13 janvier 1535 : François Ier abolit l'imprimerie

La postérité n’oubliera pas que le prince surnommé Père des lettres persécuta les savants, en fit brûler quelques-uns, en réduisit un grand nombre à l’exil par un excès de zèle pour la foi catholique. Elle n’oubliera pas non plus que le 13 janvier 1535, animé par le fanatisme aveugle du connétable de Montmorenci, et par le fanatisme plus éclairé, mais non moins violent, du cardinal de Tournon, François Ier signala son arrivée à Paris par des lettres patentes portant abolition de l’imprimerie, et défense d’imprimer des livres dans tout le royaume, sous peine de la hart. Voilà comment le roi chevalier traitait la plus belle découverte de tous les siècles.

Cette mesure était trop absurde pour ne pas subir des modifications presque immédiates. Le 26 février suivant, François Ier leva l’interdit lancé sur la presse, et ordonna au Parlement de nommer vingt-quatre personnes bien qualifiées et cautionnées, sur lesquelles il en choisirait douze pour censurer les ouvrages à imprimer. Telle est l’origine d’une institution qui n’empêcha aucun mal, ne s’opposa qu’au bien, et ne servit qu’à donner plus d’éclat au scandale, plus de vogue à l’immoralité.