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Languedoc-Roussillon - Septimanie : origine et histoire du département Aude

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Départements français
Histoire des départements français. Les événements, histoire de chaque département : origine, évolution, industries, personnages historiques
Histoire du département de l’Aude
(Région Languedoc-Roussillon)
Publié / Mis à jour le jeudi 28 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Le territoire du département de l’Aude appartenait, avant la conquête romaine, à la confédération des Volces-Tectosages. Il fut conquis avant César par les généraux romains, et compris dans la Narbonnaise. Les Wisigoths envahirent le pays en 435, pendant qu’Aétius était occupé à réprimer les Bagaudes. Ils le conservèrent plus longtemps que leurs autres possessions gauloises, même après la bataille de Vouillé, grâce au secours du roi des Ostrogoths, dont les troupes battirent le fils du conquérant franc (508).

Ils eurent ensuite à résister au roi des Burgondes, qui dirigea sur le pays de Carcassonne, de 585 à 588, trois tentatives qui n’aboutirent qu’à affermir leur domination. Ce pays faisait alors partie de la Septimanie, ainsi appelée à cause des sept évêchés que les rois wisigoths y avaient établis. La domination gothique ayant été renversée en Espagne en 711, l’irrésistible invasion des Arabes fut poursuivie par les vainqueurs de ce côté-ci des Pyrénées. L’empire des musulmans y fut court. Le duc d’Aquitaine, Eudes, les en chassa ; mais il travaillait moins pour lui-même et pour son éphémère maison que pour la dévorante ambition des Carlovingiens, qui, peu de temps après, soumettaient Narbonne et Carcassonne (759-762).

Le premier comte de Carcassonne dont il soit fait mention dans les chroniques est Oliba, de la famille des comtes de Barcelone. Il était comte en 819, et l’on suppose que son comté venait d’être érigé par Louis le Débonnaire, lorsque ce prince détacha le Carcassez et le Rasez de la Septimanie pour les réunir au marquisat de Toulouse et au royaume d’Aquitaine (817). Le Rasez, dont le nom venait d’un ancien château appelé Redas, peut-être la Rennes actuelle, formait un comté particulier, depuis qu’un archevêque de Narbonne, chassé de sa ville par les Sarrasins, y avait transporté son siège épiscopal, et avait procuré à ce petit pays les honneurs du titre féodal. Narbonne était elle-même un comté ; ainsi, trois comtés répondaient alors au département actuel de l’Aude. En 880, la Rasez fut uni par un mariage au Carcassez pour n’en être plus jamais séparé.

Le comte Arnaud, le premier que l’on rencontre possédant le Carcassez à titre inamovible et comme propriété (940), eut trois fils auxquels il partagea ses États. L’aîné fut comte de Carcassonne sous le nom de Roger Ier, et eut à son tour trois fils, dont le second fut le premier comte de Foix, et servit ainsi de souche à une des plus illustres maisons du Midi.

Roger III, mort sans enfants (1067), institua pour son héritière sa soeur Ermengarde, laquelle s’empressa de se donner un premier protecteur en épousant Raymond-Bernard, vicomte d’Albi et de Nîmes, et un second protecteur en vendant, moyennant onze cents onces d’or, la suzeraineté du Carcassez et du Rasez à son parent, le comte de Barcelone. La branche cadette des comtes de Foix fit de vains efforts pour faire prévaloir les droits des mâles. Ermengarde avait fait entrer le comté de Carcassonne -dans une maison capable de le défendre.

En 1150, un seul homme était vicomte de Béziers, d’Albi, d’Agde et de Carcassonne. Nous disons vicomte de Carcassonne ; car, au commencement du XIIe siècle, Bernard-Aton avait abandonné le titre de comte et s’était contenté dé celui de vicomte ; la charge et le titre existaient déjà depuis un siècle à Carcassonne. Hâtons-nous de dire qu’à la même époque le même Bernard-Aton avait adroitement transporté son hommage de la maison de Barcelone à celle des Saint-Gilles, comtes de Toulouse (1112). Cette politique était dirigée contre les prétentions de la maison de Foix.

Sous le titre général de vicomte de Béziers, Raymond Trancavel possédait donc, au milieu du XIIe siècle, la vicomté de Carcassonne, dont nous ne poursuivrons point l’histoire distincte. Les événements de la guerre des Albigeois se retrouveront dans l’histoire des villes et châteaux. A la suite de cette guerre, la vicomté de Carcassonne passa, avec celle de Béziers, sous la domination des Montfort. C’est en 1211, pendant le siège du château de Minerve, que Raymond Trancavel céda tous ses domaines à Simon de Montfort, par un acte dans lequel il déclarait les abandonner en son nom et au nom de sa postérité, « sans avoir été ni circonvenu, ni trompé, ni entraîné par la force ou la ruse, mais de son propre mouvement, par l’effet de sa pure et simple libéralité. »

Mensonges des traités ! Espéraient-ils donc, ceux qui firent signer celui-ci, que la postérité crédule prendrait une spoliation pour un don volontaire ? Amaury de Montfort, successeur de Simon, céda en 1224 ses droits sur le Carcassez au roi de France, Louis VIII. Plus tard, en 1240, l’héritier légitime, Raymond Trancavel, fit une tentative pour reprendre les domaines de ses pères et enleva les faubourgs de Carcassonne. Mais, obligé de lever le siège et de traiter avec saint Louis, il signa, en 1247, une cession complète en faveur du roi de France ; il lui abandonnait tous ses droits sur la vicomté de Carcassonne comme sur les autres et lui transportait les hommages de ses vassaux.

L’acte offre, comme celui de 1211, les apparences d’une volonté libre et consentante ; ici, du moins, une chose donnait à la spoliation quelque couleur de transaction et d’échange : c’était une rente de six cents livres assignée par le roi à Trancavel et à ses successeurs, à prendre sur divers fonds de la sénéchaussée de Carcassonne. Le seigneur féodal devenait un pensionnaire de la royauté. Sort précaire, triste fin d’une des plus brillantes puissances territoriales du midi de la France au Moyen Age !

Les domaines des comtes de Carcassonne devinrent une sénéchaussée. Cette sénéchaussée, fondée par Simon de Montfort, maintenue par saint Louis s’étendait alors depuis le pays de Foix jusqu’à Montpellier ; resserrée plus tard dans des limites plus étroites, elle n’en conserva pas moins une grande importance, puisqu’elle comprenait les onze vigueries de Carcassonne, de Cabardez, de Minervois, de Béziers, d’Albi, de Gignac, de Limoux, de Narbonne, de Fénouillède, de Termenois et des Allemans, le bailliage de Sault, la châtellenie de Montréal, les comtés de Castres, de Pézenas, de Cessenon, les vicomtés de Narbonne, de Lautrec et d’Omélas, la seigneurie de Mirepoix. Ces sénéchaux s’intitulèrent d’abord sénéchaux du roi dans les pays d’Albigeois, et plus tard sénéchaux de Carcassonne, Béziers et Limoux.

Depuis sa réunion à la France en 1247, le pays dont se compose le département de l’Aude suivit la destinée des autres contrées qui dépendaient du Languedoc. Les guerres de religion vinrent porter atteinte à la prospérité dont il jouissait ; mais elle fleurit de nouveau sous Louis XIV, surtout lorsque ce prince eut autorisé la création du beau canal du Midi, auquel les principales villes du département doivent aujourd’hui leur activité et leur industrie.

 
 
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