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11 février 1803 : mort de Jean-François La Harpe

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11 février 1803 : mort de
Jean-François La Harpe
Publié / Mis à jour le samedi 20 mars 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 9 mn
 

Parmi les auteurs célèbres que la mort a frappés au commencement de notre siècle, il faut distinguer celui dont l’existence littéraire se partagea presque également entre la composition et la critique, et dont l’existence morale, longtemps guidée par la ferveur des principes philosophiques, alla finir dans les excès du zèle religieux. L’arbitre éclairé du goût, le disciple et le juge de nos grands écrivains, La Harpe, avait vu le jour à Paris en 1789. On l’a présenté comme un de ces enfants du vice et de la misère, recueillis par la commisération publique ; et l’on a dit que son nom même rappelait celui de la rue où il fut trouvé. Le fait est qu’issu d’une famille militaire de Savoie, depuis longtemps appauvrie, son père, qui avait pris du service dans notre armée, le laissa de très bonne heure orphelin, sans aucune ressource, et que ce furent des sœurs de charité qui l’élevèrent jusqu’au moment où il obtint une bourse dans un collège.

Lorsqu’après des études brillantes il voulut commencer à se faire un nom dans les lettres, ses espérances se dirigèrent vers la tragédie, route qui semblait, à la vérité, s’ouvrir aux jeunes ambitions avec moins de désavantage, depuis que Voltaire vieilli ne les y menaçait plus de sa redoutable concurrence, mais qui, an point où l’art était parvenu, ne restait pas moins difficile à parcourir sans une vocation puissante. Toutefois son coup d’essai fut des plus heureux : Warwick réussit avec éclat. Il n’en arriva pas de même de Tïmoléon, Pharamond, Gustave-Wasa, qui, malgré quelques beautés, échouèrent l’un après l’autre. Aussi, lorsqu’en 1776, treize ans après son début, l’auteur fut appelé au fauteuil à la place de Colardeau, Gilbert sut tirer malignement parti des trois mésaventures du nouvel admis, en le peignant

Tombé de chute en chute au trône académique.

Mais ce trait, d’une originalité si piquante, ne prouvait rien contre l’élection de La Harpe, dont tous, les travaux ne s’étaient pas bornés au théâtre, et qui d’ailleurs aurait encore semblé digne d’une telle récompense, n’eût-il pu présenter avec son Warwick d’autre titre que sa Mélanie (1770).

Ce dernier drame n’avait pas eu les honneurs d’un succès public, et ne pouvait y prétendre. A défaut du respect pour le sentiment religieux, celui des simples convenances avait suffi pour empêcher de livrer aux acteurs de profession une pièce où figurait le personnage auguste d’un prêtre chrétien. Mais du reste on la connaissait assez, soit par des lectures, soit même par des représentations de société, pour que l’auteur pût s’en prévaloir auprès des Quarante. Or, elle avait en sa faveur, outre la mode, un grand fonds de mérite solide. On y trouvait sagement discutée l’une des plus grandes questions sociales. Si de pieuses retraites sont un asile désirable pour des âmes faibles et tendres, devenues malheureuses dans le monde, ou pour des âmes dévouées et sublimes, restées plus pures que le monde, autant leur séjour convient à ces deux sortes de personnes, autant il peut se changer en un supplice qui mène au désespoir, pour des êtres attachés encore aux liens ordinaires de la vie, et qui n’y sont entrés que comme victimes. Il était donc permis de signaler en cela des abus dont la religion gémissait la première ; il était beau de flétrir l’égoïsme des familles qui, sous un prétexte vénérable, sacrifiaient leurs propres membres à des intérêts humains. Ce n’est pas que la conception de l’ouvrage ne puisse fournir matière à quelques reproches. Cependant, s’il ne fallait qu’un exemple estimable et presque sans défauts pour autoriser des règles mal choisies, Mélanie aurait mérité de consacrer parmi nous la tragédie bourgeoise.

Une autre tentative du même genre (Barnevelt, 1778) ayant été moins goûtée, le dramaturge rentra dans nos habitudes classiques, et fit remonter ses héros sur le cothurne. Après Menzicoff, qui ne fut pas joué, et les Brames, qui tombèrent, aussi bien que les Barmécides, dont Voltaire avait prédit le sort, il donna ses quatre dernières pièces. Jeanne de Naples (1781), Philoctète, (1783), Coriolan, (1784), et Virginie (1786), dont la seconde surtout ne saurait recevoir trop d’éloges. Le sujet de Philoclète semblait impossible à présenter aux Français dans toute la simplicité de la scène antique : La Harpe, soutenu par Sophocle, sut y réunir des suffrages que le temps a confirmés.

