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Repères de l'Histoire de France. Dates historiques, événements, personnages. Période XIVe siècle

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Repères historiques
Points de repère de l’Histoire de France. Précis chronologique abrégé. Les événements marquants et importants de notre Histoire, classés par date
XIVe siècle
Publié / Mis à jour le jeudi 8 avril 2010, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 13 mn
 

Points de repère de l’Histoire de France : XIVe siècle. Précis chronologique abrégé consignant les événements marquants et faits historiques notoires du XIVe siècle. Toutes les dates principales nécessaires à une bonne compréhension de l’Histoire.

1302
Pour satisfaire aux grands besoins d’argent du Trésor, Philippe altérait les monnaies et, de plus, avait fait saisir les revenus des églises. Un évêque de Pamiers, Bernard Saisset, refusant d’obéir aux injonctions royales, Philippe le fit arrêter et prétendit le faire juger par une cour laïque. Le pape s’interposa, réclamant l’évêque comme n’étant justiciable que de lui seul. Une première bulle, lancée contre le roi, demeura sans effet ; Philippe fit même emprisonner le légat du pape. Ce dernier adressa au monarque un nouvel avertissement, la bulle Ausculta filii. Philippe voulut faire la nation entière juge du différend et pour la première fois convoqua les États généraux (trois ordres), afin de leur soumettre la bulle (dont il avait d’ailleurs eu la précaution de dénaturer le texte). Les États réunis à Paris donnèrent raison à Philippe contre Boniface VIII.

1303
Des envoyés de Philippe IV, Nogaret et Sciarra Colonna, chargés de notifier à Boniface VIII le résultat de la tenue des États généraux, insultent gravement à Anagni le souverain pontife, d’où résulte une rupture entre la France et le Saint-Siège.

1305
Bertrand de Got, évêque de Bordeaux, est élu pape sous le nom de Clément V en remplacement de Boniface VIII, grâce au concours de Philippe le Bel.

1309
Le nouveau pape Clément V, afin de témoigner sa gratitude au roi de France (qui l’a fait élire) transporte le siège de la papauté en France, à Avignon (où il demeurera jusqu’en 1378).

1312
Concile de Vienne, dans lequel Clément V prononcer l’abolition de l’ordre des Templiers. Philippe le Bel ne réussissant toujours pas à équilibrer les finances du royaume par des expédients, songeait de-puis longtemps à s’emparer des immenses richesses que les Templiers possédaient en France. Cet ordre était accusé par la rumeur publique de pratiquer, sous le couvert du catholicisme, une hérésie rapportée d’Asie, le manichéisme ; on les accusait aussi de se livrer entre eux à la sodomie. Philippe prit acte de ces bruits pour réunir de nouveau, en 1308, les États généraux, afin de faire déclarer par eux que les Templiers, par leurs crimes, avaient mérité la mort. Armé de cette décision, Philippe ordonna la confiscation de leurs biens et exigea de Clément V (qui ne pouvait rien lui refuser) l’abolition de l’ordre, contre lequel d’autre part était ouverte une instruction qui ne pouvait pas ne pas donner les résultats que le roi en attendait. Reconnus donc coupables à tort ou à raison, un grand nombre de Templiers furent emprisonnés. En 1310, 54 d’entre eux périrent sur le bûcher. En 1314, leur grand-maître, Jacques Molay, et les trois derniers dignitaires de l’ordre, montèrent à leur tour sur le bûcher.

