Reines, Impératrices Biographie des reines et impératrices françaises. Vie des souveraines, faits essentiels, dates-clés. Histoire des règnes Aliénor d’Aquitaine(ou Eléonore de Guyenne)(née en 1122, morte le 31 mars 1204) (Épouse Louis VII le 25 juillet 1137) Publié / Mis à jour le lundi 1er février 2010, par LA RÉDACTION Temps de lecture estimé : 18 mn Louis VI vivait encore, mais une maladie douloureuse et lente présageait sa fin, lorsqu’un courrier venu d’Aquitaine apporta à Béthisy le testament du duc Guillaume qui venait de mourir dans un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. On ouvrit ce testament scellé, et on lit : « Je désire laisser mes filles Aliénor et Péronelle sous la protection du roi mon seigneur. Je désire (s’il plaît à mon seigneur), qu’Aliénor soit mariée au seigneur Louis, fils du roi, et je lui donne l’Aquitaine et le Poitou ». En écoutant la lecture de ce testament, le vieux Louis leva les yeux au ciel : « Je vous remercie, ô mon Dieu, s’écria-t-il, de me donner avant ma mort ce repos et cette consolation de laisser mon fils établi en puissance, et marié à l’héritière d’un si riche domaine qui va agrandir le beau royaume de France ». La renommée disait qu’Aliénor était la plus belle et la plus séduisante des jeunes suzeraines. Un sourire charmant, le regard doux, le maintien plein de grâce et les manières nobles, l’esprit vif et cultivé, l’amour de la poésie, des fêtes, des fleurs et de la parure : voilà ce que les nobles seigneurs de l’Aquitaine louaient en Aliénor. Aliénor d’Aquitaine (Éléonore de Guyenne) Née au château de Belin près de Bordeaux, elle appartenait à l’illustre dynastie des ducs d’Aquitaine, son grand-père étant Guillaume le Troubadour, personnage truculent auquel elle ressembla. Les parents d’Aliénor d’Aquitaine sont Guillaume X et Aliénor de Châtellerault. Louis le Jeune partit avec un cortège nombreux et magnifique, constitué, rapporte Suger qui l’accompagnait, de cinq cents nobles hommes avec Thibaut, comte du palais, Raoul, comte de Vermandois, etc. Aliénor reçut son royal fiancé à Bordeaux, où le mariage fut célébré en présence de la noblesse réunie de France, d’Aquitaine et de Poitou. Le jeune prince fit une course délicieuse dans les domaines de sa nouvelle épouse, et ne revint auprès de son père que quand on lui écrivit que le mal s’était aggravé de manière à ne plus laisser d’espoir. Les derniers moments de Louis VI furent touchants. « Mon fils, dit-il, à Louis le Jeune, souvenez-vous que la royauté est une charge dont vous devrez compte à Dieu ». Couché sur un lit de cendre et tout entier aux derniers devoirs du chrétien : « Mes amis, répétait-il, pourquoi me pleurez-vous quand je vais me réunir à mon Dieu ? » Il avait régné avec fermeté et sagesse : la vie d’un roi, en ce temps, était laborieuse et difficile ; il fallait tout conquérir et tout établir. Mariage de Louis VII et Aliénor d’Aquitaine (extrait desGrandes chroniques de France) Le mariage du futur Louis VII avec Aliénor, qui eut lieu le 25 juillet 1137, fut un mariage splendide. Louis VI mourut le 1er août suivant, et Louis VII régna ; Suger était l’âme de son conseil ; mais Aliénor annonça bientôt qu’elle ne bornerait pas ses désirs ambitieux aux idées de grandeur d’une belle suzeraine. Briller dans les jeux ; se montrer dans l’appareil de sa majesté aux joutes, aux tournois ; monter gracieuse et hardie sur un noble palefroi ; écouter les chants des ménestrels ; s’asseoir sur un trône où elle régnait par sa beauté autant que par l’éclat de la majesté royale ; jouir de l’affection d’un époux qu’alors elle paraissait aimer ; ce n’était pas assez pour Aliénor ; elle souhaitait le pouvoir. La sagesse de Suger voyait avec inquiétude ces commencements de hauteur et cette pente à l’intrigue. Mais pendant que l’intérieur de la maison de Louis VII se dessinait ainsi, il arriva un de ces événements qui influent sur toute la destinée par l’impression qu’ils laissent dans l’âme. La guerre contre les châteaux occupa presque uniquement le règne des premiers Capétiens ; il fallait s’opposer à la puissance des seigneurs ; tous ces barons et tous ces comtes étaient souverains dans leurs domaines : non contents de guerroyer entre eux, ils faisaient un continuel abus de leur force ; brigands armés, ils fondaient sur les convois des marchands, comme l’aigle sur sa proie ; ils pillaient et rançonnaient à leur gré : en lutte toujours ouverte les uns contre les autres, il leur eût été honteux de poser les armes ; nous les voyons dans les récits des chroniques piller les terres des clercs comme celles du pauvre serf, mener boire leur