Dans la carrière théâtrale, La Harpe cueillit donc au moins trois palmes incontestables. Dans une autre carrière, qu’il parcourait en même temps, la liste de ses triomphes fut plus longue et plus brillante. On connaît les vers de Gilbert :

Quel corps académique
Vous a pensionné d’un prix périodique ?

Deux fois seulement Laharpe manqua de toucher la pension à son échéance : Chamfort enleva au lauréat ordinaire de toutes les académies de France le prix de l’éloge de La Fontaine, décerné par celle de Marseille, et Gaillard le prix de l’éloge de Henri IV, décerné par celle de Paris.

Notre projet n’est point ici de donner la liste des ouvrages de La Harpe, ni d’examiner surtout ceux du second ordre, tels que son Histoire des Voyages, sa traduction des Lusiades, etc. Transportons- nous dès à présent à l’époque où fut conçue la première idée des cours du Lycée. Auteur dramatique applaudi sans réserve dans plusieurs ouvrages, et digne encore d’estime dans la plupart des autres ; critique judicieux dans ses articles de journaux ; prosateur élégant et pur dans les éloges de plusieurs hommes célèbres ; conteur aimable et versificateur facile dans un poème badin, où, contre l’usage de son temps, l’esprit et la grâce ne servaient point de passeport à l’indécence, La Harpe avait prouvé de diverses manières cette capacité qui le distinguait, et qui, de l’aveu du plus intègre de tous ses juges, « n’était point d’un ordre vulgaire. » Personne alors n’avait de droits plus valables que les siens au professorat du goût, et ne paraissait mieux appelé à prêter aux saines doctrines l’organe de sa voix et l’appui de son crédit. D’ailleurs un discernement sûr avait toujours été le plus éminent de ses avantages ; et la maturité de l’âge, la réflexion, le savoir acquis, n’avaient fait à cet égard que développer chez lui un instinct presque merveilleux. Véritablement né pour juger, plus encore que pour produire, il avait de bonne heure fait ses preuves, soit par les conseils utiles dont il semait sa conversation, soit par les comptes rendus dont il enrichissait le Mercure. Voltaire lui-même se rendait à la sagacité des observations du jeune Aristarque. Il faisait plus, il lui permettait de porter la main sur ses ouvrages. « Papa, lui dit un jour La Harpe, en répétant l’un des rôles d’Adélaïde Duguesclin, j’ai changé quelques vers qui me paraissaient faibles. Le grand homme écoute les changements, et reprend vivement : « Bon ! mon fils, cela vaut mieux ; changez toujours de même, je ne puis qu’y gagner. »

Trente ans plus tard la création du Lycée, sorte d’établissement imité depuis sous différents titres, mais alors sans modèle à Paris, et qui dut principalement son succès au talent de notre auteur, lui offrit l’occasion d’élever un vaste monument avec les matériaux amassés pendant toute sa vie. Occuper une tribune littéraire, intéresser, instruire, régenter même un auditoire éclairé, voilà la mission qui séduisit et qui devait séduire l’homme dont les habitudes, la conversation, les écrits avaient toujours eu quelque chose de professoral ; pour la remplir, il abandonna sans regret tous les travaux qui ne l’en rapprochaient pas. L’activité de son esprit venait de trouver un nouvel exercice, et l’exercice le plus en rapport avec ses forces et ses besoins. Il venait de choisir la tâche dans laquelle il pouvait le mieux montrer sa supériorité propre, et se mettre enfin hors de ligne.

Avant lui,Quintilien chez les Latins, Blair chez les Anglais, avaient traité du goût dans l’art d’écrire, et donné leur opinion sur la réputation des auteurs célèbres ; Diderot et Marmontel en France, quoique appuyés sur des doctrines moins classiques, avaient touché les mêmes questions et développé des théories assez brillantes. Mais personne encore n’avait essayé de faire une revue universelle des productions poétiques, oratoires et philosophiques du monde ancien et du monde moderne, ou, en d’autres termes, de tracer « une histoire raisonnée de tous les arts de l’esprit et de l’imagination depuis Homère jusqu’à nos jours. » Telles sont les proportions immenses de l’édifice élevé par La Harpe ; proportions qu’il était loin de soupçonner lorsqu’il en posait la première pierre, et qui, suivant sa déclaration même, dépassent les forces physiques et la capacité intellectuelle d’un seul homme. Cependant, ajoute-t-il, par une suite naturelle de cette vogue étonnante et de cet éclat imprévu qui marquèrent les beaux jours du Lycée, je me vis entraîné rapidement et presque sans y penser bien au-delà de mes premières vues ; et des encouragements toujours nouveaux, me donnant sans cesse de nouvelles forces pour un travail toujours renaissant, je vis s’ouvrir devant moi une vaste carrière que jamais je n’aurais osé entreprendre s’il m’eût été donné d’en mesurer d’abord, toute l’ étendue, mais qui, s’agrandissant par une progression insensible, me conduisit enfin vers un terme où je n’ai pu parvenir que parce que tout concourait à m’en dérober l’éloignement.