1314
Il paraît que Jacques Molay, en montant sur le bûcher, avait prédit à Philippe et à Clément V qu’ils ne tarderaient pas à comparaître eux-mêmes devant le Souverain Juge. Cette prédiction se réalisa la même année : les deux persécuteurs de l’ordre du Temple moururent en effet en 1314. Philippe le Bel laissait le souvenir d’un prince habile mais fourbe ; mais il a créé des institutions qui ont été heureuses pour la France ; on lui dut la réorganisation du Parlement, qu’il divisa en trois sections : le Parlement proprement dit qui était une Cour de justice, le Grand-Conseil qui était chargé de préparer les lois, et la Chambre des Comptes qui avait à s’occuper des finances du royaume. Il établit les premières douanes et permit aux serfs, du moins dans le Midi, d’acheter leur libération à prix d’argent. Par contre, afin de remplir les coffres de l’État, il expulsa les juifs de France après avoir confisqué leurs biens, et il pressura toutes les classes de la société afin de tirer d’elles de l’argent, avec le concours des légistes (hommes de loi dont les décisions étaient censées justifier ses exactions). Ceux-ci s’étant attiré, par leur servilité à l’égard du roi et l’iniquité de leurs sentences, l’animadversion de la population, une révolte éclata contre eux : le plus puissant, Enguerrand de Marigny, surintendant des finances, qui était peut-être le moins coupable, fut pendu en 1315 au gibet de Montfaucon. Énfin, Philippe le Bel avait agrandi par son mariage le domaine royal, et il lutta pendant tout son règne pour la consolidation des droits de la couronne (c’est-à-dire alors de l’État) à l’encontre de la noblesse et de la papauté. Philippe le Bel laissait trois fils qui lui succédèrent à tour de rôle.

1314
Avènement de Louis X le Hutin, né en 1289, fils aîné de Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre. Ce surnom lui fut donné à cause de son caractère querelleur. Son court règne fut marqué par le triomphe de la réaction de la bourgeoisie contre les agissements de la noblesse, réaction dont fut victime, comme on vient de le dire, Enguerrand de Marigny (1315). Toujours à court d’argent, comme son père dont il imita les pro-cédés, Louis X affranchit les serfs de ses domaines moyennant finance. Une expédition militaire qu’il entreprit contre les Flamands n’eut pas de résultat. Louis X avait épousé Marguerite de Bourgogne, qu’il fit étrangler en 1315, à cause des scandales de sa conduite. II mourut en 1316.

1316
Jean Ier (fils de Louis X) ne règne pas (mort en bas âge). Avènement de Philippe V le Long (deuxième fils de Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre) né en 1294. Louis X laissait deux enfants : Jean (Jean Ier) et Jeanne, tous deux en bas âge. Philippe V prit la régence et sur ces entrefaites, Jean mourut ; Phi-lippe V se fit reconnaître pour roi. La couronne fut réclamée au nom de Jeanne. Philippe réunit les États généraux (1317) en leur demandant de se prononcer sur l’application dans ce cas de la loi salique. (Cette loi établie par les Francs Saliens et qui se rapportait aux diverses circonstances de leur vie sociale, contenait une clause en vertu de laquelle, chez eux, les femmes étaient exclues du partage de la terre conquise. Étant donné l’origine de la monarchie française, on pouvait regarder la loi salique comme l’un de ses fondements.) Les États généraux interprétèrent la vieille loi franque dans le sens des prétentions de Philippe, et déclarèrent les femmes incapables de succéder au trône de France. Philippe V eut à réprimer un soulèvement des pastoureaux du Midi qui, fanatisés par quelques meneurs, se croyaient appelés à entreprendre une nouvelle croisade ; il persécuta les juifs, prit des mesures contre la libre circulation des lépreux qui constituaient un danger public, et amorça l’unification dans le royaume des poids et mesures. Il organisa une Cour des Comptes. Il épousa Jeanne de Bourgogne qui lui survécut de trois ans. Il mourut en 1322.

1322
Avènement de Charles IV le Bel, troisième fils de Philippe IV et de Jeanne de Navarre, né en 1294. Le seul fait vraiment intéressant de ce règne de six ans fut l’érection en duché-pairie de la baronnie de Bourbon, en faveur de Louis, comte de Clermont, fils de Robert de France, petit-fils de Louis IX le Saint (qui devait être l’origine de la maison royale de Bourbon). Charles IV fut le dernier des Capétiens directs. Il mourut en 1328.