cheval dans le baptistère d’une église, défier leur suzerain, et, le verre à la main, rire de la menace de l’excommunication. Mariage de Louis VII et Aliénor d’Aquitaine (extrait desGrandes chroniques de France) Survenait-il cependant des jours malheureux, ces hommes de fer devenaient tremblants pour leur salut ; ils faisaient des neuvaines, des pèlerinages, et des dotations pieuses. Souvent ces hauts et puissants seigneurs refusaient de reconnaître une autorité au-dessus de la leur. Rien de plus fréquent que le refus de l’hommage. Quand Louis VII monta sur le trône, le comte de Champagne déclara qu’il ne lui donnerait point sa foi. Louis entre sur les terres de son vassal, et s’étant rendu maître de Vitry-en-Perthois, il ordonne le pillage de la ville, et le massacre des habitants. De toutes parts les victimes éperdues courent à l’église comme à un refuge. L’édifice saint est rempli ; treize cents réfugiés s’y croient en sûreté. Mais Louis ordonne l’incendie du temple : bientôt les cris parviennent jusqu’à lui et le font rentrer en lui-même ; il ne comprend plus sa fureur ; il révoque ses ordres, presse les secours : il n’était plus temps ; le feu est maître des bâtiments ; il s’étend, il se propage, un vent furieux porte au loin les flammèches embrasées ; quelques heures à peine, et il ne reste de Vitry qu’un amas de pierres calcinées. Quand le roi vit ce résultat d’un ordre insensé donné dans un mouvement de colère, il entra dans un désespoir morne ; il pleura sans consolation, il voulut revêtir le cilice de la pénitence, jeûner et apaiser ses remords par l’amertume de sa douleur. Mais Vitry était là avec ses ruines ; les cris des victimes retentissaient aux oreilles de Louis et se traduisaient pour lui en autant de malédictions. Depuis ce jour, le rire n’effleura plus les lèvres du roi ; souvent au milieu des jeux bruyants qui, à cette époque de rudesse, faisaient le passe-temps des nobles vassaux, les seigneurs cherchaient leur suzerain. « Voyez, se disaient-ils l’un à l’autre, voyez notre sire roi retiré à l’écart ; son chef repose sur ses deux mains, et les sanglots oppressent sa poitrine ; si Dieu ne lui vient en aide, nous verrons notre sire privé de sa droite raison ». Aliénor d’Aquitaine et Louis VIIpriant pour avoir un enfant Dans cette extrémité, les chevaliers cherchent à le distraire ; Suger veut calmer son maître par de sages paroles, mais en vain. Le roi n’écoute que sa douleur ; il macère son corps, il redouble ses jeûnes : les austérités de son époux fatiguaient la jeune reine. « Il est plus moine que roi », disait-elle. Toujours troublé de son remords, le roi, dans l’amour qu’il conservait pour Aliénor, se livrait à une inquiétude qui devenait facilement de la jalousie, car il voyait la légèreté de la reine ; mais la plaie, la grande plaie de son cœur c’était le souvenir de Vitry. Bernard de Clairvaux vivait alors et remplissait le monde chrétien de l’excellence de sa doctrine et de la sainteté de sa vie. Louis VII s’adressa au saint de Dieu pour calmer le tourment de son cœur déchiré ; Bernard lui montra le ciel comme la récompense d’une pénitence sincère ; il le releva à ses propres yeux, et, sans affaiblir cette terreur salutaire que faisait naître dans le cœur d’un roi le regret d’un abus de la toute puissance, le saint lui fit comprendre que le pécheur ne doit jamais désespérer de la miséricorde offerte à tous. Le pape Eugène III venait d’inviter les fidèles à une seconde croisade ; saint Bernard présenta au roi la délivrance des lieux saints comme l’expiation la plus conforme au rang et au pouvoir d’un roi pénitent. Louis VII se sentit facilement convaincu. A la voix du pape, il convoque une assemblée à Vézelay en Bourgogne, où archevêques, évêques, prieurs des monastères, tous les seigneurs, tous les chevaliers, les populations de provinces entières se retrouvèrent le 31 mars 1146. Aliénor y suivit son époux ; elle s’y montrait dans sa grâce souveraine ; Louis le Jeune avait oublié sa douleur, ou plutôt elle existait au fond de son cœur, pour augmenter son courage. Le couple royal prit place sur une estrade élevée, à la vue de la multitude ; car toute cette foule était en pleine campagne ; il ne se serait pas trouvé d’édifice assez vaste pour en contenir la dixième partie. A côté du roi siégeait l’abbé Suger dont la politique désapprouvait la croisade, mais dont le génie rassurait la France, car c’est à lui que Louis VII remettait en partant le soin de gouverner. Debout sur le bord de l’estrade, saint Bernard, vêtu de l’habit de Cîteaux, allait porter la parole ; il tenait une croix de bois à la main ; toute sa personne