Cet aveu, consigné dans la préface du Cours de littérature sert à la fois d’explication et d’excuse aux défauts, aux lacunes, aux inégalités, aux erreurs de tout genre qu’y découvre un examen sévère. Pour qu’un ouvrage pareil approchât de la perfection il n’eût pas fallu moins que la mémoire du vieillard le plus riche en jours laborieux, la pensée de l’homme mûr le plus exercé aux délicate ? fonctions de la critique, et la main vigoureuse du jeune homme le plus heureusement doué des diverses qualités du style. Ce qu’il eût fallu encore, c’eût été un quart de siècle écoulé dans la paix publique et dans une constante uniformité de doctrines religieuses, politiques et morales, afin que l’œuvre commencée dans un sens ne finît pas dans un autre, et n’exposât pas le lecteur aux variations et aux retours dont l’auteur aurait été lui même le jouet déplorable.

Disons-le hardiment, parce qu’il importe que la jeunesse, qui prend encore aujourd’hui La Harpe pour son mentor et son oracle, en soit avertie, La Harpe n’a pas fait un bon livre, car, la science, l’impartialité, le temps lui ont manqué : les révolutions se sont jetées à la traverse autour de lui tout s’est ébranlé au dedans de lui rien n’est resté plus ferme. Mais la Harpe a fait un livre qui, sous une forme éminemment utile, renferme d’excellentes parties ; un livre dont profiteront toujours ceux qui le liront avec réserve, et dont profiterait encore plus celui qui serait tenté ; de le refaire ; un livre enfin désigné à juste titre, dans le grand concours des prix décennaux, comme le meilleur ouvrage de littérature publié depuis la fin du dernier siècle. Chénier, l’ennemi personnel de La Harpe, et l’adversaire énergique de ses nouvelles opinions Chénier, nommé dans cette circonstance rapporteur de la seconde classe de l’Institut, s’acquitta de cette tâche difficile avec conscience et avec talent ; son rapport adopté sans aucun changement, doit être considéré non seulement comme un modèle, de critique littéraire, mais encore comme le préambule obligé du Cours de Littérature, comme l’instruction préliminaire, indispensable à quiconque veut étudier sans péril ce volumineux recueil de préceptes et de jugements. Pour nous résumer sur l’ouvrage de La Harpe, nous ne croyons pouvoir mieux faire que de citer la dernière page du rapport de Chénier. Après avoir dit que « Voltaire est peut-être seul qui, en fait de critique, ait su être neuf sans être faux ; que toute la portée de son ; esprit se retrouve dans son goût ; qu’il étend un art lorsqu’il l’examine, et que sa littérature est celle du génie, » Chénier ajoute : « Si La Harpe est loin de cette hauteur, on doit au moins lui savoir gré de n’avoir corrompu par aucun alliage la pureté des saines doctrines. Il développe, ainsi que Rollin, des principes à l’épreuve, et, pour ainsi dire, classiques. Il n’en forme pas un traité, mais les distribue avec méthode. Il en fait un grand nombre d’applications, et, quand il ne juge pas ses contemporains, presque toutes sont judicieuses. Le talent de la composition n’est pas étranger à son Cours de littérature. Sans y faire preuve d’une grande force de conception, il y suit un vaste plan qu’il n’embrouille pas et qu’il sait remplir. Pour le style, excepté dans les derniers volumes, qui, à tous égards, ont peu de valeur, il a souvent de l’élégance, non toutefois cette élégance exquise, fruit d’un talent supérieur et d’un grand travail, mais celle qui tient au naturel des tours, à la clarté des expressions, au soin constant de repousser le néologisme et toute espèce d’affectation. L’ouvrage est imposant dans son ensemble, et, s’il a beaucoup de défauts, plusieurs qualités les rachètent. Un jour on fera, mieux peut-être. Nous le désirons, nous l’espérons : mais alors même il sera juste de lui payer un tribut d’estime. Enfin, l’art d’écrire est si difficile, qu’en, laissant les productions du premier ordre à la place, éminente qui leur appartient, les rangs qui viennent ensuite et même à distance respectueuse sont encore des rangs élevés. »