LES VALOIS
1328
Avènement de Philippe VI de Valois ou le Hardi. — Charles IV ne laissait pas d’héritiers du trône. A sa mort, la couronne fut revendiquée par trois prétendants : Philippe de Valois, fils de Charles de Valois (frère de Philippe IV) et de Marguerite de Sicile (né en 1293) ; Édouard III, roi d’Angleterre, qui était fils d’Isabelle, fille de Philippe IV ; et Philippe d’Evreux, gendre de Louis X le Hutin. Les États généraux (réduits à la réunion des pairs et des barons) furent convoqués pour se prononcer entre eux, et écartèrent Édouard III et Philippe d’Évreux par application de la loi salique (ces deux prétendants ne postulant la couronne qu’en vertu du droit que pouvaient y avoir leurs femmes, nièce et petite-fille de Philippe IV).
Dès le début de son règne, Philippe VI prit fait et cause pour Louis de Rethel dans le différend qui mettait celui-ci aux prises avec ses sujets, Flamands révoltés, et vainquit ces derniers à Cassel.

1329-1337
La victoire de Cassel donnait à Philippe un prestige qu’il jugea suffisant pour exiger d’Édouard III d’Angleterre que celui-ci vînt lui rendre hommage comme son vassal pour la Guyenne et la Gascogne. Lié par la loi féodale, Édouard se soumit à cette exigence, en venant faire hommage à son suzerain, à Amiens ; mais il prédit qu’il se vengerait de cette humiliation. En effet, il s’assura le concours du comte de Hainaut, de l’empereur Louis de Bavière, du duc de Brabant et de Jacques Artevelde, échevin de Gand et des communes de Flandre. Puis, à l’instigation de Robert d’Artois (beau-frère de Philippe), il réclama de nouveau le trône de France. Prévenu de la naissance de cette coalition, Philippe crut bon de prendre les devants en faisant saisir quelques places en Guyenne et en Flandre. Ce furent les premiers faits de guerre de la longue période qui devait être appelée guerre de Cent ans (1337-1453). Rappelons que les causes lointaines de ce long conflit furent : la conquête de l’Angleterre par Guillaume de Normandie ; le divorce de Louis VII avec Éléonore d’Aquitaine (ou de Guyenne) qui épousa ensuite Henri Plantagenet futur roi d’Angleterre et lui apporta en dot une grande partie de la France ; enfin, en tout dernier lieu, les prétentions d’Édouard III à la couronne de France.

1337-1453
Guerre de Cent ans. La guerre de Cent ans n’a pas consisté en une suite ininterrompue de batailles ; elle a été une longue série d’actes hostiles de part et d’autre, entre lesquels s’écoulent des pauses plus ou moins longues de paix armée. On la divise en quatre périodes : la première est malheureuse pour la France (Phi-lippe VI et Jean le Bon) ; la deuxième est marquée par les succès des Français (Charles V) ; la troisième voit revenir, pour les Français, les revers de toute sorte : la France est à moitié conquise par les Anglais (Charles VI) ; la quatrième et dernière est la période de revanche glorieuse dont Jeanne d’Arc est le plus éclatant personnage (Charles VII). La guerre de Cent ans, en réalité de cent quinze ans, se termine par les victoires françaises de Formigny en 1450 et de Castillon en 1453, par lesquelles les Anglais sont définitivement expulsés de France.

1340
Les hostilités, commencées par Philippe VI par la saisie de villes en Guyenne et en Flandre, eurent pour second acte la bataille navale de l’Écluse, dans laquelle la flotte française fut anéantie par les flottes conjuguées de l’Angleterre et de Flandre.

1341-1385
Guerre des Deux Jeanne ou de Bretagne. — Jeanne de Penthièvre (femme de Charles de Blois) et son frère Jean de Montfort (mari de Jeanne de Flandre) se disputent le duché de Bretagne dont le dernier duc leur oncle, vient de mourir sans héritier direct.
Philippe VI prend le parti de Jeanne de Penthièvre, Édouard III celui de Jean de Montfort (Jeanne de Flandre). Tous les deux en appellent aux armes : cette guerre de quatorze ans a pris le nom des femmes des prétendants à cause du rôle actif qu’elles y jouèrent ; elle se termina par le traité de Guérande, en vertu duquel la Bretagne restait à la maison de Mont-fort, la maison de Penthièvre recevant en compensation la vicomté de Limoges.