prêchait, si l’on peut s’exprimer ainsi, avant qu’il n’eût commencé, tant la sainteté de sa vie, qu’on lisait dans ses traits et dans sa contenance, disposait à croire à sa parole ; et quand cette parole se faisait entendre, forte, douce, véhémente, pleine de raison et d’enthousiasme, l’effet en était irrésistible. Louis VII prenant la croixpour la IIe Croisade Le roi prit le premier la croix ; Bernard attacha sur l’habit royal le drap rouge, symbole du vœu du croisé. Aliénor couvrit son épaule du signe sacré ; des clercs distribuèrent les croix à la multitude : elles se trouvèrent bientôt épuisées, quelque soin qu’on eût pris d’en préparer un grand nombre. Alors saint Bernard coupa sa propre robe ; on baisa, comme les vêtements d’un autre saint Paul, la bure grossière du réformateur de Cîteaux, on la recueillit et il s’opéra des miracles. Sur l’ordre du pape, saint Bernard continue sa prédication ; il parcourt l’Allemagne, entraînant les populations ; convertissant, guérissant, édifiant ; renouvelant l’esprit de foi et de piété ; s’opposant courageusement à tous les excès ; les chrétiens voulaient massacrer les Juifs ; un moine sans mission en avait déjà donné le conseil et le signal. « Que faites-vous ? s’écrie saint Bernard ; par quel esprit exterminez-vous les Juifs ? Ne sont-ce pas des lettres vivantes qui annoncent la passion du Sauveur ? Un temps viendra où ils se convertiront, et ce n’est pas en vain que l’Église, au jour du Vendredi-Saint, demande à Dieu qu’il ôte le voile de leurs cœurs. Gardez-vous de leur enlever la vie ; ne vous préparez pas à une mission sainte par des homicides ». Il persuada Conrad III, empereur du Saint Empire romain germanique, de se croiser, disant que c’était là le miracle des miracles tant l’empereur avait d’abord apporté d’opposition à ce départ. Louis VII, avant de partir, conduisit Aliénor dans les principales villes, où les deux époux renouvelèrent et confirmèrent les privilèges féodaux. La reine resta surtout longtemps à Poitiers, et le roi fit à l’église de Saint-Hilaire don de la chapelle du Palais des ducs. Quand Aliénor quitta ces riches provinces elle se vit comblée des bénédictions du peuple. Ses ordonnances témoignent de son habileté. La première semaine de la Pentecôte (14 juin 1147), après avoir pris l’oriflamme à Saint-Denis, Louis le Jeune franchit les murs de Paris : la reine le suivait à petites journées en la compagnie de ses nobles dames. On se conforma peu, dans la sainte entreprise, aux avis de l’abbé de Cîteaux : « Point de chiens, point d’oiseaux de chasse, point de femmes de mauvaise vie ; point de divertissements profanes ». Loin de là, dès le départ, l’armée offrait le spectacle des plus honteux scandales ; Aliénor donnait l’exemple de la légèreté et de la dissipation. Arrivée à Constantinople, où l’empereur Manuel Ier aurait bien voulu éconduire les Croisés, et de là passant en Asie, la reine s’occupa peu du sérieux de la croisade. Déjà on avait essuyé bien des malheurs ; l’armée de Conrad, qui était arrivée la première en Syrie, s’y était vue décimée par les maladies, par la faim et par la soif. Louis conduisait la sienne en assez bon ordre ; mais il était trompé par les guides que lui avaient donnés les Grecs. Arrivé vers le milieu de l’Asie Mineure, non loin d’lconium, il avait prescrit une marche convenable : Aliénor était portée dans sa litière en avant du corps d’armée ; elle suivait la hauteur ; elle découvre une vallée délicieuse, entrecoupée d’eaux vives et plantée d’arbres. Arrivée des Croisés à Constantinople. Louis VIIet Conrad, empereur d’Allemagne, entrent dans la ville Elle veut y descendre. Le porte-oriflamme Geoffroy de Rançon, seigneur de Taillebourg, a l’imprudence d’y consentir. Mais, à peine a-t-on franchi la montagne, à peine Aliénor et ses dames se reposent-elles, assises sous un ombrage si rare dans le désert, les Sarrasins, cachés en embuscade derrière la vallée, paraissent tout à coup et enveloppent l’armée ; Aliénor n’échappe que par les efforts inouïs de ses chevaliers, et, quand le roi arrive, il trouve ses soldats en fuite ou défaits ; ceux qu’il amène, fatigués de la marche, obligés de combattre quand ils comptaient sur le repos, sont vaincus. Lui-même, pour défendre sa vie, est contraint de chercher un refuge sur un arbre adossé au rocher : il y reste jusqu’au jour. Tandis que, dévoré d’inquiétude et de chagrin, ignorant le sort de la reine, pleurant son armée, Louis veille dans cet asile peu assuré, il est attaqué à la lueur des étoiles mais abat d’un coup de son épée la main du premier des sept ennemis ; la lutte s’engage terrible, acharnée ; elle dura quatre heures, pendant lesquelles le roi se défendit avec une valeur désespérée. A la fin, ses opposants lâchent prise : « C’est un fier chrétien, disent-ils sans le connaître, et nous l’avons assez combattu ». Echappé à un si grand danger, Louis continua sa route ; il retrouva Aliénor non loin de Dorylée, et l’empereur Conrad à Tarse. Telle était la douleur de ces deux monarques, qui avaient vu périr leur armées presque avant d’avoir combattu, qu’au moment où ils s’abordèrent, ils ne purent que tomber en sanglotant dans les bras l’un de l’autre sans proférer une parole. Quand on apprit cette défaite à Paris, le peuple accusa saint Bernard, et lui reprocha avec amertume d’avoir conseillé une entreprise que Dieu ne protégeait pas. Dans ses lettres, saint Bernard en montre une vive douleur ; il dit qu’il a cru agir par l’esprit de Dieu, mais que les péchés des Croisés ont sans doute mis obstacle à l’accomplissement de l’entreprise. Raimon accueille Louis VII à Antioche De Tarse, Louis, presque sans armée, passa sur des vaisseaux jusqu’à Antioche. Raimon de Toulouse y régnait ; il était oncle de la reine Aliénor et mit le plus grand empressement à recevoir ses hôtes comme souverains et comme parents. Ces chrétiens d’Orient, sans quitter absolument les coutumes européennes, ne pouvaient rester étrangers aux usages de l’Asie ; il résultait de là un mélange original et piquant qui donnait un caractère particulier aux fêtes, aux mœurs, aux habitudes. Aliénor se livra sans réserve au plaisir des fêtes que lui offrait son oncle. Dédaigneuse et folâtre, la reine paraissait insulter par sa gaîté à la tristesse de Louis : tant de légèreté choquait le roi ; bientôt les soins de Raimon parurent dépasser les égards d’un oncle et le respect d’un vassal ; la jalousie de Louis s’éveilla : Raimon lui demandait des secours contre le sultan d’Iconium. « J’ai fait vœu, répondit Louis, de ne guerroyer contre qui que ce fût, jusqu’à ce que j’aie accompli mon pèlerinage à Jérusalem ». Le duc d’Antioche pressa la reine de solliciter pour lui. Le roi manifesta son indignation. – Quoi ! vous comptez pour si peu l’accomplissement d’un vœu ?... Quel intérêt vous presse pour Raimon ? Nous avons séjourné trop longtemps à sa cour ; il est temps de partir. – Partez, dit Aliénor ; pour moi je n’ai pas fait de vœu, et je reste ; que prétendez-vous en alliant tant d’austérité à tant de jalousie ? Ne puis-je me reposer chez mon oncle après la fatigue de cette longue route, sans que vos soupçons m’y assiègent ? – Si vous êtes innocente, prouvez-le en me suivant, répétait le roi. – Il me convient de rester et non de partir, répondait Éléonore. Les altercations se renouvelèrent plusieurs fois de la sorte. La reine osa parler de séparation : « Nous sommes parents, dit-elle, et, si vous me persécutez, je réclamerai ; je pourrai alors rester là où il me plaît ». Il fallut obéir cependant ; de gré ou de force (car on a dit que le roi la fit enlever), Aliénor partit. Louis VII la rejoignit à quelques lieues au-delà d’Antioche. L’histoire couvre d’un voile impénétrable les mystères de ce triste séjour ; les conjectures se multiplient, les chroniqueurs et les romanciers forment chacun la leur : Mathieu Pâris croit avoir donné raison de tout quand il dit que « la reine Aliénor était diffamée pour avoir péché avec un Sarrazin de la race de Satan ». D’autres ont nommé Saladin comme ce complice de la reine. Quel est ce Saladin ? Le grand Saleh Eddin, si célèbre depuis dans la troisième croisade, aurait eu ici à peine dix ans, et n’était point sultan à l’époque de la deuxième croisade. Ce qui est vrai, c’est que les soupçons du roi, son courroux, la légèreté de la reine n’avaient plus de bornes ; que le siège de Damas (la seule opération militaire de cette guerre), ayant été levé, tout ce long voyage, tout cet armement n’eut pour résultat que l’accomplissement du pèlerinage de Louis VII à Jérusalem. Il fallut quitter l’Orient, en déplorant la perte de tant de guerriers qui y avaient péri. Pour se soustraire à la perfidie de l’empereur Manuel et à la haine du duc d’Antioche, Louis s’embarqua sur les vaisseaux du brave Roger, roi de Sicile, de cette noble maison de Tancrède, illustre en Orient et en Italie, et retourna par mer en Europe. Roger tira heureusement le roi des mains des Grecs, le conduisit avec la reine en Sicile, et de Sicile à Rome, où Louis VII passa quelque temps auprès du pape Eugène II. Ce pape était un pontife vertueux, ami et disciple de saint Bernard, qui gouverna l’Église avec douceur et fermeté. Il prenait souvent les avis de saint Bernard, entretenait une