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Histoire du costume : chapeaux d'été pour chevaux

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Mode, Costumes
Variations des costumes depuis les Gaulois jusqu’au XIXe siècle. Histoire du costume, vêtement, coiffures, chaussures. Mode vestimentaire
Chapeaux d’été pour chevaux
(D’après « Le Journal de la jeunesse », paru en 1899)
Publié / Mis à jour le mercredi 21 juillet 2021, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
L’été 1899, les Parisiens virent apparaître dans leurs rues des chevaux coiffés de chapeaux de paille. Cette mode n’avait été adoptée jusqu’ici que pour les chevaux de camions, de fardiers, de voitures de laitiers ou de bouchers ; c’est à peine si quelques cochers de fiacre indépendant avaient osé coiffer leur bête du casque de paille à pompons rouges.

Les voitures de maîtres s’étaient toutefois abstenues, mais on pressentait que si l’usage se généralisait, il y aurait un débouché inattendu pour la chapellerie et qui prêterait à des variations amusantes.

En 1899, l’idée de coiffer les chevaux paraît, au premier abord, assez bizarre et quelque peu fantaisiste, et cependant cet usage depuis longtemps répandu hors d’Europe répond à une véritable nécessité pour les pays soumis à des étés torrides. En Amérique, les chevaux de gros labeur sont presque toujours munis de coiffures durant la saison chaude. A New-York, entre autres, c’est alors un usage absolument courant comme nous l’apprend M. J. R. Creed.

Modes élégantes de New-York

Modes élégantes de New-York

« Les étrangers, qui visitent cette ville pour la première fois en été, nous dit-il, manifestent leur surprise d’y voir les chevaux portant chapeau. Il n’y a cependant rien de surprenant dans cette mode, car il est indispensable ici de couvrir la tête des chevaux qui travaillent tout le jour dans nos rues brûlantes. Il n’est pas question en cela d’améliorer leur bien-être, mais bien de garantir leur existence elle-même. Et pourtant, l’apparence que présente un cheval ainsi accoutré prête non seulement au rire de celui qui le contemple pour la première fois, mais paraît toujours grotesque à ceux mêmes qui sont accoutumés à ce spectacle.

« Il y a à cela deux raisons. La forme de la tête du cheval, et particulièrement la position des oreilles, rendent assez difficile l’adoption d’un couvre-chef fournissant l’abri nécessaire ; de plus, cet appendice ne s’accorde guère avec l’ensemble Du harnachement qu’une longue pratique nous a habitués à considérer comme constituant l’habillement de ces animaux. De plus, la question de savoir si le cheval aura ou non un chapeau est en général laissée au discernement de celui qui le conduit et qui, ayant à fournir à ses frais cet indispensable accoutrement, s’ingénie pour le remplacer par le procédé le plus économique : souvent il se contente d’une simple éponge, dont le rôle, il faut en convenir, est tout aussi avantageux, car il suffit de tenir cet objet imbibé d’eau pour protéger efficacement le front du cheval contre les effets du soleil. Mais, les gens ayant quelque goût pour l’élégance dédaignent cet ingénieux subterfuge.

« C’est généralement dans la première semaine de juillet que l’on voit apparaître aux devantures des bourreliers de New-York et d’autres grandes villes américaines les nouvelles modes de chapeaux d’été pour chevaux. On en voit de toutes les dimensions, de toutes tes formes.

« Le modèle le plus goûté semble cependant être le panama pointu bordé de ganse rouge et surmonté d’un pompon de laine de même couleur ; des trous percés aux points convenables et selon la dimension de la tête de chaque animal permettent le passage et le libre jeu des oreilles ; enfin de petites sangles l’assujettissent à la têtière. Une jeune fille se contenterait fort bien de cette élégante coiffure, mais il fait assez ridicule mine sur le large front d’un épais timonier ou d’un lourd cheval de brasseur.

« La mode varie du reste, presque à chaque saison. C’est ainsi que l’été dernier, on avait imaginé une assez bizarre structure en fil de fer, couverte de toile rayée de rouge ou de bleu et qui était posée entre les deux oreilles de la bête comme une corbeille renversée ; le tout était orné de nœuds de couleur en paillons de l’aspect le plus galant.

« Il y a, du reste, chez les fabricants une certaine tendance à suivre les modes des dames. A côté des chapeaux de paille à rubans et à fleurs artificielles, on voit des formes des plus fantaisistes, à la Miss Helyett, à l’armée du Salut, en visières de jockey, etc. Parfois un conducteur jovial coiffe son coursier d’un vieux chapeau à plumes, abandonné par son épouse.

Coiffures des chevaux d'omnibus à New-York

Coiffures des chevaux d’omnibus à New-York

« L’essentiel est que la tête de l’animal soit bien abritée du soleil et que le mouvement de ses oreilles ne soit pas gêné ; aussi un bon morceau de feutre épais suspendu sur le front remplacerait avantageusement le pittoresque chapeau de paille.

« Quelques fabricants ont eu l’ingénieuse idée de monter ces parasoleils en feutre sur un léger cadre de fil de fer, ce qui empêche l’étoffe — que l’on a, du reste, soin de percer de trous réguliers — d’adhérer aux poils et d’échauffer la tête : ils ont ainsi créé ce qu’ils appellent les « casquettes » de chevaux et la mode s’en est assez vite répandue, quoique cela soit considéré par les cochers comme moins « select ».

« On avait enfin imaginé d’affubler les chevaux d’une sorte de petit entonnoir en zinc posé sur le front, mais l’idée était détestable, car le métal s’échauffait et au lieu de protéger la tête augmentait les risques d’accidents. »

Ajoutons que, bien avant Paris, certaines villes du midi de la France avaient adopté cette mode américaine ; à Bordeaux et à Marseille, entre autres, les chevaux étaient depuis longtemps coiffés de chapeaux de paille.

 
 
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