1346
Cependant la guerre ne cessait point entre les deux principaux ennemis. En 1346, Édouard III, conseillé et dirigé par le traître Geoffroy d’Harcourt, envahit la France. Philippe marcha à sa rencontre et lui livra bataille à Crécy, où les Anglais firent, pour la première fois en Europe, usage de la poudre et des canons ; les Français y furent complètement défaits. C’est à cette bataille que fit ses premières armes le fils aîné d’Édouard III qu’on surnomma le Prince Noir, à cause de la couleur de son armure.

1347
En 1346 et 1347, Édouard III fit le siège de Calais, dont la population lui résista pendant onze mois. Exaspéré par cette résistance, il jura de la passer au fil de l’épée ; la famine ayant obligé les habitants à capituler, il eût mis sa menace à exécution, sans les instances de sa femme, Philippine de Hainaut, qui obtint non seulement la grâce des Calaisiens, mais encore celle de cinq notables qui, conduits par Eus-tache de Saint-Pierre, venaient se livrer à lui, ayant offert leur vie pour sauver celle de leurs concitoyens.
La ville de Calais devait rester deux cent dix ans aux mains des Anglais, auxquels elle ne fut reprise qu’en 1558 par le duc de Guise.

1349
Philippe VI acquiert de Humbert II le Dauphiné, à la condition que dans l’avenir, le fils aîné du roi de France portera le titre de dauphin ; par la suite, le titre passa aux fils aînés des dauphins, lorsque ceux-ci mouraient sans avoir régné. — En cette année meurt Jeanne, reine de Navarre, fille de Louis le Hutin. Son fils, Charles le Mauvais, lui succède.

1350
Mort de Philippe VI. — Il avait épousé en premières noces Jeanne de Bourgogne, fille du duc Robert II ; en secondes noces, Blanche, fille de Philippe d’Évreux, roi de Navarre. Tant par ses mariages que par son accession au trône et ses négociations, il ajouta au domaine royal, outre le Dauphiné, la seigneurie de Montpellier, les duchés de Valois, d’Anjou et du Maine. Philippe VI laissait le souvenir d’un souverain incapable et d’un prince hautain : il imita à plusieurs reprises Philippe le Bel en altérant les monnaies et institua sur le sel l’impôt dit de la Gabelle.

1350-1355
Avènement en 1350 de Jean II le Bon (fils du précédent). il régnait depuis peu de temps lorsqu’il fit exécuter sans jugement le connétable Raoul, comte d’Eu, parce qu’il le soupçonnait d’intelligences avec la cour d’Angleterre : il donna la charge devenue ainsi vacante à son favori Lacerda que, peu après, Charles le Mauvais fit assassiner. Par représailles, Jean profita de l’occasion d’un banquet à Rouen pour faire saisir Charles qui fut emprisonné, et un certain nombre de ses compagnons que l’on décapita séance tenante. Le mécontentement que cet événement causa aux Anglais, dont Charles était l’allié, s’aggrava de l’échec subi dans le Combat des Trente par les champions anglais. On a donné ce nom à un combat que livrèrent en 1351, près de Ploërmel, trente chevaliers français, tenants de Charles de Blois, commandés par Beaumanoir de Josselin, à trente chevaliers anglais commandés par Richard Benborough, qui furent vaincus. La reprise de la guerre avec l’Angleterre devenait inévitable. En 1355, Jean le Bon convoqua les États généraux pour leur demander des subsides pour la soutenir. Le Prince Noir débarqua à Bordeaux à la tête d’une armée.

1356-1357
Bataille de Poitiers en 1356 (livrée à Maupertuis), dans laquelle les Français furent battus par les Anglais et le roi Jean fait prisonnier et emmené à Londres. Le dauphin Charles, régent pendant la captivité de son père, réunit à deux reprises (1358-1357) les États généraux pour leur demander de nouveaux subsides destinés à entretenir une armée pour défendre le territoire pendant la captivité du roi. Les États, dirigés par Robert Le Coq, évêque de Laon et Étienne Marcel, prévôt des marchands, firent preuve d’une vive hostilité envers la couronne : ils accordèrent néanmoins les subsides demandés ; mais à la condition qu’une commission de trente-six membres, nommée dans leur rein, aurait le contrôle de leur emploi.