correspondance avec ce grand saint, une autre avec l’abbé Suger, et s’entourait des lumières de son siècle. On a dit que le roi lui avait confié ses chagrins relativement à la reine Aliénor ; mais il ne reste là-dessus aucun monument historique. Dès qu’il fut de retour en France, cette sombre mésintelligence entre Louis VII et son épouse se manifesta clairement aux yeux de la cour. Il ne paraît pas qu’Aliénor fît rien pour la faire cesser ; le sage Suger (auquel le roi décerna à son retour le titre de père du peuple, tant il avait gouverné avec succès et bonté pendant ces quatre années), Suger, en entrant bien avant dans la confiance de son maître et de son roi, cherchait vainement à calmer ses chagrins ; il affirme dans ses écrits qu’il a protesté formellement contre le projet du roi, qui était de répudier sa femme ; mais Aliénor haïssait Suger autant qu’elle dédaignait Louis : « J’avais cru épouser un roi et non un moine », répétait-elle injurieusement pour faire allusion à la fois aux pratiques religieuses du roi son mari, et à sa déférence pour les avis du vertueux abbé de Saint-Denis ; son humeur ambitieuse et son esprit d’intrigue donnaient autant de peine au ministre que de chagrin au roi. Elle-même, loin de craindre le divorce, disait hautement qu’elle le demanderait pourvu qu’on n’alléguât pas d’autre motif que la parenté. « Il me déplaît, disait-elle, d’être la femme d’un homme qui a le menton rasé. Je serai libre de prendre un chevalier qui saura porter barbe longue » Suger mourut le 13 janvier 1152 ; consolé par une tendre et pieuse lettre de saint Bernard, humble comme le dernier des religieux, il expira après avoir, à genoux, sur le marbre de Saint-Denis, demandé à tous ses religieux de lui pardonner les fautes qu’il avait pu commettre parmi eux. Le roi assista à ses obsèques et y pleura amèrement. Il exprima hautement ses regrets : la mémoire de Suger, restée en bénédiction dans son abbaye, parmi les pauvres qu’il soulageait et les opprimés dont il avait soutenu les droits, est en honneur dans la postérité : son nom est inscrit à côté de celui des plus sages ministres, des hommes qui ont uni au plus haut degré, le savoir et la vertu, la probité et le talent. Deux mois après la mort de son ministre, le mardi précédant Pâques fleuries, Louis se trouvait en personne à Beaugency, au milieu d’une assemblée composée des prélats les plus illustres de la France. Aliénor n’y était pas présente ; il y fut procédé à la requête que faisait le roi pour invoquer la nullité du mariage. Le chancelier fit un discours pour exposer les motifs de Louis VII : « Il est inutile, dit-il, d’insister sur les chagrins du roi, et sur ce qui s’est passé en Palestine ; il n’est personne qui ne connaisse les bruits qui ont couru, et le roi, qui veut respecter l’honneur de cette grande princesse, ne doit pas approfondir la vérité des faits dont la certitude l’obligerait à déployer toute sa sévérité. Il s’en rapporte à la reine elle-même. Lorsqu’elle a voulu à Antioche se séparer du roi son époux, elle a invoqué la parenté comme un témoignage de la nullité de son mariage ; c’est ce que le roi soumet au jugement de l’Assemblée. Si la parenté est prouvée, l’union de Louis avec Aliénor sera annulée ». L’archevêque de Bordeaux, chargé de porter la parole pour la reine, n’insista sur la première partie, que pour dire « que si on craignait de découvrir la vérité, il n’était pas juste d’adopter des soupçons contre l’honneur de la reine, et de fonder le mécontentement du roi sur des faits dont la preuve était douteuse ; cela est injurieux à l’honneur de la reine et à celui du roi son époux, dit l’orateur ». Puis, avec plus de modération qu’on ne devait en attendre s’il n’eût pas été d’accord avec Aliénor, il ajouta : « A l’égard de la parenté, il est vrai, et la reine elle-même le reconnaît, qu’elle existe du quatrième au cinquième degré par femmes de la maison de Bourgogne ; la reine ne prétend pas le contester, mais sans doute elle préférerait s’unir au roi pour demander une dispense que de consentir à la séparation. Toutefois elle s’en rapporte aux légitimes juges, au très saint père, et au roi, notre sire, son époux ». Répudiation d’Aliénor L’assemblée constata la parenté d’après la déclaration des témoins, et prononça le 21 mars 1152 la séparation en laissant les parties libres de contracter une autre alliance. Deux évêques et deux des seigneurs présents à l’assemblée allèrent annoncer à la reine le résultat du jugement. On lit dans les Annales d’Aquitaine : « Incontinent qu’elle en fut avertie, elle tomba évanouie d’une chaire [chaise] où elle étoit assise, et