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Communes à l'honneur : Loches (Indre-et-Loire)

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Patrimoine : Communes
Balade au coeur des communes, départements, régions et pays de France, pour découvrir la richesse de leur patrimoine touristique
Loches
(Indre-et-Loire)
Publié / Mis à jour le dimanche 25 juillet 2010, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 5 mn
 

A Loches, la nature et les hommes ont su réaliser un véritable chef-d’oeuvre, un décor enchanteur faisant de cet endroit privilégié un des sites les plus séduisants de France, un des hauts-lieux architecturaux de notre pays. On s’étonnera toujours, en flânant dans les vieilles rues de la petite cité ou le long des remparts de sa forteresse, de découvrir tant de merveilles... Oui, Loches est bien, comme le disait l’écrivain Maurice Bedel, la ville "où l’on approche le plus près la Grâce française".

Le donjon

Le donjon

L’histoire de Loches est fortement liée à l’Histoire de France. Une tour en bois destinée à la défense de la campagne environnante s’élevait au sommet d’un éperon rocheux dès le Xème siècle. Le domaine appartenait à l’origine à Foulques le Roux, comte d’Anjou, et c’est son descendant, Foulques Nerra (le Noir), qui fit élever la première forteresse en pierre, de plan carré. Foulques Nerra, devenu comte à l’âge de 17 ans, est connu dans l’histoire de France sous le rude profil d’un combattant qui passa toute sa vie à guerroyer contre ses voisins les Comtes de Blois.

Il était le fils de Foulques le Bon, homme de lettres et d’esprit, dont les célèbres paroles "Un roi ignorant n’est qu’un âne portant une couronne", à Louis V, sont restées dans toutes les mémoires. Très pieux, il se rendit trois fois en pélerinage à Jérusalem pour expier ses fautes. La figure de Foulques Nerra est liée à la construction de nombreux donjons et ouvrages militaires ainsi qu’à une douzaine de châteaux-forts imprenables, conçus pour les exigences défensives de l’époque.

Le château

Le château

A Loches, le donjon mesurant 25x15 m de côté fut élevé entre 1005 et 1070. Sa hauteur dépasse les 38 m et ses murs, mesurant entre 2 et 3 m d’épaisseur, sont percés de meurtrières et couronnés de mâchicoulis à travers lesquels on jetait des projectiles sur les assaillants. A l’intérieur, les trois étages étaient pourvus de cheminées dont les conduits sont visibles de l’extérieur.

Foulques Nerra mourut et fut enterré à Loches en 1040. Son successeur, Geoffroi Martel d’Anjou, réussit à défaire les comtes de Blois à Saint-Martin-le-Beau ; les comtes d’Anjou purent ainsi disposer tranquillement du Château de Loches et du Donjon où ils firent construire d’autres dispositifs de défense du côté sud.

La Collégiale Saint-Ours

La Collégiale Saint-Ours

Ils restèrent les maîtres des domaines environnants jusqu’à ce que le dernier des Foulques épouse la fille du Duc de Normandie, qui était aussi roi d’Angleterre. Leur fils, Henri Plantagenêt, fut élu roi d’Angleterre en 1154 et dut bientôt combattre contre le roi de France Philippe-Auguste qui s’empara de la plupart des domaines des Plantagenêts. A la mort d’Henri II Plantagenêt, son fils, Richard Coeur de Lion, se rendit en Terre Sainte pour la Troisième Croisade. Mais à son retour il fut emprisonné par l’Empereur Henri VI, en Autriche, et Philippe-Auguste en profita pour obtenir de Jean sans Terre, le frère de Richard, de nombreux domaines, dont Loches. Après avoir retrouvé sa liberté, Richard Coeur de Lion s’empara de nouveau de Loches, en 1195, après seulement trois heures de combat. Il s’éteignit quatre ans plus tard à Chinon. Son héritier légitime, Arthur, fut assassiné par Jean sans Terre. Ce dernier combattit encore contre Philippe-Auguste qui, en 1205, reprendra Loches au bout d’un an de siège.

