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Louis XI préfère un âne à ses astrologues

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Anecdotes insolites
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Louis XI préfère un âne
à ses astrologues
(D’après « Dictionnaire historique et critique »
Tome 9 (par Pierre Bayle), édition de 1820)
Publié / Mis à jour le mercredi 26 juin 2019, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Si Louis XI, s’entourant d’astrologues pour lire dans l’avenir et repousser de funestes influences, les consultait sur toutes ses entreprises, même les plus simples, une mésaventure sans conséquence fut un jour sujet de raillerie pour le roi qui reprocha à son obligé d’en savoir moins qu’un âne, cependant qu’un autre de ces « voyants », faisant une fois l’objet d’une pointe d’ironie du monarque, retourna la situation à son avantage...

Dans un ouvrage paru en 1649 et intitulé La sage folie, fontaine d’allégresse, mère de plaisir et reine des belles humeurs, nous pouvons lire l’anecdote suivante au sujet du roi : Louis, XIe du nom, ayant en sa cour un très fameux astrologue, étant un jour en délibération d’aller à la chasse, lui demanda s’il ferait beau temps, et s’il ne doutait point de la pluie ; lequel ayant regardé son astrolabe répondit que le jour devait être beau et serein : le roi se délibère donc de suivre son dessein ; mais étant sorti de Paris et arrivé près de la forêt, rencontra un charbonnier touchant son âne chargé de charbon, qui dit que si le roi faisait bien, s’en retournerait, parce que dans peu d’heures tomberait une grande tempête.

« Mais comme les paroles de telles gens sont pour l’ordinaire méprisées, le roi n’en fit compte, ains [mais] entre dans la forêt, où il ne fut pas sitôt que le temps s’obscurcit, les éclairs et tonnerres commencèrent à éclater, et la pluie à tomber de telle façon, que chacun tâchant de se sauver, laissèrent le roi tout seul, qui n’eut d’autre recours qu’à la valeur de son cheval, pour échapper cette infortune.

Image d'Épinal de 1895 illustrant la fable de La Fontaine L'Âne et ses maîtres (fable 11, livre 6)

Image d’Épinal de 1895 illustrant la fable de La Fontaine L’Âne et ses maîtres (fable 11, livre 6)

« Le jour suivant, le roi ayant fait venir à lui ce charbonnier, lui demanda où il avait appris l’astrologie, et comment il prédit si au juste le temps qui arriva ? Alors le charbonnier répondit : Sire, je n’ai jamais été en école, et de fait je ne sais ni lire ni écrire ; toutefois je tiens un bon astrologue en ma maison qui ne me trompe jamais. Alors le roi tout étonné lui demanda comme s’appelait cet astrologue. Alors le pauvret tout honteux répondit : Sire, c’est l’âne que votre majesté me vit hier mener chargé de charbon : sitôt que le mauvais temps s’apprête, il baisse les oreilles en avant, va plus lentement qu’à I’accoutumée, et se frotte contre les murailles ; par ces signes donc, sire, je prévois la pluie assurée, et les mêmes furent la cause qu’hier je dis à votre majesté de s’en retourner.

« Ce qu’entendu par le roi, fit chasser son astrologue, et donna quelque petit gage au charbonnier, afin qu’il eût de quoi traiter son âne, en disant : Vivit enim Dominus, quia deinceps alio non utar astrologo, quam carbonarii asino. Hé ! pauvres astrologues, où en êtes-vous logés, si un âne en sait plus que vous ? »

Il y en eut un, nous apprennent les Lettres nouvelles de monsieur Boursault, accompagnées de fables, de remarques, de bons mots, et d’autres particularités aussi agréables qu’utiles (1702), qui vint à Paris et qui, « sur la seule physionomie des personnes qu’il voyait, tirait leur horoscope et leur disait de combien d’années serait le cours de leur vie. Ayant dit à une dame que le roi aimait, qu’elle mourrait dans huit jours, et la chose étant arrivée comme il l’avait dite, Louis XI crut qu’elle était plutôt morte de la peur qu’il lui avait faite que de la maladie qu’elle avait eue, et résolut de venger cette mort sur celui qui en était la cause.

L'astrologue. Gravure (colorisée ultérieurement) d'Albrecht Dürer (1495)

L’astrologue. Gravure (colorisée ultérieurement) d’Albrecht Dürer (1495)

« Il l’envoya quérir, et commanda à des gens de ne pas manquer, à un signal qu’il leur donnerait, de prendre l’astrologue et de le jeter par la fenêtre. Aussitôt que le roi l’aperçut : Toi qui prétends être un si habile homme, lui dit-il, et qui sais si précisément le sort des autres, apprends-moi un peu quel sera le tien, et combien tu as encore de temps à vivre.

« Soit que l’astrologue eût été secrètement averti du dessein du roi, ou qu’il le connût par l’étendue de sa science : Sire, lui répondit-il sans témoigner aucune frayeur, je mourrai trois jours avant votre majesté. Le roi n’eut garde de le faire jeter par la fenêtre après cette réponse : au contraire, il eut un soin particulier de ne le laisser manquer de rien, et fit tout ce qu’il put pour différer la mort d’un homme que la sienne devait suivre de si près. »

 
 
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