fut plus de deux heures sans parler ni desserrer les dents. Quand elle fut un peu revenue, elle commença de ses clairs et verds yeux à regarder ceux qui lui avoient premièrement dit la dure nouvelle en leur disant : Ah ! messieurs, qu’ai-je fait au roi pourquoi il me veut délaisser ? en quoi l’ai-je offensé ? quel défaut a-t-il trouvé en ma personne ? Je suis jeune assez pour lui, je ne suis point stérile... Je suis riche assez ; je lui ai toujours obéi, et si nous parlons de lignage, je suis de la lignée de l’empereur Othon le premier, et du roi Lothaire, descendue de la vraie tige de Charlemagne ; et davantage, nous sommes parents par père et par mère, si il le veut connoître ». La violence de cette douleur dura peu : promptement consolée, l’épouse répudiée de Louis le Jeune se trouva souveraine de grands domaines par la retraite des garnisons françaises que Louis VII rappela. Tout le Poitou et toute l’Aquitaine n’obéirent plus qu’au nom d’Aliénor. De Blois, où elle se vit menacée d’être enlevée par le comte de Champagne, elle passa à Tours, et de Tours, « avertie par son bon ange », dit la chronique, elle alla à Poitiers. Ces avertissements de son bon ange auraient eu pour but de faire éviter à Aliénor la rencontre de Geoffroy Plantagenêt, comte d’Anjou, qui voulait l’arrêter dans le dessein de l’épouser ; or, Aliénor avait formé le projet d’épouser Henri, duc de Normandie, frère de ce même Geoffroy. On a prétendu que le dessein en était formé avant la répudiation, et que la coquetterie de la reine, son humeur et ses dégoûts servaient sa politique. Quel que fût le mobile de la conduite de la reine, à peine, depuis six semaines, était-elle séparée de Louis, et souveraine dans Poitiers, que le jeune Henri Plantagenêt la fit demander en mariage. Don Bouquet, l’auteur des Annales d’Aquitaine, raconte gravement qu’Aliénor répondit « qu’elle avait délibéré de ne jamais épouser homme ». Cette délibération fut de courte durée ; car, « dès qu’on lui eût remontré continue l’historien, qu’elle était haïe du roi de France et qu’elle ne devait pas mépriser l’alliance d’un seigneur puissant, qui devait devenir roi d’Angleterre », la remontrance « la toucha soudain » et elle permit au duc de Normandie de venir la voir à Poitiers. Henri pouvait plaire à la légère Aliénor ; elle ne trouvait pas dans l’extérieur de ce jeune chevalier la sévérité de Louis ; l’air et le maintien de Henri Plantagenêt annonçaient sa haute naissance ; ses cheveux d’un blond doré, parfumés et rangés avec soin, ornaient admirablement son front ; sa physionomie spirituelle, fine et prudente ; son regard, doux et agréable dans le repos, foudroyant et plein de feu dès qu’il était animé par la colère, son adresse pour tous les exercices du corps, sa grâce au milieu de sa cour, où il aimait à paraître le faucon au poing, le don de la parole, tous ces avantages, relevés du prestige de la jeunesse (il avait à peine vingt ans), étaient plus qu’il ne fallait pour gagner l’amour de l’héritière de Guyenne. En vain Louis VII mit tout en œuvre pour empêcher ce mariage ; Henri épousa Aliénor le 18 mai 1152. Le chagrin qui porta Louis VII à entrer en Normandie, où il prit Vernon, ne put prévenir les funestes effets de cette union qui porta de riches provinces à l’Angleterre. Mais Aliénor ne devait, dans sa longue vie, ni donner ni trouver le bonheur : l’inconstance de Henri II lui prépara de longs chagrins ; elle expia, par les tourments de la jalousie, les soucis qu’elle avait causés à son premier mari. Reine d’Angleterre en 1154, lorsque la mort d’Etienne de Blois (dont le fils avait épousé en 1140 Constance, sœur de Louis VII) mit cette riche couronne sur la tête de Henri, Aliénor ne put déployer son génie altier que dans les scènes que sa fureur faisait essuyer à Henri II ; on la vit poursuivre et humilier les femmes qu’elle supposait plaire au roi. A ce sujet, l’anecdote de Rosemonde appartient tant au roman qu’à l’histoire. On a accusé, mais à tort, Aliénor d’avoir présenté une coupe empoisonnée à Rosemonde, que le roi tenait cachée dans les détours d’un labyrinthe à Woodstock ; une version plus authentique dit que Rosemonde est morte religieuse vingt ans plus tard. On vit aussi Aliénor passer de l’excès de la colère à des retours de tendresse, puis tourner contre leur père l’esprit de ses enfants ; c’est elle qui fomenta la révolte de son fils aîné Henri de Court-Mantel, que le roi avait imprudemment associé à la couronne. Le reste de la vie d’Aliénor se trouvera avec plus de détails dans l’histoire des Reines d’Angleterre ; qu’il nous suffise ici de dire qu’Aliénor ne craignit pas