1358
A la faveur de ces événements éclata le mouvement populaire appelé la Jacquerie, du nom de Jacques sous lequel on désignait par dérision les paysans Ceux-ci, exaspérés par les longues misères résultant de l’invasion de la France par les bandes anglaises, se soulevèrent contre l’autorité royale et contre leurs seigneurs, dont ils pillèrent et brûlèrent les châteaux. Cette révolte fut durement réprimée et échoua misérablement. Pendant ce temps, le pays était dévasté par les Grandes Compagnies, bandes formées, pour la plus grande partie, des mercenaires étrangers qui avaient fait partie de l’armée du roi Jean, défaite à Poitiers, et avaient été licenciés sur place, et probablement sans solde. Gens de sac et de corde, ils ne vivaient que de pillage dans les pays qu’ils parcouraient en tous sens jusqu’à ce qu’ils n’en pussent plus rien tirer. Les méfaits de ces bandes, en révélant le danger qu’il y avait à faire défendre le territoire national par des mercenaires étrangers dont on ne pouvait plus ensuite se débarrasser, furent sans doute une des rai-sons pour lesquelles les États généraux de 1357 votèrent la création d’une armée permanente de 30 000 hommes.
Cette année 1358 fut encore marquée par une insurrection des habitants de Paris contre le dauphin Charles, qui faisait percevoir des impôts sans l’autorisation des États généraux.

1360
Traité de Brétigny par lequel l’Angleterre rendait la liberté au roi Jean moyennant une rançon de trois millions d’écus d’or ; et la France renonçait à tous droits sur la Guyenne, le Ponthieu et les villes de Guînes et de Calais. Jean le Bon rentra en France, laissant son second fils, le duc d’Anjou, en otage à Calais, jusqu’au paiement de la rançon, mais le jeune prince s’étant évadé, le roi vint reprendre à Londres sa captivité, par respect dit-il de sa parole, et surtout, disait-on, parce que la captivité lui était douce.

1361
Jean le Bon fonda la deuxième maison de Bourgogne, en donnant cette province en apanage à son quatrième fils, Philippe le Hardi, qui avait bravement combattu à ses côtés à Poitiers. Cette maison, qui devait s’éteindre en 1477, fut successivement représentée, après Philippe le Hardi, par Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire. La première maison de Bourgogne était issue de Robert le Pieux.

1362
Édouard III donne à son fils, le Prince Noir, le duché d’Aquitaine, avec Bordeaux pour capitale.

1364
Mort de Jean le Bon à Londres, en captivité. Il avait épousé Bonne de Luxembourg, dont il eut Charles V qui lui succéda, et Philippe le Hardi qu’il fit duc de Bourgogne.
— Avènement de Charles V (né en 1337) surnommé le Sage, tant à cause de son savoir que de la prudence avec laquelle il gouverna. Le règne s’ouvrait dans de mauvaises conditions. Charles sut s’entourer d’hommes de valeur et arriva à surmonter toutes les difficultés résultant des règnes précédents. Il eut surtout à lutter contre Charles le Mauvais, roi de Navarre, Pierre le Cruel, roi de Castille, les Grandes Compagnies et les Anglais. Son meilleur général fut le Breton Du Guesclin (né en 1320). Il laissa la France relativement pros-père.
— Victoire de Du Guesclin à Cocherel, sur Jean de Grailly, Captal de Buch, qui commandait les troupes de Charles le Mauvais. — Bataille d’Auray (épisode de la guerre de Bretagne ou des Deux Jeanne), dans laquelle Jean de Montfort battit son rival Charles de Blois qui y fut tué, et fit prisonnier Du Guesclin qui d’ailleurs racheta peu après sa liberté. — Premiers établissements français à la Côte d’Afrique (les Dieppois en Guinée et au Sénégal).

