24 octobre 1788 : mort de François de Chastellux

François de Chastellux, maréchal des camps et armées du roi, de l’Académie française et de diverses autres sociétés littéraires, était d’une famille noble qu’il illustra encore par ses talents militaires et littéraires, par l’aménité de son caractère et par ses ouvrages.

Les principaux sont :

1° De la Félicité publique. Lorsque ce livre parut pour la première fois, il ne fit point cette sensation qui annonce un grand succès. Le titre parut vague, le style quelquefois négligé : le but de l’auteur ne semblait pas assez déterminé ; on ne vit pas d’abord qu’il s’était proposé de tracer un tableau du genre humain, et d’examiner dans quel siècle, dans quel pays, sous quel gouvernement il aurait été plus avantageux aux hommes d’exister. Quelques chapitres de cet examen sont superficiels ; mais d’autres se distinguent par la sagesse des principes et la profondeur des recherches. Il ne faut pas pourtant mettre la Félicité publique au-dessus de L’Esprit des Lois, comme a fait Voltaire, trop sévère envers Montesquieu qui n’existait plus, et trop indulgent envers le marquis de Chastellux, qui existait, et qui passait pour avoir du crédit à la cour ;

2° Voyage dans l’Amérique septentrionale, en 1780, 1781 et 1782. Ce Voyage est instructif et agréable ; mais les Anglo-Américains se sont plaints que l’auteur amusait quelquefois ses lecteurs à leurs dépens. Le marquis de Chastellux avait servi en Amérique avec distinction ; il avait été accueilli partout comme il le méritait, et ce devait être une raison pour lui de ménager un peu les ridicules de ses hôtes.