultat qu’on voulait prévenir. A peine Védel s’est-il éloigné, les Espagnols, qu’il allait chercher à la Caroline, se jettent dans Baylen, où bientôt ils sont rejoints par un corps de quinze ou seize mille hommes commandés par un Suisse, le général Réding.

Prévoyant les conséquences que pouvait avoir l’évacuation de Baylen, et sentant de quelle nécessité il était pour lui d’y arriver avant l’ennemi, Dupont, dès le 17, résolut de s’y porter : toutefois il ne se mit en marche que dans la nuit du 18 au 19. Il était trop tard. Arrivé devant Baylen à trois heures du matin, il y trouve l’armée du général Réding rangée en bataille. Le combat s’engage aussitôt. A midi il durait encore, quand une brigade suisse, qui du service d’Espagne avait passé au service de France, change de parti, et retourne à ses premiers drapeaux. Découragé par cette défection, et ne voyant pas arriver Védel, Dupont, dont les troupes étaient harassées de fatigue et de chaleur, demande à entrer en arrangement. L’un de ses généraux, le général Pryvé, lui représente que rien n’est désespéré, qu’il peut reprendre ses avantages, et forcer le passage en faisant rentrer dans l’armée plus de quinze cents hommes employés jusqu’alors à l’escorte des fourgons : rien ne peut le relever de l’abattement où il était tombé. Ce conseil en effet l’eût sauvé. Placé entre Védel et Dupont, le général Réding était dans une position non moins difficile que celle de l’armée qui capitulait.

N’ayant rencontré que des Français à la Caroline, et jugeant, d’après le canon, que Dupont était aux prises avec l’ennemi, Védel, revenu sur ses pas, attaquait cependant Réding. Il lui avait déjà pris huit cents hommes, lorsqu’il fut arrêté au milieu de ses succès par un ordre de Dupont, à qui il osa obéir. Les soldats n’observèrent pas sans murmurer cet armistice, cause des malheurs de la journée. Pendant qu’on parlementait, l’armée de Castagnos arrive. On sait quelle déplorable capitulation imposa la vengeance espagnole à l’armée française. Le corps même du général Védel, quoiqu’il eût obtenu quelques égards, fut traité en vaincu au moment de la victoire.

Encore cette capitulation ne fut-elle pas exécutée, les Anglais n’y ayant pas donné leur approbation. L’année prisonnière, qui devait être ramenée en France sur des vaisseaux espagnols, fut envoyée, partie au bagne de Cadix, partie dans l’île de Cabréra ; et, après avoir été exposée quelque temps aux outrages d’une population barbare et superstitieuse, réclamée par l’Angleterre , qui n’avait sur elle aucun des droits que donne la guerre, elle fut transportée sur les pontons de Plymouth.

Quant à ces fourgons, à la conservation desquels le général français avait paru attacher tant d’importance, le peuple espagnol s’en saisit, prétendant ne rien faire en cela que reprendre son bien, et justifiant cette assertion par l’exhibition de plusieurs vases sacrés, qui se trouvèrent parmi les bagages des prisonniers.

Ce revers, qui ouvrait aux insurgés l’Andalousie, la route de Madrid, coïncidait avec les succès que les insurgés de Valence avaient obtenus. Il força le roi Joseph à sortir de sa capitale dix jours après y être entré.

 
 
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