Le Château passa alors à la couronne de France qui fit construire d’autres ouvrages défensifs et, plus tard, le Vieux Logis pourvu de tourelles et d’un chemin de ronde, situé dans la partie septentrionale. C’est ici qu’en juin 1429 Jeanne d’Arc rejoignit, après la prise d’Orléans, le dauphin Charles afin de le convaincre de se faire couronner roi à Reims. C’est dans une tour de la même aile du château que Charles VII installa Agnès Sorel, Dame de Beauté, en 1444, première favorite officielle d’un roi de France.

Elle fut connue sous le nom de Dame de Beauté en hommage à sa belle apparence mais aussi parce que le roi lui avait fait don du domaine de Beauté-en-Champagne. Agnès avait seulement vingt ans quand le roi, qui en avait quarante, en tomba amoureux. Elle s’intéressait aux affaires de l’Etat, fut très dévote et comblait de ses bienfaits l’église locale de Notre-Dame de Loches, connue aujourd’hui sous le nom de collégiale Saint-Ours.


La Porte des Cordeliers
La Tour Saint-Antoine

Cette église avait été construite sur le terrain occupé par une forteresse entre le XIe et le XIIe siècle. Sur son portail sont sculptés des palmettes, des figures humaines, des monstres et des animaux d’influence romane, surmontés par une "Adoration des Mages". A l’intérieur nous pouvons découvrir aujourd’hui une première partie plus ancienne, du XIe siècle, et d’autres parties des XIVe et XVe siècles.

La Dame de Beauté s’éteignit en 1450, à vingt-huit ans, vraissemblablement des suites d’une grossesse difficile. Cependant on chuchota qu’elle avait été empoisonnée par le dauphin, le futur Louis XI, dont elle aurait repoussé les avances, laissant Chinon pour Loches. Agnès avait demandé à être ensevelie dans l’église chère à son coeur et à laquelle elle avait laissé un legs de deux mille écus d’or.

Quand Louis XI monta sur le trône, les moines crurent bon de demander la permission de déplacer la dépouille de cette "pécheresse" dans le château prétextant que celle-ci ne pouvait rester dans un lieu sacré. Mais la menace de devoir rendre tous les dons offerts par Agnès au monastère fit rapidement changer d’avis les religieux et la dépouille de la Dame de Beauté resta dans l’église jusqu’à la Révolution sous son monument d’albâtre.

Le tombeau

Le tombeau

Au cours du XVe siècle, les rois de France firent compléter le Vieux Logis avec de nouvelles habitations, avec la Tour Neuve et le Martelet. Les Logis Royaux se composèrent alors d’une tour et d’une enceinte du XIIIe siècle, d’un ensemble de constructions avec une tour de garde du XVe siècle, construit à la même époque qu’un autre donjon donnant accès à la Porte des Cordeliers et à la Tour Saint-Antoine.

Dans l’aile nouvellement construite se trouve la chapelle d’Anne de Bretagne, d’abord femme de Charles VIII, puis de Louis XII. Cette pauvre reine eut, dès sa jeunesse, de grands chagrins. A vingt-trois ans, elle avait déjà perdu ses parents, un mari et quatre enfants. Elle aimait se retirer pour prier dans une petite pièce qu’elle avait fait installer à Loches, sur les parois de laquelle était sculptée l’hermine bretonne, argentée sur fond d’azur, et meublée d’un autel et d’une cheminée qui en ornaient deux angles.

A la Révolution, les insurgés pénétrèrent dans la forteresse, détruisant le Vieux Logis, la chapelle d’Anne, les prisons et l’église Notre-Dame. Prenant le riche tombeau d’Agnès Sorel pour celui d’une sainte, ils le profanèrent, abattant la statue. Plus tard, les restes d’Agnès furent transférés au château et son tombeau se trouve aujourd’hui dans l’une des salles du Vieux Logis. La Dame de Beauté que nous voyons est une copie de l’original en albâtre et la représente les mains jointes, veillée par deux petits anges, et deux agneaux à ses pieds.

