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4 mars 1695 : première représentation de la Judith de l'académicien Claude Boyer

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4 mars 1695 : première représentation
de la Judith de l’académicien Boyer
Publié / Mis à jour le jeudi 28 février 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Le nom de cette tragédie serait aujourd’hui aussi généralement ignoré que celui des vingt et une autres pièces de théâtre dont Boyer est l’auteur, si Racine ne l’eût immortalisé dans l’épigramme suivante :

A sa Judith, Boyer par aventure,
Etait assis près d’un riche caissier ;
Bien aise était, car le bon financier
S’attendrissait et pleurait sans mesure.
« Bon gré vous sais, lui dit le vieux rimeur ;
« Le beau vous touche, et ne seriez d’humeur
« A vous saisir pour une baliverne. »
Lors le richard en larmoyant lui dit :
« Je pleure, hélas ! sur ce pauvre Holoferne,
« Si méchamment mis à mort par Judith. »
Marie Desmares, dite Mlle de Champmeslé

Marie Desmares, dite Mlle de Champmeslé

Cette Judith, cependant, eut d’abord un plus grand succès qu’aucune des pièces de Racine. Le concours était si grand, disent les auteurs de l’histoire du théâtre français, que les hommes furent obligés de se retirer dans les coulisses, et de céder les banquettes du théâtre aux dames : elles tenaient des mouchoirs étalés sur leurs genoux, pour essuyer leurs larmes dans les endroits pathétiques. Une des scènes du quatrième acte, fut appelée la scène des mouchoirs. Applaudie ainsi pendant tout le carême, elle fut imprimée pendant la vacance de Pâques, et sifflée à la rentrée.

La Champmêlé, qui jouait le rôle de Judith, étonnée de ce changement, dit au parterre : « Messieurs, nous sommes surpris que vous receviez si mal une pièce que vous avez tant applaudie pendant le carême ; » On lui répondit : « Les sifflets étaient à Versailles, aux sermons de l’abbé Boileau. »

Racine n’est pas le seul homme de génie qui ait pris soin de l’immortalité de Boyer et de sa Judith ; on connaît ces vers de Boileau :

Qui dit froid écrivain dit détestable auteur ;
Boyer est à Pinchêne égal pour le lecteur.

Voltaire, mécontent de quelques jugements du public, a dit :

Qui ? le public, ce fantôme inconstant,
Monstre à cent voix, Cerbère dévorant.
Qui flatte et mord, qui dresse par sottise
Une statue, et par dégoût la brise !
(...)
Il juge, il loue, il condamne au hasard.
(...)
C’est lui qu’on vit, de critiques avide,
Déshonorer le chef-d’œuvre d’Armide,
Et pour Judith, Pyrame et Régulus,
Abandonner Phèdre et Britannicus ;
Lui qui, dix ans, proscrivit Athalie ;
Qui, potecteur d’une scène avilie,
Frappant des mains, bat à tort, à travers,
Au mauvais sens, qui heurte en mauvais vers.

Enfin, J.-B. Rousseau, dans une épigramme contre Crébillon, trouve les vers de ce poète

... Plus durs et plus enflés
Que tous ceux de Coras, Boyer et Lachapelle.

Ainsi Boyer peut compter parmi ses ennemis ou ses détracteurs, Boileau, Racine, Rousseau et Voltaire ; voila ce qui s’appelle : magnis inimicitiis clarescere. On dit que pour tromper Racine, Boyer fit jouer sous le nom d’un de ses amis, une pièce de lui, intitulée Agamemnon, et que, dans un moment où Racine applaudissait, il s’écria du fond du parterre : « Elle est pourtant de Boyer, malgré mons de Racine. » A la représentation suivante la tragédie fut sifflée.

Après une des premières représentations de sa Judith, quelqu’un lui faisant compliment de son succès, il répondit : « Je leur en donnerai bien d’autres ; je tiens le public, à présent que je sais son goût. » Boyer est mort en 1698 ; il était de l’Académie française.

 
 
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