d’intriguer même à la cour de Louis VII pour fournir des armes à ce fils rebelle ; elle l’encouragea à rechercher l’alliance de l’Écosse à la tête de quatre cents vaisseaux. Cependant Henri II d’Angleterre détourna l’orage par sa prudence ; pardonnant tout à fait, il consentit à faire couronner Marguerite de France (fille de Louis le Jeune épousée par le prince Henri), et il alla se remettre de ses chagrins dans ses beaux domaines de Normandie, où il reçut la visite de son fils et de sa belle-fille ; mais lors de nouvelles révoltes, Henri reconnut les conseils de sa femme dans la conduite de ses enfants, et, en 1173, il fit enfermer Aliénor dans une prison, où elle vécut seize années dans une rigoureuse captivité. Quand Richard Cœur de Lion, fils de Henri II et d’Aliénor, monta sur le trône en 1189, son premier soin fut d’ouvrir la prison de sa mère ; il parut avoir à cœur de lui donner tous les témoignages d’amour et de respect qu’un fils doit à sa mère. A sa prière, il ouvrit les prisons d’Angleterre. En ce temps où les lois étaient si incomplètes, il se commettait un grand nombre d’injustices ; les prisons renfermaient autant de captifs innocents que de criminels dignes de châtiments : la vieille reine avait tant souffert de sa captivité, qu’elle s’appliqua depuis à procurer toujours la délivrance des prisonniers. Comme son fils la laissa libre de gouverner ses Etats d’Aquitaine et de Poitou qu’elle n’avait pas vus depuis si longtemps, elle se trouva heureuse de revoir ce beau ciel d’Aquitaine vers lequel sans doute s’étaient souvent reportées ses pensées quand des tristes fenêtres de sa prison, elle ne voyait que le ciel brumeux de l’Angleterre. Sa course à travers ses bonnes villes, ses châteaux et ses fiefs fut un concert de bénédictions, car partout elle délivrait les captifs, elle accordait des grâces, et la foule la suivait en la proclamant sa souveraine et sa libératrice. La Guyenne lui dut de bonnes lois. Elle fit pour les mariniers d’Oléron des règlements qui ont été pendant longtemps le seul code qu’on ait suivi pour la marine. Tant que Richard vécut, l’autorité d’Aliénor ne faillit point ; elle sut employer tous les prestiges de l’esprit et de l’affabilité pour charmer les Anglais las du dernier règne : ils obtenaient par elle tout ce qu’ils désiraient de leur jeune roi, que sa valeur brillante rendait l’idole de la nation. Mais cette reine ne manifesta jamais mieux à quel point elle était jalouse de l’autorité : ses discours rompirent l’alliance de Richard avec Alix de France, la sœur de Philippe-Auguste, fiancée dès l’âge de huit ans au roi d’Angleterre, et élevée sous les yeux de Henri II ; Aliénor accrédita les bruits les plus injurieux, et ne voulut point laisser monter sur le trône une femme dont le crédit déjà établi aurait pu balancer le sien. Que ces bruits fussent fondés ou non, Richard était bien aise de braver Philippe-Auguste : il fut donc facile à Aliénor de décider le renvoi d’Alix. Pendant la croisade que Richard et Philippe firent ensemble, après de graves sujets de mécontentement entre les deux rois, Richard déclara à Philippe qu’il lui rendait sa sœur, et il demeura à Palerme jusqu’à ce que sa mère lui amenât Bérengère d’Aragon, qu’il voulait épouser. Aliénor avait ménagé cette négociation. Elle-même, oubliant son âge, et suivant son goût pour les affaires, était allée en Aragon chercher cette princesse, qu’elle amena en Sicile, où se firent les noces ; puis, fière de son ouvrage, et déployant une inconcevable activité, sans craindre les périls de la mer, elle retourna en Angleterre, où elle usa de prudence pour maintenir les droits de Richard contre Jean. Quand Richard, au retour de la croisade, tomba aux mains de Henri VI du Saint Empire dit le Cruel, Aliénor hâta par son zèle la liberté de son fils ; nulle peine ne lui sembla trop grande : écrire à tous les nobles vassaux angevins, poitevins, aquitains ; prier, solliciter, envoyer ; parler elle-même ; faire, à soixante-dix ans, le voyage d’Allemagne, acquitter enfin les sommes exorbitantes que Henri VI exigeait, tout fut l’œuvre d’Aliénor. Elle sauva son fils ; mais il était de la destinée de cette reine de survivre à tout ce qui lui avait appartenu. Richard fut tué au château de Chalûs, en 1199. Geoffroi, troisième fils de Henri, était mort en laissant un fils du nom d’Arthur, auquel appartenait le trône. Jean sans Terre et sa mère Aliénor. Fragmentd’une fresque de la chapelle Sainte-Radegonde à Chinon, retraçant leur visite en septembre 1200 Mais comme la mère de ce jeune prince, Constance, était duchesse de Bretagne et pouvait revendiquer la régence, Aliénor