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La Picardie : liée à vie à l’histoire de Monaco

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La Picardie : liée à vie
à l’histoire de Monaco
(Source : Le Courrier Picard)
Publié / Mis à jour le jeudi 8 janvier 2015, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
Si la principauté de Monaco est aujourd’hui dans la mouvance française, elle le doit à un traité signé à Péronne en 1641. Albert II et sa famille viennent toujours dans l’Aisne.

Le 10 décembre, les admirateurs des têtes couronnées ont été ravis d’apprendre les naissances de la princesse Gabriella et du prince héréditaire Jacques au sein de la famille princière de la Principauté de Monaco. Un endroit paradisiaque pour les amateurs de soleil, de paysages somptueux, de luxe, de Formule 1 et de belles carrosseries. Mais savent-ils que l’histoire de la Principauté est étroitement liée à celle de la ville de Péronne ?

À Monaco et dans la ville voisine de Monte-Carlo, dans ce territoire de 2 km2 (le plus petit pays indépendant du monde derrière le Vatican), la langue officielle est le français. L’histoire de cette principauté débute en 1191, quand l’empereur romain-germanique Henri VI cède des parcelles de Monaco aux Gibelins. Lesquels construisent une forteresse sur le rocher, où est aujourd’hui érigé le palais princier. Et pour attirer des habitants, les Gibelins offrent des terres et exonèrent de taxes ceux qui viennent y habiter. C’est le début de la principauté et des exonérations...

Le nom de Grimaldi, patronyme de la famille régnante, y est associé depuis 1297, quand le Génois François Grimaldi, déguisé en moine, entre avec ses frères d’armes dans la forteresse afin d’ouvrir les portes ses soldats, qui s’emparent alors de la ville. Sur les armoiries de la Principauté, deux moines tenant une épée rappellent cette histoire. La famille Grimaldi règne alors sur Monaco et traverse les décennies, en plein cœur des conflits entre Italiens, Français, Napolitains, Génois et Milanais.

Un mois de travail pour Louis XIII à Péronne
Monaco décroche son indépendance en 1524 ; sa souveraineté est reconnue mais la cité est placée sous protectorat espagnol par l’empereur Charles Quint. Le prince de Monaco devient le vassal du roi d’Espagne.

Château de Marchais (Aisne)

Château de Marchais (Aisne)

Mais la Guerre de trente ans, opposant la plupart des pays européens, éclate en 1618. Elle met face à face la France et l’Espagne. Durant un mois, le roi Louis XIII et le cardinal de Richelieu vivent au château de Péronne, point stratégique situé au cœur de l’Europe. Là, ils rédigent, avec le prince Honoré II de Monaco, les 14 points du Traité de Péronne, qui replace la principauté de Monaco sous le protectorat de la couronne de France. L’acte est signé le 14 septembre 1641.

Pourquoi ? Honoré II de Monaco voulait se débarrasser de l’Espagne, devenue bien trop dominante et envahissante à son goût. Sur les conseils de Richelieu, Louis XIII voulait, lui, renforcer sa puissance militaire sur les bords de la Méditerranée. Il reconnaît donc l’indépendance de la principauté, qu’il place sous sa protection.

Un second traité de Péronne est signé cinq jours plus tard : Louis XIII s’engage à respecter les libertés de la Catalogne et ne cherche pas à récupérer les biens d’Honoré II confisqués par le roi d’Espagne. Il est notamment stipulé dans le Traité de Péronne qu’en compensation, Louis XIII cède à Honoré II des terres comme les Baux de Provence, Menton, Roquebrune-Cap-Martin et Saint-Rémy-de-Provence.

Le Traité de Péronne a été respecté jusqu’en 1793 et la Révolution française. Là, les terres cédées au prince de Monaco en 1641 sont rendues à la France, Monaco restant indépendant et sous le protectorat français. Depuis, rien n’a changé.

La famille Grimaldi propriétaire de terres près de Laon

Mais là n’est pas le seul lien qui unit la principauté de Monaco à la Picardie. Il y a bien longtemps, le prince Rainier III, père d’Albert II, aimait venir chasser régulièrement autour de son château de Marchais, baptisé Domaine du Prince, à quelques kilomètres de Laon.

Aujourd’hui, c’est Albert II, ses sœurs Caroline et Stéphanie, ses neveux et nièces, qui y séjournent régulièrement. Ce château ainsi que 2 000 hectares de terres voisines appartiennent à la célèbre famille princière depuis leur vente en 1854 à Charles III de Monaco par Achille-Joseph Delamarre, ancien officier supérieur dans le corps royal de l’état-major du roi Charles X.

Les jumeaux du prince Albert II de Monaco, en apprenant l’histoire de leur famille, découvriront donc qu’elle est passée par Péronne il y a bientôt quatre siècles.

Monacu n’a rien à voir avec la principauté
À une poignée de kilomètres à l’ouest de Péronne, le petit village de Hem Monacu est situé sur les bords sinueux de la Somme. Paradis des pêcheurs, le village est aussi longé par l’Autoroute A1, la plus fréquentée d’Europe. Cette commune est la fusion de deux petits bourgs.

Monaco, Monacu... La ressemblance est frappante et tout le monde pensera, de prime abord, qu’une erreur d’écriture (un « o » mal formé devenu un « u ») pourrait être la cause de l’appellation de cette commune, et non pas une homonymie parfaite avec la principauté des bords de la Grande Bleue. Monacu est-il un lointain souvenir de la signature du Traité de Péronne en 1641 ? Au risque d’en décevoir certains, ce n’est absolument pas le cas. Monaco et Monacu n’ont rien en commun.

Un document géographique et historique de 1899 explique d’où vient ce nom qui peut faire sourire : « Monacu aura eu probablement pour étymologie Monacorum, domaine des moines », stipulent ces écrits. Et en italien, « monaco » veut dire « moine ». Dommage, un jumelage entre ces deux communes aurait été du plus bel effet.

Vincent Fouquet
Le Courrier Picard

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