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L’un des derniers taillandiers de France exerce à La Forêt-le-Roi (Essonne)

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Patrimoine : Savoir-faire
Richesses du patrimoine de France : savoir-faire, métiers rares et artisanaux, métiers d’art, activités pittoresques et/ou insolites
Taillandiers de France : l’un des
derniers exerce à La Forêt-le-Roi
(Essonne)
(Source : Le Parisien)
Publié / Mis à jour le dimanche 3 mai 2015, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 
 
 
Des années et des années d’apprentissage pour apprendre à travailler le verre, le bois, le cuir, des pierres rares... Plus de 200 professions sont aujourd’hui cataloguées en France « métiers d’art ». Découvrez le savoir-faire d’Olivier Loiseau, taillandier et ferronnier d’art à La Forêt-le-Roi.

Levrettes à manche en bois, gratte fonds et rabotins, gouges, larmiers, ripes ou gravelets, des outils anciens fabriqués depuis deux décennies dans le fond d’un atelier… d’outillage de La Forêt-le-Roi.

Olivier Loiseau est l’un des derniers taillandiers de France et aussi ferronnier d’art. Sa société, « Métaloiso », emploie cinq salariés. Elle a reçu en 2008 le label d’Etat « Entreprise du patrimoine vivant » (EPV) pour son activité de forge artisanale d’outils anciens.

Olivier Loiseau, taillandier : « Nous fabriquons 1 000 sortes d’outils pour les tailleurs de pierre »

Dans l’atelier, Olivier Loiseau veille au grain de sa société, qui excelle dans l’art du modelage et de la contorsion de la matière métal. « Elle se refroidit très vite. En quelques coups de marteau, il faut faire évoluer sa forme et la remettre au four pour la chauffer à nouveau », rappelle-t-il, frappant sur son enclume un outil qui partira en compagnonnage restaurer le patrimoine architectural.

« Nous fabriquons 1 000 sortes d’outils pour les tailleurs de pierre qui travaillent le calcaire des Monuments historiques. Ces formes n’existent qu’en France, car elles correspondent à une tradition bien particulière de construction des églises médiévales », détaille le taillandier. Olivier Loiseau a commencé adolescent à fabriquer ses outils en récupérant des coupes de fer à béton sur les chantiers, qu’il forgeait avec un ami dans une cave à charbon réaménagée. Ces outils sont nécessaires pour les campagnes de restauration, tous les 50 ans, qui ont fait perdurer le compagnonnage, mais sont forgés artisanalement « car les petites quantités n’intéressent pas l’industrie ».

Les grilles de la mairie du XVIe arrondissement de Paris sortent de son atelier
Art et patrimoine sont couvés à parts égales dans l’entreprise de La Forêt-le-Roi. Sous sa casquette de ferronnier, Olivier Loiseau, avec son équipe, fabrique ou restaure rampes d’escalier, garde-corps, balcons intérieurs, portails, grilles... « L’outillage représente un tiers de notre activité, le reste vient de la ferronnerie. En ce moment, on nous demande de plus en plus de verrières, de jardins d’hiver et de marquises, explique l’artisan, qui a restauré la grande marquise de la mairie de Saint-Chéron, les protections de vitraux de l’église de Forges-les-Bains, forgé les grilles de la mission locale de Wissous ou encore l’enseigne du poney club de Chalo-Saint-Mars.

« On peut faire des créations de tout style, estime-t-il. Mais la règle n° 1, c’est qu’elles donnent l’impression d’avoir toujours existé dans ce lieu, pour ne pas le dénaturer. » Comme les grilles de la mairie du chic XVIe arrondissement de Paris, sorties de l’atelier Métaloiso : un défi d’acier de 80 m de long, pesant ses 11 tonnes d’acier.

« La base de la ferronnerie est pratique, puisqu’elle sert à protéger les gens, estime l’ancien élève des Arts appliqués et Beaux-Arts de Paris. Mais l’enjeu de notre art est de faire oublier le côté sécuritaire pour que l’objet soit décoratif, pas une verrue sur un bâtiment ».

Isoline Fontaine
Le Parisien

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