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2 janvier 1604 : le Parlement de Paris enregistre l'édit par lequel Henri IV rappelle les jésuites.

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2 janvier 1604 : édit par lequel Henri IV rappelle les jésuites
Publié / Mis à jour le mercredi 11 novembre 2009, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Il n’est pas d’institution dont la fortune ait subi des vicissitudes plus nombreuses et plus uniformes dans leur variété que l’ordre fondé par Ignace de Loyola. Tour à tour protégé, dissous, puis rétabli par les papes ; toléré, proscrit, puis rappelé par les rois, son histoire, si compliquée en apparence, pourrait se réduire à deux faits, qui s’y reproduisent sans cesse, le bannissement et le rappel, le rappel et le bannissement. Nous trouvons à la date du 2 janvier un exemple de l’un et de l’autre.

Depuis leur établissement en France (5 juillet 1561 ), les jésuites prêchaient de vive voix et dans leurs livres la doctrine du régicide : Jean Châtel, leur élève, voulut passer de la théorie à la pratique. Les maîtres furent enveloppés dans la punition du disciple. Un arrêt du parlement de Paris, un édit d’Henri IV les bannirent à jamais du royaume : une pyramide s’éleva pour éterniser la mémoire du crime et du châtiment (27 et 29 décembre 1694, 7 et 9 janvier 1695).

Mais rien n’est impossible à l’intrigue et à la ruse. Avant dix ans tout avait disparu, l’arrêt, l’édit et même la pyramide. Il y a jus : la sentence de bannissement n’avait jamais reçu son exécution qu’à moitié. Les parlements de Bordeaux et de Toulouse ne joignirent pas leurs voix à celle des parlements de Paris, de Dijon et de Rouen ; de sorte que jusqu’à leur rappel les jésuites restèrent cantonnés dans le Languedoc et dans la Guienne.

C’était peu de chose à leurs yeux s’ils ne revenaient à Paris, ils n’oublièrent aucun moyen pour s’en faire ouvrir les portes : négociations, promesses, flatteries, impostures, menaces, tout fut mis en œuvre. Ils se firent des appuis parmi lès courtisans : ils gagnèrent un homme vil, appelé Fouquet de La Varenne que le bon Henri IV employait à d’autres affaires qu’à celles de l’Etat. Henri IV avait peur des jésuites. Il en convint franchement dans le conseil ; et Sully, qui combattit fortement son opinion, a pris soin de nous transmettre les paroles du monarque : « De deux choses l’une, disait-il : il faut les rétablir simplement, restituer leur réputation flétrie et mettre à l’épreuve la sincérité de leurs belles promesses ; ou bien il faut les rejeter entièrement, accroître contre eux toutes les rigueurs, afin qu’ils n’approchent jamais de mes états, ni de ma personne. Dans ce cas, je les réduis au désespoir ; et ne pourront-ils pas, dans cet état de désespoir, attenter à ma vie ? ce qui me la rendrait si misérable et langoureuse, demeurant toujours ainsi dans les défiances d’être empoisonné ou bien assassiné (car ces gens ont des intelligences et correspondances partout, et grande dextérité à disposer les esprits selon ce qui leur plaît), qu’il me vaudrait mieux être déjà mort, étant en cela de l’opinion de César, que la mort la plus douce est la moins prévue et attendue. » ( Économies Royales de Sully, t. III, chap. XXX.)

Ces craintes si naïvement exprimées avaient fait une impression trop vive sur l’âme du roi, pour qu’il pût en triompher, Dans le mois de septembre 1603, il laissa échapper l’édit de rappel. Les jésuites revinrent plus puissants qu’ils n’étaient partis : de toutes les conditions qu’on mit à leur retour, ils n’en observèrent qu’une seule, celle qui les obligeait à tenir constamment à la cour un des leurs pour répondre des actions de la compagnie et servir d’otage. Cet otage ne tarda pas à devenir le prédicateur et le confesseur de nos rois.

Longtemps le Parlement refusa d’enregistrer l’édit qui rappelait les jésuites : il s’était prononcé avec la même énergie contre leur établissement : comme alors, il fallut céder. Le roi croyait avoir racheté sa vie, le poignard de Ravaillac l’attendait ! — Édouard Monnais.

 
 
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