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Proverbe, expression populaire : Accommoder quelqu'un de toutes pièces. Origine, signification

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Expressions, Proverbes
Proverbes et expressions populaires d’usage courant : origine, signification d’expressions proverbiales de la langue française
Accommoder quelqu’un de toutes pièces
Publié / Mis à jour le lundi 21 novembre 2011, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 
 
 
C’est nuire à la réputation de quelqu’un et le décrier de toutes les façons

Voici deux vers tirés de la comédie de Molière intitulée : l’Ecole des Femmes, 1662 (acte Ier, scène Ire), où l’auteur s’est servi de cette expression :

Est-ce qu’on n’en voit pas de toutes les espèces,
Qui sont accommodés chez eux de toutes pièces.

Le même auteur, dans son autre comédie ayant pour titre l’Avare, 1667 (acte III, scène VI), dit ceci : « Enfin, que voulez-vous que je vous dise ! On ne saurait aller nulle part où l’on ne vous entende accommoder de toutes pièces. Vous êtes la fable et la risée de tout le monde. »

Le verbe accommoder a signifié aussi habiller, arranger, équiper, comme le prouve cette citation de l’historien Brantôme (XVIe siècle) : « Le marquis de Pescaire (gouverneur de Milan sous Charles-Quint) s’estoit accommodé d’un fort grand panache à salade (casque) si couvert de papillottes que rien plus, ainsi que les plumassiers de Milan s’en font dire de très bons et ingénieux maîtres et en avaient donné un de même au chanfrein (partie de la tête du cheval qui s’étend des oreilles au naseau) de son cheval ». Il pouvait donc se faire que l’on eût fait suivre le dit verbe accommoder de ce régime de toutes pièces pour signifier, dans le sens propre, qu’un chevalier était en possession de toutes les parties de son armure et qu’il ne manquait rien à son équipement.

Quant à l’origine de cette locution proverbiale, on pourrait la faire remonter aux temps de la chevalerie ; car, à cette époque, nos ancêtres, pour signifier armer quelqu’un chevalier, se servaient du mot adouber, qui voulait dire équiper, habiller. En voici un exemple tiré du roman d’Aubry :

Raoul l’adoube qui estoit ses amis
Premiers li chauce ses esporons massifs
Et puis li a li branc au costel mis.

(Raoul qui était de ses amis l’équipe ; le premier, il lui chausse ses éperons massifs et puis l’un et l’autre lui ont mis l’épée au côté).

Voici un autre exemple pris dans l’Ordene de Chevalerie de Barbazan (vers 254) :

Sire, chou est li remembranche
De chelui qui l’a adoubé
A chevalier et ordené.

(Sire, c’est le souvenir de celui qui l’a équipé et confirmé chevalier)

 
 
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