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Légendes, croyances, superstitions : vieille légende de saint Christophe

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Légendes, Superstitions
Légendes, superstitions, croyances populaires, rites singuliers, faits insolites et mystérieux, récits légendaires émaillant l’Histoire de France
Christophe (La légende de saint)
(D’après « Le Magasin pittoresque », paru en 1834)
Publié / Mis à jour le lundi 8 février 2016, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Avant d’être chrétien, saint Christophe se nommait Offerus. C’était une espèce de géant. Il avait un gros corps, de gros membres, et une grande figure où respirait la bonté. Quand il fut à l’âge de raison, il se mit à voyager en disant qu’il voulait servir le plus grand roi du monde.

On l’envoya à la cour d’un roi puissant qui fut bien réjoui d’avoir un serviteur aussi fort. Mais un jour, le roi entendant un chanteur prononcer le nom du Diable, fit aussitôt le signe de la croix, avec terreur.

« Pourquoi cela ? demanda Christophe.
— Parce que je crains le Diable, répondit le roi.
— Si tu le crains, tu n’es donc pas si puissant que lui ? Alors je veux servir le Diable. »

Saint Christophe, par le graveur bolonais Marc Antoine Raimondi (vers 1480 - vers 1530)

Saint Christophe, par le graveur bolonais
Marc Antoine Raimondi (vers 1480 - vers 1530)

Et Offerus quitta la cour. Après avoir longtemps marché, il vit venir à lui une grande troupe de cavaliers ; leur chef était noir et lui dit :
« Offerus, que cherches-tu ?
— Je cherche le Diable pour le servir.
— Je suis le Diable, suis-moi. »

Offerus suivit le Diable. Mais un jour, la troupe rencontra une croix sur le chemin, et le Diable ordonna de retourner en arrière :
« Pourquoi cela ? dit Offerus.
— Parce que je crains l’image du Christ.
— Si tu crains l’image du Christ, tu es donc moins fort que le Christ ? Alors je veux servir le Christ. »

Et Offerus continua seul sa route. Il rencontra un bon ermite et lui demanda :
« Où est le Christ ?
— Partout, répondit l’ermite.
— Je ne comprends pas cela, dit Offerus ; mais si vous dites vrai, quels services peut lui rendre un serviteur robuste et alerte ?
— On sert Jésus-Christ par les prières, les jeûnes et les veilles, ajouta l’ermite.
— Je ne peux ni prier, ni jeûner, ni veiller, réplique Offerus ; enseignez-moi donc une autre manière de le servir ? »

L’ermite le conduisit au bord d’un torrent furieux qui descendait des montagnes et il dit :
« Les pauvres gens qui ont voulu traverser cette eau se sont tous noyés. Reste ici, et porte ceux qui se présenteront à l’autre bord sur tes fortes épaules ; si tu fais cela pour l’amour du Christ, il te reconnaîtra pour son serviteur.
— Je veux bien le faire pour l’amour du Christ, répondit Offerus. »

Il se bâtit donc une petite cabane sur le rivage, et il transportait nuit et jour tous les voyageurs d’un côté à l’autre du torrent. Une nuit, comme il s’était endormi de fatigue, il entendit la voix d’un enfant qui l’appela trois fois par son nom : il se leva, prit l’enfant sur ses épaules et entra dans le torrent. Tout à coup les flots s’enflèrent et devinrent furieux, et l’enfant pesa sur lui comme un lourd fardeau ; Offerus déracina un grand arbre et rassembla ses forces mais les flots grossissaient toujours, et l’enfant devenait de plus en plus pesant. Offerus, craignant de noyer l’enfant, lui dit en levant la tête : « Enfant, pourquoi te fais-tu si lourd, il me semble que je porte le monde. »

Saint Christophe, par Conrad Witz (XVe siècle)

Saint Christophe, par Conrad Witz (XVe siècle)

L’enfant répondit : « Non seulement tu portes le monde, mais celui qui a fait le monde. Je suis le Christ, ton Dieu et ton maître, celui que tu dois servir. Je te baptise au nom de mon père, en mon propre nom, et celui du Saint-Esprit. Désormais, tu t’appelleras Christophe » (c’est-à-dire porte-Christ).

Depuis ce jour, Christophe parcourut la terre pour enseigner la parole du Christ ; et il fut, selon l’opinion la plus connue, martyrisé en Lycie, durant la persécution de Dèce, vers 251. La bonté de saint Christophe a été l’origine de plusieurs proverbes. On disait entre autres choses :

« Qui te mane vident nocturno tempore rident. »
Ceux qui verront saint Christophe le matin riront le soir.

 
 
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