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L'impression 3D immortalise des instruments de musique d'antan

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L’Histoire fait l’Actu
Quand Histoire et Patrimoine font la une, s’invitent dans notre quotidien et deviennent un sujet d’actualité. Le passé au cœur de l’actu.
Impression 3D (L’) immortalise
des instruments de musique d’antan
(Source : Le Point)
Publié / Mis à jour le samedi 28 mars 2020, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Comme une machine musicale à remonter le temps : le musée de la musique de la Philharmonie de Paris s’est lancé dans le « clonage » d’instruments d’époque pour mieux les préserver, en faisant appel à l’impression 3D

De plus en plus populaire dans différents secteurs dès le début des années 2000, cette technique s’installe aussi dans le monde de la fabrication d’instruments et intrigue même les artisans traditionnels.

Le musée de la musique, qui rassemble une impressionnante collection de 7 000 instruments d’époque et objet d’art — dont une flûte en os de vautour datant de 2 500 ans, un piano de Chopin ou encore une guitare de Brassens —, a expérimenté récemment la reproduction en 3D d’une flûte traversière du début du XVIIIe siècle. Et le résultat est bluffant.

Au laboratoire du musée, Mina Jang, chercheuse en musique baroque et flûtiste professionnelle à l’origine du projet, en fait la démonstration devant l’AFP en jouant le même morceau sur un fac-similé de la flûte originale (2001) et son clone en 3D (2019). « Durant ma soutenance, j’ai joué les deux flûtes derrière un paravent... le jury était étonné, il n’avait pas trouvé de différence », explique la Coréenne de 35 ans qui a fait un master en musique, interprétation et patrimoine à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.

Mina Jang au laboratoire du musée de la musique de la Philharmonie de Paris
Mina Jang au laboratoire du musée de la musique de la Philharmonie de Paris.
© Crédit photo : Philippe LOPEZ / AFP

« Voyager dans le temps »
La véritable star de cette expérience est, elle, bien préservée derrière une vitrine du musée : une flûte fabriquée par Jacques-Martin Hotteterre (1673-1763), célèbre fabricant d’instruments de musique. Avant l’impression, une topographie par rayon X grâce au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France a été effectuée pour identifier les propriétés de la flûte.

« L’idée du départ était de savoir comment obtenir une copie d’un instrument rapidement tout en respectant la flûte originale », explique Mina Jang. L’impression prend 24h, l’artisanat au moins un mois ; et la technique 3D est beaucoup moins chère : quelques centaines d’euros contre quelques milliers chez un artisan.

Toutefois, la démarche est purement patrimoniale, tient à préciser Stéphane Vaiedelich, responsable du laboratoire du musée qui a collaboré aussi avec la Fondation des sciences pour le patrimoine et l’Institut Jean-Le-Rond-d’Alembert à la Sorbonne. « L’impression 3D, ce n’est pas pour supplanter les fabricants d’instruments », dit-il. « L’idée est de reconstituer un instrument historique à l’identique, d’en faire apprécier le son auprès du public, et de faire revivre tout un patrimoine d’instruments ».

« C’est un extraordinaire outil pour voyager dans le temps et de se réapproprier les répertoires anciens », assure-t-il, précisant qu’une deuxième flûte a été clonée. Si la technique est connue, « à ma connaissance, aucun autre musée n’a mené une expérience à un niveau scientifique », d’après le responsable.

Et s’il y a des cas uniques d’ensembles musicaux jouant des instruments d’époque, comme Les Siècles, fondée par le chef d’orchestre français François Xavier Roth, ce jeu est généralement périlleux pour ce patrimoine, car les instruments à vent supportent mal l’humidité. « Ça dilate le bois et ça casserait » les instruments, explique M. Vaiedelich.

Mais une flûte en bois de buis sonne-t-elle vraiment comme une flûte en plastique ? « Les auditeurs peuvent s’y méprendre. Quant à la perception sur les lèvres, il se peut qu’il y ait de très légères différences ». La flûte traversière a été le premier exemple car le plus évident : « l’essentiel du souffle du musiciens passe à l’extérieur de l’instrument, contrairement au hautbois. Le matériau a donc une influence moins importante sur le timbre », selon M. Vaiedelich.

Jacques-Martin Hotteterre. Gravure (colorisée ultérieurement) de Bernard Picart extraite de Principes de la flûte traversière ou flûte d'Allemagne, de la flûte à bec ou flûte douce et du hautbois (par Jacques-Martin Hotteterre), édition de 1707
Jacques-Martin Hotteterre. Gravure (colorisée ultérieurement) de Bernard Picart extraite
de Principes de la flûte traversière ou flûte d’Allemagne, de la flûte à bec ou flûte douce
et du hautbois
(par Jacques-Martin Hotteterre), édition de 1707

Nécessairement, la question environnementale s’impose, en raison du plastique. « Dans l’idéal, il faudra imprimer avec des matériaux de récupération ». Quid des fabricants artisanaux ? Selon Fanny Reyre Ménard, vice-présidente de la Chambre syndicale de facture instrumentale, le seul bémol est justement le matériau utilisé. « Pour les artisans, le plastique ne peut pas se comparer au bois. Pour le violon, c’est la caisse de résonance en bois qui va donner sa caractéristique sonore, c’est fondamental », précise-t-elle à l’AFP.

Mais l’imprimante 3D est en revanche « une formidable opportunité », dit-elle. « Ce n’est pas un danger mais un très bon outil de partage d’informations et de prototypes entre artisans », comme par exemple la personnalisation d’instruments selon les besoins du musicien. « Certaines parties gagnent à être adaptés comme les mentonnières des violons ou les embouchures des instruments à vent », précise Mme Ménard. « Et si je trouve une forme qui m’intéresse, j’envoie un fichier à un collègue, il l’imprime, c’est super ».

Le Point
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