Une fillette

Une fillette

Le Donjon de Loches servit aussi de prison et nombre de hauts personnages en occupèrent les cellules à partir du XVe siècle. Le Cardinal de la Balue qui avait conspiré contre le roi Charles XI et le fit tomber aux mains de Charles le Téméraire, fut emprisonné en 1469 dans la Tour Ronde. On raconte que le cardinal fut enfermé dans l’une de ces cages qu’il avait, par ironie du sort, lui-même inventées. On les appelait des "fillettes" à cause de leurs petites dimensions (1,50 x 1,75 m). La nuit, la cage était suspendue à plusieurs mètres du sol pour décourager toute tentative de fuite.

Philippe de Commynes, le fameux historien, fut lui aussi emprisonné à Loches. Il avait trahi Louis XI en embrassant la cause de la faction qui s’était opposée au Roi. Dans le Martelet fut détenu Ludovic Sforza dit le More, duc de Milan. Cet homme de lettres raffiné avait été fait prisonnier à la bataille de Novare et, après un premier séjour à Bourges, il fut enfermé à Loches. En égard à son rang, Louis XII lui concéda quelques "commodités". Ludovic Sforza décora lui-même les parois et la voûte en berceau de sa cellule avec un heaume, des armes, des étoiles et quelques inscriptions dont "Celui qui n’est pas contan". Il resta emprisonné pendant huit ans, jusqu’en 1508. La légende dit qu’à peine libéré la vue de la lumière du jour le fit mourir sur place. Dans d’autres cellules furent "invités" Antoine de Chabannes et Jacques Hurault, évêques du Puy et d’Autun, qui participèrent à un complot avec le connétable de Bourbon contre François Ier. Pendant leur longue détention, ces deux religieux eurent le temps de sculpter dans leur prison un petit autel et un chemin de croix.

On parle aussi d’une grande quantité de pièces et de grottes souterraines sous le donjon de Loches. Dans ces souterrains qu’il nous est encore loisible de visiter on trouve la salle des tortures. Installée à la moitié du XVe siècle par Charles VII, elle conserve encore certains instruments avec lesquels étaient bloqués les chevilles des prisonniers. Ironisant sur la dureté du traitement, une inscription dans la Tour Ronde déclare : "Entrez, Messieurs, chez le Roi notre maître".

La forêt

La forêt

Vous pourrez également découvrir la Maison Lansyer, située dans la forteresse, qui occupe la demeure familiale du peintre Emmanuel Lansyer (1838-1893), léguée à la ville de Loches. L’artiste, qui avait commencé par travailler comme dessinateur près de Viollet-le-Duc, fut ensuite l’élève de Courbet. Outre les toiles de Lansyer, on peut admirer des gravures de Canaletto et de Piranèse, et des esquisses de Delacroix ainsi qu’une collection d’objets japonais (en particulier une saisissante armure de samouraï du XVIIIe siècle).

Vous vous laisserez également charmer, dans un cadre pittoresque d’habitations troglodytiques, par la carrière de Vignemont. Une promenade au long d’un parcours de 600 m éclairé et aménagé vous permettra de découvrir l’histoire du tuffeau, depuis sa naissance, au fond de la mer, il y a 90 millions d’années, jusqu’à son exploitation par les hommes qui l’ont employé pour la construction des plus prestigieux monuments du Val de Loire, comme des plus simples demeures, de l’époque gallo-romaine, à nos jours.

En dehors de la ville, vous découvrirez la forêt domaniale de Loches. Cette ancienne forêt royale s’étend sur 3586 ha. Différentes essences constituent une partie de sa richesse : essentiellement le chêne sessile. Elle conserve les aménagements et infrastructures des XVIIIe et XIXe siècle : allées forestières et carrefours en étoiles. Sur certains, ont été édifiées des pyramides : lieux de rendez-vous de chasse à courre. Des itinéraires pédestres à thème historique ou sylvicole offrent d’intéressantes promenades.

VISITER LE SITE
www.lochesentouraine.com

 
 
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