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19 juillet 1811 : mort du chirurgien Raphaël-Bienvenu Sabatier

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19 juillet 1811 : mort du chirurgien
Raphaël-Bienvenu Sabatier
(D’après « Éphémérides universelles, ou Tableau religieux, politique, littéraire,
scientifique et anecdotique, présentant, pour chaque jour de l’année,
un extrait des annales de toutes les nations et de tous les siècles, depuis
les temps historiques jusqu’à nos jours » (par Antoine-Vincent Arnault)
Tome 7 édition de 1834 et « Encyclopédie méthodique, ou par ordre
de matières. Tome 12 : Médecine » (par une société de gens de lettres,
de savants et d’artistes) paru en 1827)
Publié / Mis à jour le lundi 19 juillet 2021, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
Obtenant à 24 ans la chaire d’anatomie du Collège royal de chirurgie, choisi par Napoléon pour compter au nombre de ses chirurgiens consultants, doué d’un esprit se nourrissant des exemples de ses prédécesseurs dont il continua les travaux, il fut docile aux préceptes consacrés par l’expérience et tint plus à perfectionner qu’à découvrir et à faire prôner des choses nouvelles

Raphaël-Bienvenu Sabatier est un des chirurgiens les plus célèbres qui aient honoré le XVIIIe siècle. Né à Paris le 11 octobre 1732, de Pierre Sabatier, chirurgien recommandable, il fut reçu maître ès-arts à l’âge de dix-sept ans.

Admis au nombre des élèves à l’hôpital de la Charité, dont son père avait été pour quelque temps chirurgien en chef, il s’y distingua par un vif désir d’instruction, une intelligence et une sagacité peu ordinaires. À cette époque, son père, sans fortune, devenu hémiplégique, se trouva hors d’état de subvenir aux besoins de sa famille, et Sabatier, tout jeune qu’il était, y pourvut par l’exercice de la chirurgie ; mais comme il ne pouvait s’y livrer sans un titre légal, et qu’il était tout à la fois, et trop jeune pour l’obtenir, et trop peu fortuné pour en acquitter les frais, le corps des chirurgiens de Paris lui accorda une dispense d’âge en faveur de son zèle et de son assiduité, et quelques-uns de ses parents se réunirent pour faire les frais de sa réception.

Raphaël-Bienvenu Sabatier. Gravure réalisée d'après une peinture de Madame Sabatier
Raphaël-Bienvenu Sabatier. Gravure réalisée d’après une peinture de Madame Sabatier

Il soutint ses examens d’une manière brillante, et fut reçu docteur le 30 mai 1752, âgé de moins de vingt ans. Dès ce moment, Sabatier devint membre du Collège et de l’Académie de chirurgie, où brillaient les Quesnay, les Petit, les Hévin, les Foubert et autres chirurgiens non moins célèbres. La fréquentation de ces hommes savants, dans un âge si jeune encore, fut pour lui une occasion heureuse d’étendre et de perfectionner ses connaissances ; peut-être même cette circonstance contribua-t-elle à lui donner cette réserve, cette modestie qui firent le fond de son caractère, et qu’il conserva jusqu’à la fin de ses jours.

Le jeune Sabatier, à peine âgé de vingt-quatre ans, fut choisi d’un consentement unanime peur succéder à Bassuel, dans la chaire d’anatomie, que la mort de ce chirurgien laissait vacante à l’École de Saint-Côme. En 1759, Morand, chirurgien en chef des Invalides, l’associa, et le fit nommer conseiller adjoint de l’Académie de chirurgie.

L’hôtel des Invalides devint pour Sabatier un théâtre de gloire, car les élèves et des étrangers de distinction, sans égard à la distance, affluèrent de toutes parts pour entendre le jeune professeur. Nommé, en 1762, chirurgien en survivance, de cet établissement, il en reçut le titre de chirurgien en chef le 22 juillet 1773. La même année, il fut admis au nombre des membres de l’Académie des sciences, honneur qu’il ambitionnait depuis longtemps, et pour lequel il avait fourni à cette Société divers mémoires intéressants, dont une partie a été consignée à la suite de son Traité d’anatomie.