Les cours du Lycée, ouverts avec l’année 1786, avaient atteint leur plus haut degré de popularité et d’influence, lorsque la mémorable année. 1789 commença. Nourri à l’école des philosophes, trop instruit d’ailleurs pour ne pas reconnaître l’impérieuse nécessité d’une régénération sociale, La Harpe adopta l’ère nouvelle de la France avec une extrême vivacité. Les excès qui souillèrent la cause nationale ne refroidirent pas sou enthousiasme. Le 3 septembre 1792 on le vit, le bonnet rouge sur la tête, ouvrir la séance du Lycée, en récitant un hymne à la liberté, hymne, dont on a retenu les vers suivant :

Le fer, amis, le fer, il presse le carnage :
C’est l’arme du Français, c’est l’arme du courage,
L’arme de la victoire et l’arbitre du sort.
Le fer ! il boit le sang ! le sang, nourrit la rage,
Et la rage donne la mort !

Ni la journée du 21 janvier 1793, ni toutes Ies autres journées qui marquèrent en traits de sang le cours de cette année funèbre, ne rappelèrent à La Harpe que la révolution était détournée de son but, et qu’elle se précipitait vers l’anarchie par la voie du crime. Il ne s’en aperçut que lorsqu’elle l’eut frappé lui-même. La Harpe était homme de lettres, et critique avant tout : le ton dédaigneux avec lequel il osa parler des talents oratoires de Robespierre faillit lui coûter la vie. Arrêté et renfermé dans la prison du Luxembourg, en 1794, il y resta cinq mois : pendant ce temps s’opéra sa métamorphose religieuse : il était entré au Luxembourg à peu près incrédule, il en sortit pénitent et dévot. Du reste, cette conversion, dont il ne siérait à personne de scruter les motifs, ni de révoquer en doute la sincérité, ne calma nullement son effervescence ; seulement elle en changea l’objet : elle la tourna d’abord contre tous les dieux de son ancien culte. Voltaire reçut les premiers coups de l’ardent néophyte, et successivement tous les écrivains du XVIIIe siècle essuyèrent les attaques d’une sainte indignation, à laquelle se mêlaient peut-être quelques restes moins purs d’une jalousie mondaine.

Nous ne prolongerons pas le récit de cette seconde époque d’une vie à tant d’autres égards honorable et distinguée, digne de ménagements, lors même qu’elle cesse d’inspirer le respect. Sans nous appesantir donc sur les diatribes que, durant cette époque, La Harpe ne cessa de lancer contre la philosophie moderne, qu’il appelait le philosophisme sur la publication de cette Correspondance russe, bizarre recueil d’opinions confidentielles, presque toujours en contradiction manifeste avec les opinions que l’auteur professait officiellement, nous mentionnerons à peine le Triomphe de la Religion ou le Roi martyr, épopée triste et malheureuse, enveloppée dès son berceau de l’oubli dont le poids l’accable pour toujours : nous ne dirons rien de quelques autres travaux plus ou moins obscurs, dernières occupations d’un homme justement célèbre, mais qui jouirait encore d’une renommée plus belle si trop souvent son « Caractère présomptueux, dur, insociable, n’eût fait tort à son esprit, et nous répéterons avec l’auteur du Tableau historique de la Littérature française : « Si La Harpe se rendit malheureux en éprouvant le besoin, de haïr, comme Fénelon sentait le besoin d’aimer, il faut le plaindre sans contester le talent dont il a fait preuve. Ses dédains affectés, ses jalousies réelles s’oublieront bientôt avec les productions médiocres où il lui a plu d’en consigner le témoignage : mais une foule de morceaux judicieux, semés dans les premiers volumes de son Cours de littérature, quelques éloges d’hommes illustres, morts, depuis longtemps, d’estimables discours en vers, sa traduction du Philoctète de Sophocle, Warwick, et surtout le drame éloquent de Mélanie, tels sont les ouvrages qui soutiendront sa réputation, malgré les nombreux efforts qu’il semble avoir faits pour la compromettre et même pour la détruire. »

 
 
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