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Cocarde. Origine, étymologie mots de la langue française

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Savoir : Mots, Locutions
L’étymologie de mots et l’origine de locutions de la langue française. Racines, évolution de locutions et mots usuels ou méconnus
Cocarde
(D’après « Le Courrier de Vaugelas », paru en 1870)
Publié / Mis à jour le vendredi 12 juin 2020, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Pourquoi certain morceau d’étoffe, généralement taillé en rond, de couleurs variées, indiquant un grade, l’appartenance à une nation, à une armée ou à un parti, et qu’on porte au chapeau, s’appelle une cocarde ?

Si, le plus souvent, on ne peut trouver immédiatement l’étymologie des mots, cela tient à ce qu’ils ont cessé d’être appliqués à l’objet qu’ils désignèrent dans l’origine, et qui a été remplacé par un autre dont le nom n’a aucune analogie avec le terme dont on veut la signification primitive. Afin de connaître le sens originel de cocarde, remontons en quelque sorte à l’histoire de l’objet, et nous aurons des chances d’y trouver la solution cherchée.

La cocarde a succédé à l’écharpe. Avant d’être ce que nous la voyons aujourd’hui, c’était, d’après le Dictionnaire de l’Encyclopédie « une bouffette de rubans assortissans à l’ordonnance, que les gens de guerre attachoient au bouton du chapeau. »

Arquebusier chargeant son arme. Lithographie de Paul de Sémant extraite de Histoire du Chevalier Bayard par Théodore Chalu (1898)
Arquebusier chargeant son arme. Lithographie de Paul de Sémant
extraite de Histoire du Chevalier Bayard par Théodore Chalu (1898)

Mais que portaient les gens de guerre à leur chapeau avant cette bouffette ? Sous Charles VI et sous les rois ses successeurs, il paraît, d’après Jean-Baptiste Bullet (Recherches historiques sur les cartes à jouer, paru en 1757) que les chevaliers portaient des plumes sur leur bonnet, et le même auteur nous fournit des preuves de ce fait.

Ainsi, Monstrelet, au chapitre 62 de son premier volume, parle de « dix-huit chevaliers vestus de vermeil, à beaux plumats paillettés d’or. » Dans les tableaux en miniature qui représentent les personnages d’une pièce intitulée Joyeuse destinée, les acteurs ont des plumes sur leur bonnet. La coiffure en pain de sucre des actrices nous fait connaître que cette pièce a été jouée avant le règne de Louis XII (1498-1515).

Le seigneur de Basché, dans Rabelais, veut qu’on donne à ses pages « ses beaux plumails blancs avec des pampilletes d’or. » On voit dans la vie du chevalier Bayard que, sous Louis XII, nos guerriers portaient des plumes. Brantôme parle ainsi de M. de Jour, colonel des Légionnaires de Champagne : « Je l’ai vu en l’âge de quatre-vingts ans, s’habiller aussi proprement et gentiment qu’on eût vu jeune gentilhomme à la Cour, et toujours son chapeau et bonnet couvert de plumes très belles et naïsves ; et disoit ce bon homme, que cela sentoit encore sa vieille guerre et le vieux temps qu’il estoit aventurier delà les monts. »

Henri IV portait un panache blanc sur la tête à la bataille d’Ivry. Les pages du Petit-Jehan de Saintré portaient chacun « un très bel chappel de plumes à ses couleurs. » Or, quel oiseau fournissait généralement ces ornements du chapeau de nos guerriers ? C’était le coq : le mot coq est certainement l’étymologie demandée.

Cependant il faut se garder de croire que cocarde soit venu directement de coq. On fit d’abord le nom de coquart, par lequel on désigna ceux qui portaient de ces plumes : Alain Chartier n’appelle-t-il pas veaux coquarts les muguets qui, pour imiter les braves, mettaient des plumes .de coq sur leur bonnet ? Plus tard, on appela bonnets à la cocarde des bonnets où les enfants mettaient des plumes de coq.

Le guerrier au chapeau orné d’une grande plume. Dessin de Jacques Callot (1592-1635)

Cette expression, qui signifiait simplement bonnets à la manière cocarde, fut interprétée par bonnets ayant une cocarde, et dès lors le mot cocarde, originairement adjectif, fut érigé en substantif, comme cela a eu lieu pour mansarde, employé au même titre dans couverture à la mansarde.

Ainsi, cocarde, qui est actuellement substantif, viendrait de ce même mot employé d’abord comme adjectif dans à la cocarde, expression tirée de coquart, lequel désignait les « muguets » qui imitaient les soldats d’autrefois en portant comme eux des plumes de coq à leur chapeau.

 
 
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