1365
Traité de Guérande qui met fin à la guerre de Bretagne. La Bretagne était attribuée à la maison de Montfort qui se reconnaissait vassale du roi de France et la maison de Blois (soutenue dans cette guerre par la France) recevait le comté de Penthièvre et la vicomté de Limoges.
Traité de Saint-Denis, qui mit fin à la guerre entre la France et la Navarre. Charles le Mauvais renonçait à ses prétentions au trône de France et abandonnait le duché de Normandie ; il recevait par contre la seigneurie de Montpellier.

1366-1369
Les Grandes Compagnies (voir 1358) infestaient la France de leurs déprédations. Pour en débarrasser le pays, Charles V chargea Du Guesclin de les conduire en Espagne, au service d’Henri de Transtamare, révolté contre son frère, Pierre le Cruel, roi de Castille, qui avait fait étrangler leur mère.
Du Guesclin pénétra avec ces bandes en Castille et fit couronner Henri de Transtamare à Burgos. Pierre le Cruel se réfugia à Bordeaux auprès du Prince Noir, avec l’appui duquel il ne tarda pas à recommencer la lutte.

1367
Bataille de Navarette. — Du Guesclin y fut battu et fait prisonnier par le Prince Noir, qui lui rendit quelque temps après la liberté.

1369
Bataille de Montiel, gagnée sur les Anglais et les partisans de Pierre par Du Guesclin. Pierre le Cruel est tué peu après dans une rixe par son frère, Henri de Transtamare, qui prend la couronne de Castille.

1369 -1380
Sur les plaintes des seigneurs gascons, causées par les exactions du Prince Noir, Charles V cita ce dernier à comparaître devant la Cour de Paris, mais il se déroba, et Du Guesclin reprit les armes contre lui, secondé par Olivier de Clisson et par Boucicaut.
Dans cette guerre, sur les instructions de Du Guesclin, les chefs français évitèrent les grandes rencontres, s’attachant surtout à réduire les Anglais en détail. Cette tactique réussit pleinement ; les Anglais furent peu à peu chassés des territoires qu’ils occupaient. A la mort de Charles V, ils ne tenaient plus que les places de Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux et Bayonne.

1380
Mort de Du Guesclin devant la forteresse de Châteauneuf-Randon tenue par les Anglais et dont il faisait le siège. Charles V voulut qu’il fût inhumé auprès des rois de France, dans l’abbaye de Saint-Denis.
— Mort de Charles V. — Ce règne doit être regardé comme un des meilleurs que la France ail connus. II vit la réalisation de réformes heureuses el de grands progrès. Citons : l’agrandissement et la consolidation du domaine royal ; la restauration des finances (vide à l’avènement, le Trésor contenait plu-sieurs millions à la mort de Charles V) ; l’économie instaurée dans les services publics, notamment dans la perception des impôts ; la substitution dans le Parle-ment des légistes aux barons ; la création, sous le nom de Librairie royale, de la Bibliothèque Nationale, dont le premier siège fut dans la Tour du Louvre (commencée avec 20 volumes, elle en contenait 900 quand mourut le roi) ; l’établissement du Palais de justice (dans l’ancien château de saint Louis) ; la fondation de la Bastille (qui ne fut du reste achevée que plus tard), etc. De plus, Charles V fixa à 13 ans révolus la majorité des rois de France.

Le célèbre chroniqueur Froissart, auquel on doit le plus de renseignements sur la guerre de Cent ans et dont les écrits ont beaucoup contribué à nous faire connaître le Moyen Âge, vécut sous ce règne (1325-1400). Charles V avait épousé Jeanne de Bourbon, dont il eut Charles VI (né en 1368) qui lui succéda.

A la mort de Charles V son fils (né en 1368 de Jeanne de Bourbon) lui succède sous le nom de Charles VI, mais il est mineur et ne gouverne d’abord que sous la tutelle de ses oncles, les ducs d’Anjou, de Bourgogne et de Berry, qui mettent au pillage le trésor royal, lentement constitué par Charles V, et mécontentent la population par leur attitude hautaine et arrogante.