Mais, différent des hommes qui, parvenus au but qu’ils désirent, se reposent une fois qu’ils l’ont atteint, Raphaël Sabatier, après son admission, continua d’enrichir du fruit de ses travaux les recueils de cette compagnie savante. Appelé en 1792, à l’âge de soixante ans, comme chirurgien consultant à l’armée du Nord réunie à Valenciennes, Sabatier, d’une santé chancelante, y parut un instant, mais n’y resta point ; il y fut remplacé par Percy.

À peu près à la même époque, il succéda au célèbre Louis, dans la place de secrétaire perpétuel de l’Académie de chirurgie ; mais ce fut pour peu de temps ; car la révolution, qui d’abord ne voulait que modifier nos institutions, et qui finit bientôt par confondre dans une prescription commune et les institutions bienfaisantes et les institutions politiques, eut bientôt renversé l’Académie de chirurgie. Toutefois, Sabatier eut le temps de prouver que dans cet emploi, comme dans tous ceux qu’il avait remplis jusqu’alors, il n’était pas inférieur à son prédécesseur.

À quelque temps de là, il fut envoyé par le gouvernement, avec Coste et Parmentier, pour inspecter les hôpitaux militaires : on sait quel esprit d’ordre et d’investigation ce comité apporta dans cette mission délicate.

En 1794, alors que tous les établissements consacrés aux sciences furent réorganisés, l’École de Santé fut établie, et Sabatier, l’un des premiers, en devint professeur. Il y fut chargé de l’enseignement chirurgical ; la gloire qu’il s’acquit dans cette chaire était encore bien présente dans l’esprit des chirurgiens de la fin du premier quart du XIXe siècle.

C’est en 1796 qu’il publia la première édition de son Traité de médecine opératoire, qui, dit-on, est à peu près une répétition du cours qu’il faisait à la Faculté. L’enthousiasme avec lequel fut reçu cet ouvrage, les traductions qui en furent faites en plusieurs langues, fixèrent sa place dans l’opinion publique.

Sabatier fut membre de l’Institut dès l’époque de sa création, et, comme si aucune illustration chirurgicale ne devait lui manquer, il fut, en 1804, nommé chirurgien consultant de Napoléon et chevalier de la Légion d’honneur.

Atteint, dans les premiers jours de juin 1811, d’une affection aiguë qui parut un moment céder aux ressources de l’art, Sabatier succomba le 19 juillet suivant, à l’âge de soixante-dix-neuf ans.

Parmi une foule de mémoires insérés dans ceux de l’Académie royale de chirurgie, de l’Académie des sciences et de l’Institut, on distingue surtout ceux qu’il a écrits Sur les déplacements de l’utérus et du vagin ; sur les anus contre nature ; sur la cure radicale de l’hydrocèle ; sur les fractures du coi du fémur, les luxations consécutives de cet os, et sur l’utilité du feu contre les morsures des animaux enragés.

Il donna une édition enrichie de notes, du Traité d’anatomie de Verdier (1758), et une nouvelle édition du Traité de chirurgie de Mausquet de Lamotte (1771), également augmentée de notes qui décèlent un praticien habile. On trouve dans ce travail cette puissance de conception, cette plénitude de savoir, et cette profondeur de vues qui seules font qu’un auteur peut planer en quelque sorte sur son sujet et l’embrasser dans toute son étendue.

Sabatier et Desault furent les chefs de deux écoles, dont l’une se présentait avec toute l’autorité de Petit, de Louis, de Morand, avec toute l’illustration de l’Académie de chirurgie, et dont l’autre, dans sa marche rapide, renversait pièce à pièce l’édifice élevé par le temps et l’usage et replaçait la science sur de nouvelles bases.

L’un conservait les anciennes doctrines, l’autre en proclamait incessamment de nouvelles, et comptait une foule d’adversaires. Aussi Desault, entouré de rivaux et d’ennemis qu’il accablait de sa célébrité faillit devenir sa victime, tandis que Sabatier n’excita jamais l’envie, que la fortune fut pour lui prodigue de dons et toujours sans rigueur.

 
 
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