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Histoire du costume, costumes anciens : toilette des élégantes du XVIIe siècle. Femmes : coiffure, corsages, mouches, gants

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Mode, Costumes
Variations des costumes depuis les Gaulois jusqu’au XIXe siècle. Histoire du costume, vêtement, coiffures, chaussures. Mode vestimentaire
Toilette des élégantes du XVIIe siècle :
costume simple, ample et riche
(D’après « Revue illustrée », paru en 1887)
Publié / Mis à jour le mercredi 5 juin 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
Avec le règne de Louis XIII commence cet habillement à la fois gracieux et sévère avec lequel nous ont familiarisés les tableaux de l’École flamande. Petite incursion dans le monde des rabats houppelés, des garcettes, de la hongreline, des mouches aux formes variées et des gants aux noms surprenants.

Il arriva à cette perfection par la passion des esprits élégants de ce temps-là pour tout ce qui avait un air de grandeur. Il s’imposa à toute l’Europe, et dès lors la France conquit dans sa plénitude l’empire de la mode, qu’elle possède encore aujourd’hui et qu’elle partageait jusqu’alors avec l’Italie et l’Espagne.

C’est une des plus brillantes époques de la beauté du costume des dames. Il est d’aspect à la fois simple, ample et riche ; l’ajustement, très stylé comme forme, offrait un magnifique mélange d’étoffes de satin, de velours rehaussé par l’éclat des superbes guipures et broderies qu’on fabriquait alors a Venise, à Gènes et dans les Flandres. Le faste faisait enfin alliance avec le bon goût. Rien de plus gracieux que la coupe de l’habillement depuis les épaules jusqu’aux pieds.

Pour la première fois depuis des siècles, le buste se montra sans être déformé par la robe, devenue une espèce de manteau ajusté en forme de redingote largement ouverte sur le devant, laissant voir une sous-jupe richement ornementée. Très étoffée par derrière, cette sorte de redingote formait de gros tuyaux au bas de la taille, qui était haut placée dans le dos et faisait chute des deux côtés vers les hanches. La jupe formait traîne dans le bas.

Les larges manches étaient fendues dans toute leur longueur et se fermaient au milieu du bras par un nœud de ruban ; elles étaient terminées vers le poignet par des manchettes en même broderie que le col ou rabat qui ornait le décolleté du corsage. Chaque forme de rabat avait son nom particulier : il y avait les rabats dentelés, rayonnés, houppelés, les rabats à la reine, à la guise, à la guimbarde, à la neige, à la fanfreluche.

A propos de ces corsages largement ouverts et à rabats, rappelons celui de Mlle&nbsp de Hautefort, objet de l’anecdote suivante rapportée par un Michelet certes toujours connue pour romancer l’Histoire : « Un jour, en souriant, Mlle de Hautefort tenait et laissait voir un petit billet. Voilà le Roi curieux. Il veut savoir ce que c’est. En badinant toujours, elle recule, et le Roi avance ; de plus en plus intrigué, il la prie de le laisser lire, avance la main pour le prendre. Elle le cache dans son sein. Le Roi est arrêté tout court et ne sait plus que faire.

« Cela se passait devant la reine Anne d’Autriche. Elle fit alors une chose hardie, et qui pouvait avoir de grandes conséquences. Elle prit les mains de la jeune fille et les tint, pour que le Roi pût la fouiller. Mais Louis XIII, encore plus embarrassé, recourut à l’expédient à la fois ridicule et excellent de prendre de petites pinces d’argent qui étaient là, et chastement, de ce lieu délicat, sans contact, enleva la lettre. »

Le dessin ci-dessus nous représente une dame de qualité de cette belle époque, en toilette de visite ou de gala, telle qu’elle aurait posé dans l’atelier des Van-Dyck et des Rubens. Sa coiffure est très simple ; pour la construire, ses cheveux étaient divisés en trois parties ; les deux parties fixées retombant sur les tempes et sur les oreilles se nommaient les bouffons ; la troisième partie était relevée sur le derrière de la tète et réunie en torsade ; le rang de cheveux pris à la racine et coupé court s’appliquait sur le front et s’appelait des garcettes.

