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6 août 1821 : peste de Barcelone

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6 août 1821 : peste de Barcelone
Publié / Mis à jour le samedi 4 août 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

La plus grande incertitude environne l’origine du fatal fléau qui dévasta la Catalogne et décima sa nombreuse population. Néanmoins tout porte à croire qu’il fut le résultat de la cupidité mercantile. On attribue généralement l’introduction de la fièvre jaune en Espagne à trois bâtiments marchands arrivant de la Havane ou de la Vera-Cruz avec des chargements de productions américaines, et qui s’étaient livrés à l’infâme trafic de la traite des noirs.

Arrivés dans le port de Barcelone depuis les mois de mai et juin, ces vaisseaux communiquaient lentement le poison renfermé dans leurs flancs, lorsqu’une circonstance extraordinaire vint accélérer les progrès du mal. Une fête fut célébrée à la mi-juillet en honneur de l’anniversaire de la constitution des Certès. Pour ajouter à la solennité de ces réjouissances, le programme indiquait une course de bateaux dans le port. Une population immense couvrait les bords de la mer et les bâtiments infectés.

Tous ces navires étaient pavoisés ; une musique guerrière électrisait le peuple ; des cris d’enthousiasme retentissaient de toutes parts. Par un concours fatal, ces mouvements de l’âme rendaient encore l’organisation physique plus accessible aux éléments contagieux, et les cris d’allégresse allaient bientôt se changer en cris de désespoir et de mort.

Les premiers jours d’août virent la maladie se déclarer ; ses caractères, qui jusqu’à ce moment avaient été méconnus, furent vérifiés ; le 6 au soir, la junte de santé arrêta qu’il serait formé un lazaret ; les jours suivants, plusieurs expériences confirmèrent les craintes, et le 9, les mesures publiques commencèrent avec activité.

Pendant la première quinzaine d’août, plus de dix mille personnes sortirent de Barcelone. On ne peut s’empêcher de gémir sur l’aveuglement de la classe indigente de ce beau pays, qui s’obstinait à méconnaître le mal dont elle périssait victime, et s’opposait de toutes ses forces aux sages mesures qui étaient prises, en attribuant ses malheurs à des causes politiques.

Jetons un long voile sur les tristes scènes durant lesquelles succombèrent les deux tiers de la population de Barcelone. Vers le commencement de septembre, on comprit que le seul moyen d’éteindre tout-à-fait la contagion était d’abandonner les quartiers infectés, et d’aller camper dans la campagne. Un vaste camp fut établi sur le penchant du Mont-Joui ; le 9 octobre, il fut livré aux habitans de la ville ; le 21, il avait à peine reçu quelques individus ; le 30, peu de cabanes étaient habitées ; mais successivement les indolents Espagnols se décidèrent à sortir de leurs maisons, et la mi-novembre vit trois mille personnes occuper les baraques de Mont-Joui ; l’émigration devint une mode, et bientôt le village provisoire contint presque toute la population de Barcelone.

Au milieu des chagrins et des souffrances qui les dévoraient, les Catalans portaient une espèce de culte à leurs institutions nouvelles. Chaque village voyait s’élever sa pierre de la Constitution ; la ville temporaire de Mont-Joui voulut posséder cet autel de la liberté ; une place avait été réservée pour le recevoir, et le dimanche 18 novembre il fut inauguré avec la plus grande solennité. Groupés autour de ce monument, les Espagnols goûtèrent encore une journée d’ivresse publique.

Impatients de rentrer sous le toit qu’ils avaient quitté avec tant de peine, les habitants de Barcelone faisaient les plus vives instances pour qu’on déclarât la peste finie. Les autorités résistèrent quelque temps ; mais enfin elles annoncèrent qu’un Te Deum serait chanté le 25 novembre, comme acte de reconnaissance pour la diminution du mal. Au moment où l’on célébrait ce Te Deum, soixante-dix à quatre-vingts personnes succombaient encore tous les jours. Ce ne fut que trois mois plus tard que la peste cessa ses ravages.

Plusieurs pensées consolantes pour l’humanité et glorieuses pour la France se mêlent à l’histoire de cet horrible désastre ; nous consacrerons quelques lignes à la mémoire du jeune Français qui mourut victime de son zèle pour la science et de son dévouaient au malheur.

 
 
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