1382
Les régents font annoncer qu’ils rétablissent des taxes qui avaient été abolies par le feu roi. A cette nouvelle, le peuple de Paris se révolte, massacre un collecteur d’impôts et s’empare des armes qui étaient tenues en réserve à l’Hôtel de Ville, notamment de maillets de plomb fabriqués autrefois pour être distribués en cas de besoin aux défenseurs des remparts : de là le surnom de Maillotins donné à ces insurgés qui, maîtres de la ville, y font régner la terreur et y commettent toute sorte d’excès. En même temps, des troubles analogues éclatent dans plusieurs villes, telles que Reims, Sens, Compiègne, Amiens et Rouen, et jusque dans le Languedoc, où les révoltés prennent le nom de Tuchins. Pendant ces troubles, les Flamands se sont, de leur côté, soulevés contre leur comte, et se sont donné pour chef Philippe Artevelde (fils de Jacques Artevelde que les Français ont combattu sous le règne de Philippe VI). Le comte de Flandre étant le beau-père du duc de Bourgogne (l’un des régents de France), celui-ci pousse Charles VI à prendre les armes en sa faveur. La chevalerie française obéit d’au-tant plus volontiers en cette circonstance à Charles VI, que le mouvement qui se produit dans les Flandres est en réalité une révolte des artisans et des bourgeois contre les seigneurs. Les Français sont commandés par un ancien compagnon d’armes de Du Guesclin, le connétable Olivier de Clisson. La rencontre a lieu le 17 novembre à Rosebecque ; les Flamands y sont complètement battus par les Français et leur chef Artevelde y est tué. A la suite de cette victoire, Charles VI entre à Gand et y fait décapiter plusieurs bourgeois regardés comme les chefs du mouvement. Après quoi il rentre à Paris pour réduire la révolte des Maillotins.

1385
Charles VI épouse Isabeau de Bavière, fille d’Étienne II, duc de Bavière, née en 1371, qui est restée célèbre par les scandales de sa vie privée et publique.

1388
Charles VI décidé à gouverner seul renvoie ses oncles dont l’action a été si funeste, et rappelle les anciens conseillers de son père, gens de petite noblesse, et même de mince origine (et que pour cette raison on appela les Marmousets), mais sages et prévoyants.
L’administration prudente et économe des Marmousets ramène quelque prospérité dans le pays.

1389
Louis, duc d’Orléans, frère de Charles VI, épouse Valentine Visconti, qui reçoit en dot des droits sur le Milanais (cause des futures guerres d’Italie).

1392
Attentat à Paris de Pierre de Craon contre Olivier de Clisson, qui est laissé pour mort, mais réchappe de ses blessures. Cette tentative de meurtre a eu lieu à l’instigation du duc de Bretagne, ennemi mortel du connétable. Charles VI exige la remise du meurtrier qui s’est réfugié à la cour du duc, et que celui-ci refuse de livrer. Le roi de France, pour venger son fidèle lieutenant auquel il doit la victoire de Rosebecque ainsi que le rétablissement du prestige royal et qui est du reste un personnage considérable, pré-pare une expédition contre le duc, et entre en campagne. Le 5 août, comme l’armée, au sortir de la forêt du Mans, débouchait en plaine par une chaleur torride, Charles VI, déjà troublé par l’apparition sou-daine d’un individu qui, sous bois, lui avait crié d’arrêter parce qu’il était trahi, devient subitement fou en entendant le bruit d’armes qu’un soldat laissait par négligence s’entrechoquer. Il se jette l’épée haute sur son entourage, tue quatre hommes de son escorte et n’est maîtrisé qu’à grand-peine. Ses oncles reprennent le pouvoir concurremment avec son frère Louis d’Orléans. Sa folie cependant n’est pas absolue, et on le voit pendant trente-cinq ans que dure encore son règne, s’occuper fréquemment des affaires de l’État.

1396
Jean sans Peur, fils du duc de Bourgogne, conduit une expédition de chevaliers français à la défense de la Hongrie contre les Turcs ; il est battu à Nicopolis par le sultan Bajazet Ier.

 
 
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