Elle porte au cou un collier de perles fines nommé carcan. Son corsage a de grandes manches fendues du haut en bas, laissant paraître la manche de dessous en étoffe foncée et rayée, le tout serré à la hauteur du coude par un ruban. Ce corsage, très décolleté, est ouvert sur un plastron en même étoffe que les manches de dessous ; il est orné d’un grand rabat en même broderie que les manchettes. Un bijou, le Jazeran, ferme le col au milieu de la poitrine et va s’attacher sur l’épaule par deux rangs de perles fines.


TEXTE DE LA LEGENDE

On voit, suspendues à son côté, une petite glace et une montre, garniture obligée d’une toilette parfaite. Notons que le corsage était garni intérieurement d’une armature de fer tenant lieu de corset. Quant à la jupe, faite de taffetas de couleur chatoyante, elle retombait avec de gros plis. Pour transformer cette toilette en costume d’amazone, on mettait une veste appelée hongreline et un grand chapeau à plume.

L’ornement du visage était en grand honneur ; on se mettait toujours des mouches, et, par une recherche bizarre, le taffetas qui servait à les faire était découpé en croissant de lune, en étoiles, en figures de fleurs et même de bêtes et de personnages, de sorte que le visage donnait une véritable représentation d’ombres chinoises. Dans un cadre dont nous donnons ci-contre la reproduction, nous trouvons l’effigie d’une élégante qui nous donne une idée de cette singulière parure du visage.

Si on cherchait souvent à donner au visage l’éclat des fleurs à t’aide de la céruse et du vermillon, on cherchait aussi à en avoir la senteur en se parfumant outrageusement. Il n’y avait pas d’essence de l’Inde ou de l’Amérique, quelque forte qu’elle soit, qui ne fût répandue à profusion dans toutes les parties de l’habillement. Puisque nous en sommes au teint, disons encore que les dames, craignant de se gâter la peau, portaient souvent un masque de velours noir.

Un poète d’alors disait :

Il faut toujours avoir le masque sur les yeux,
De peur que peu à peu ce clair flambeau des cieux,
De ses traits élancés ne basane la face,
Où de la femme gît la principale grâce.

On craignait également pour la blancheur des mains aussi faisait-on grand usage de petits manchons tels que celui qui est suspendu au-dessous du masque. Les gants étaient en grande faveur et prenaient souvent leur nom des odeurs dont ils étaient imprégnés. On avait ainsi les gants à l’occasion, à la nécessité, à la Phyllis, à la Cadenet, à la Frangipane, à la Néroli.

Les bas se portaient de couleurs très voyantes et les souliers étaient fort coquets et délicats ; il n’était rien qu’on ne fît pour être chaussé mignonnement. Les dames de qualité allaient fort peu à pied ; leurs chaussures de satin à talons très élevés en témoignent suffisamment. Si, par hasard, elles sortaient a pied, elles mettaient des patins en velours, montés sur très hautes semelles en liège.

Il était de bon ton d’aller exhiber ses toilettes nouvelles à la promenade élégante qui se faisait en carrosse, sur le Cours, que la reine-mère avait fait planter d’arbres au bout des Tuileries, ou bien encore hors de la porte Saint-Antoine. C’était la promenade au Bois du temps.

Souvent les dames se réunissaient dans un salon pour travailler à l’aiguille. C’est une de ces réunions que nous montre le dessin ci-dessous. On remarquera deux de ces dames coiffées d’une sorte de capeline attachée sous le menton par un ruban passé autour du cou en manière de cravate.

Au fond de la chambre est placé un lit à panaches, et, à gauche, sur une chaise, est assis un petit king-charles, le chien à la mode au milieu du XVIIe siècle, en France et en Angleterre.

 
 
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