aima mieux favoriser l’usurpation de son dernier fils, Jean sans Terre ; assiégée dans Mirebeau par les troupes de Philippe-Auguste, elle fut délivrée par Jean. Le dernier acte politique de sa vie fut la négociation du mariage de Louis (futur Louis VIII), fils de Philippe-Auguste, avec Blanche de Castille ; elle-même avait voulu se charger d’aller à la cour d’Alphonse le Noble, conclure cette union et ramener la jeune princesse. Qui aurait prévu, à l’heure du divorce de Louis le Jeune, qu’un jour la France devrait la mère de Saint-Louis aux soins d’Aliénor d’Aquitaine ! Lorsque la vieille reine traverse en plein hiver 1200 la France en tenant par la main Blanche de Castille, à la voir, appuyée sur cette jeune tige destinée dans les décrets de la Providence à pousser de si nobles rejetons, ne semble-t-il pas qu’elle vient militer son pardon, et qu’en donnant à la France cette reine excellente et cette mère accomplie, elle demande à la postérité d’oublier sa propre faute ! Les peuples de France virent encore une fois le reine Aliénor assise dans les lieux où elle avait régné ; elle y servait de mère à la jeune épouse, et elle y appelait son fils ce roi Dieudonné accordé aux prières de Louis le Jeune. Ce n’était pas la première fois qu’Aliénor paraissait à la cour de Philippe-Auguste ; elle y était venue en 1199 pour lui prêter hommage comme duchesse d’Aquitaine ; elle n’y reparut point depuis les noces de Blanche. Après une dernière visite à sa province chérie du midi, où la reportaient les souvenirs plus doux de sa jeunesse, alors qu’elle passait pour la « plus belle et la plus riche fleur d’Aquitaine », pour la « perle incomparable du Midi », et qu’elle reçut pour le première fois la visite de son premier époux, d’autres souvenirs sans doute l’engagèrent à abandonner le monde, à laisser à son petit-fils Henri III sa riche succession, et à venir à l’abbaye de Fontevraud, finir ses jours dans une retraite austère, où elle prit le voile malgré son grand âge. De riches dons à cette abbaye, des bienfaits sans nombre, des aumônes aux pauvres, les prières et le pénitence, tels furent les moyens par lesquels la femme de Louis VII, la veuve de Henri II, chercha un refuge centre les remords de sa vie. Elle a voulu être inhumée dans l’église du monastère. Elle mourut le 31 mars 1204. Aliénor eut deux filles avec Louis VII : Marie de France, né en 1145 et morte en 1198, qui épousa le comte de Champagne Henri Ier dit le Large ; Alix, née en 1150, au retour de la croisade, et morte en 1195, qui fut mariée à Thibault le Bon, comte de Blois et de Chartres (frère du comte de Champagne). Elle donna huit enfants à Henri II d’Angleterre : Guillaume, né en 1153 et mort en 1156 ; Henri le Jeune ou de Court-Mantel, né en 1155 et mort en 1183, qui épousa Marguerite, fille que le roi Louis VII eut avec sa deuxième épouse Constance de Castille ; Mathilde, née en 1156 et morte en 1189, mariée à Henri le Bon, duc de Bavière, et mère de l’empereur Othon IV ; Richard, né en 1157 et mort en 1199, qui devint roi d’Angleterre (son frère Henri étant mort) sous le nom de Richard Cœur de Lion ; Geoffroy, né en 1158 et mort en 1186, qui épousa l’héritière de Bretagne et fut père du malheureux Arthur ; Aliénor, née en 1161 et morte en 1214, mariée à Alphonse VIII roi de Castille dit le Noble, mère de Blanche de Castille ; Jeanne, née en 1165 et morte en 1199, qui épousa Guillaume II roi de Sicile, puis Raimon V comte de Toulouse, avant de devenir après la mort de ce dernier (1194) abbesse de l’abbaye de Fontevraud ; Jean sans Terre, né en 1166 et mort en 1216, qui devint roi d’Angleterre au détriment de son neveu Arthur. Même rubrique > voir les 96 ARTICLES Saisissez votre mail, et appuyez sur OKpour vous abonner gratuitement Vos réactions Prolongez votre voyage dans le temps avec notreencyclopédie consacrée à l'Histoire de France Choisissez un numéro et découvrez les extraits en ligne ! Numéro ? Magazine d'Histoire de France N° 44 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) Magazine d'Histoire de France N° 43 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) Magazine d'Histoire de France N° 42 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) Magazine d'Histoire de France N° 41 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) Magazine d'Histoire de France N° 40 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) Magazine d'Histoire de France N° 39 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) Magazine d'Histoire de France N° 38 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) 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