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2 février 1688 : mort d’Abraham Duquesne

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2 février 1688 : mort d’Abraham
Duquesne, lieutenant général
des armées navales
Publié / Mis à jour le jeudi 2 février 2023, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Né à Dieppe en 1610, initié de bonne heure par son père, capitaine de vaisseau, aux leçons vivantes et à la pratique, il recueillit dans la conversation des marins les plus expérimentés, et dans plusieurs voyages sur des vaisseaux marchands, tous les secrets d’un art où il devait s’illustrer en servant sa patrie

Il commandait déjà, en 1687, un vaisseau dans la flotte qui venait de chasser les Espagnols des îles de Lerins, lorsqu’un motif de vengeance personnelle vint encore redoubler son courage. Il apprit que les Espagnols avaient tué son père, et il leur jura une haine implacable, qu’il prouva dans quatre batailles successives, en les attaquant avec cette intrépidité si justement surnommée la furie française.

Du service de la France il passa pendant quelque temps à celui de la Suède, son alliée ; obtint, sous des drapeaux étrangers, le titre de vice-amiral, dont sa religion devait le priver dans sa patrie. Pendant les troubles de la minorité de Louis XIV, les Espagnols avaient envoyé des vaisseaux au secours de Bordeaux révoltée et la détresse de notre marine ne permettait pas de leur opposer de résistance. Duquesne, soit zèle pour son roi, soit persévérance à venger son père, arme à ses frais une escadre, ferme l’entrée de la Gironde aux ennemis, et devient ainsi le premier auteur de la capitulation de Bordeaux. Anne d’Autriche le récompensa par le don d’une île et d’un château près de Nantes, et par le titre de chef d’escadre, qui n’était pour lui qu’un engagement à des succès nouveaux.

Abraham Duquesne

Abraham Duquesne. Gravure du temps

Une de ses plus grandes victoires fut celle qu’il remporta près de Catane, le 22 avril 1676, sur la flotte hollandaise, commandée par Ruyter. Ce célèbre amiral y fut blessé mortellement (29 avril 1676.) Duquesne rehaussa encore sa gloire par sa générosité envers la mémoire du vaincu ; il s’était rendu maître du Vaisseau où l’on portait le cœur de Ruyter. S’approchant du vase qui renfermait ce noble dépôt : « Voilà, s’écria-t-il en levant les mains au ciel, voilà les restes d’un grand homme ; il a trouvé la mort au milieu des hasards, qu’il a tant de fois bravés. » Puis il ajouta, en se tournant vers le capitaine du vaisseau, dont il avait refusé l’épée : « Votre mission est trop respectable pour qu’on vous arrête ; » et en même temps il lui donna un passe-port.

Rangeons parmi les services de Duquesne l’honneur d’avoir purgé la Méditerranée des pirates qui l’infestaient. Louis XIV, à son retour de ces expéditions brillantes, le combla de ces éloges nobles et délicats que nul monarque n’a su distribuer mieux, ni plus à propos. Il eut le malheur d’ajouter : « Je voudrais bien, monsieur, que vous ne m’empêchassiez pas de récompenser les services que vous m’avez rendus, comme ils méritent de l’être ; mais vous êtes protestant ; et vous savez quelles sont mes intentions là-dessus ».

« Il fallait, s’écria la femme de Duquesne quand il lui rapporta ce discours, il fallait répondre : Oui, Sire, je suis protestant ; mais mes services sont catholiques. Au reste, le roi, qui ne voulait pas faire un amiral d’un hérétique qui gagnait des batailles navales, en fit Un marquis, et lui donna une terre près d’Etampes. Aussi modeste qu’habile, Duquesne, dans les conseils, où on l’appela pour la réorganisation de la marine, sacrifiait avec empressement son avis, quand il croyait l’avis d’un autre plus utile à suivre.

Le bombardement d’Alger est au nombre des grandes entreprises de Louis XIV, et prouve que ce monarque comprenait la dignité de la France, et ne se laissait pas impunément insulter. La gloire de l’exécution revient tout entière à Duquesne, et il fut l’arbitre des conditions d’une paix qu’il avait forcé les Algériens à implorer : son dernier exploit fut le bombardement de Gènes.

Parvenu à une extrême vieillesse, il se sentait encore infatigable, et réclamait, pour toute faveur, la permission d’aller s’exposer à de nouveaux dangers. « Monsieur Duquesne, lui dit Louis XIV, un homme qui a servi aussi long-temps et aussi utilement que vous doit se reposer. Ceux qui vont commander dans la marine suivront vos leçons et vos exemples : ce sera encore vous qui conduirez mes flottes. » Duquesne mourut paisiblement au sein de sa famille ; et, qui le croirait ? la France n’eut pas un coin de terre pour le tombeau de ce grand homme, qui l’avait rendue si puissante sur la mer. Son fils aîné fit transporter son cœur dans les états de Berne, et lui érigea un monument, sur lequel on grava son épitaphe.

« Duquesne, dit un de ses biographes, avait la taille avantageuse et l’air robuste ; ses yeux grands et vifs, son regard, plein de feu, annonçaient l’homme de courage et de génie. » Nous citerons, parmi les traits qui l’honorent le plus, sa réponse au commandant d’une flotte anglaise qui voulait le forcer à baisser pavillon dans une rencontre : « Le pavillon français ne sera jamais déshonoré tant que je l’aurai à ma garde ; le canon en décidera, et la fierté anglaise pourra bien aujourd’hui céder à la valeur française. » L’événement répondit à la hardiesse des paroles. Les Anglais, quoique supérieurs en nombre, furent obligés de prendre la fuite devant lui.

 
 
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