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1er mars 1792 : mort de Léopold II, empereur d'Allemagne

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1er mars 1792 : mort de Léopold II,
empereur d’Allemagne
Publié / Mis à jour le jeudi 1er avril 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Second fils de l’empereur François 1er et de Marie-Thérèse, Léopold naquit le 5 mai 1747. A la mort de son père (1765), il reçut le titre de grand-duc de Toscane, et le porta vingt-cinq ans : c’est dans le gouvernement de cette province italienne qu’il mérita la renommée dont il jouit parmi les souverains de la maison d’Autriche. Les historiens allemands l’appellent le plus humain, le plus éclairé, le plus chéri des princes. Il justifia ces éloges en diminuant les impôts, en mettant de l’ordre dans les finances, en licenciant les troupes, en détruisant l’Inquisition. Protecteur de l’agriculture et du commerce, il perça des routes, établit des manufactures. Auteur d’un code de lois, que la Toscane observe encore, il supprima la contrainte par corps et le droit d’asile, abolit la peine de mort, même pour les parricides et les criminels de lèse-majesté. Il fonda des hôpitaux, et les visitait souvent : il consacrait trois jours de la semaine aux affaires des malheureux, qu’il allait chercher jusque dans leurs humbles demeures. Avant Joseph II, son frère, mais avec plus de réserve et de prudence, il entreprit la réforme de la discipline ecclésiastique. Léopold encourut pourtant des reproches : il entretenait un grand nombre d’espions, et croyait s’en excuser en disant : « Je n’ai pas de troupes. »

Quand Joseph II sentit sa fin approcher, il appela près de lui Léopold, contre lequel il avait témoigné presque de la haine : peut-être l’empereur-philosophe ne pardonnait-il pas à son frère de se montrer plus sage que lui. Léopold ne partit pour Vienne qu’après la mort de Joseph (voy. 20 Février 1790), et trouva l’Empire dans une situation grave. La Belgique venait de s’ériger en république : la Bohème et la basse Autriche protestaient vivement contre un nouvel impôt : la Hongrie soutenait que Léopold n’avait aucun droit au trône ; il fallait continuer la guerre contre la Turquie, préserver l’Autriche des sourdes menées de la Prusse, alliée de l’Angleterre, et ne pas perdre de vue la France, que la tempête révolutionnaire commençait à agiter.

Dès son arrivée à Vienne, Léopold gagna les cœurs de ses sujets par des mesures paternelles : il rétablit l’usage des audiences hebdomadaires, qui mettent le souverain en rapport direct avec le peuple, usage supprimé par Joseph II, et maintenu par le prince aujourd’hui régnant. Après quelques combats livrés contre la Prusse et la Porte ottomane, la convention de Reichenbach prépara une paix définitive entre ces trois puissances. D’abord, par l’entremise de la Prusse, un armistice fut négocié entre l’Autriche et la Porte : l’année suivante (4 août 1791), le mémorable traité de Sistowe termina tous les débats. L’Autriche restitua les places qu’elle avait conquises, à l’exception de Choczin ; encore ne la garda- t-elle qu’à titre de dépôt, et jusqu’à la conclusion de la paix entre la Porte et la Russie.

La soumission de la Belgique nécessita l’emploi de la force : les peuples de ces provinces avaient rejeté les offres de l’empereur ; mais, avant la fin de l’année, ils furent réduits par les armes. Le 3 décembre 1790, les troupes autrichiennes entrèrent dans Bruxelles : Léopold usa généreusement de sa victoire, en rendant à la Belgique plusieurs de ses anciens privilèges, et en relevant quelques établissements religieux détruits par Joseph II.

À compter de ce moment, les affaires de France fixèrent exclusivement l’attention de Léopold. Il écrivit à Louis XVI une lettre relative aux intérêts des princes de l’Empire, possessionnés en Alsace, et que blessaient les décrets de l’Assemblée nationale. Après le voyage de Varennes, Léopold appela les puissances de l’Europe à venger une injure commune à tous les rois. Mais, lors de l’entrevue de Pilnitz, son opinion avait changé, et l’on eut beaucoup de peine à lui faire signer une déclaration assez vague pour le rétablissement de l’autorité du roi de France. Lorsque Louis XVI eut accepté la constitution de 1791, l’empereur s’empressa de retirer sa parole : il permit à l’ambassadeur français de reparaître à sa cour, et fut le premier souverain de l’Europe qui reçut dans ses ports le pavillon tricolore : enfin, il défendit aux émigrés de s’assembler dans ses États les armes à la main.

Tant de circonspection ne satisfit pas l’Assemblée législative, qui voulait à tout prix la guerre, et qui força Louis XVI à la déclarer (20 avril 1792). Avant que l’orage éclatât, Léopold avait rendu le dernier soupir. Il mourut dans la quarante-cinquième année de son âge, laissant la monarchie autrichienne dans un état d’incertitude et de péril. François 1er, son fils, lui succéda : c’était l’aîné de seize enfants que Léopold avait eu de l’infante Marie-Louise, fille du roi d’Espagne, Charles III ; quatorze survécurent à leur père : sa veuve mourut de douleur au bout de trois mois.

Léopold fut sincèrement regretté par ses sujets : il n’avait jamais considéré le pouvoir autrement que comme une fonction, qu’il devait remplir pour le bien de tous. En quittant la Toscane, il rendit un compte public de son administration ; car il regardait comme le signe d’une âme étroite de vouloir cacher aux peuples la manière dont on les gouverne.

 
 
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