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Charles X, cardinal de Bourbon. Portrait, biographie, vie et oeuvre

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Personnages : biographies
Vie, oeuvre, biographies de personnages ayant marqué l’Histoire de France (écrivains, hommes politiques, inventeurs, scientifiques...)
Charles X, cardinal de Bourbon
(D’après un article paru en 1839)
Publié / Mis à jour le mercredi 13 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Le personnage dont nous donnons ici le portrait n’est célèbre dans l’histoire que par le rôle passif qu’on lui fit jouer dans les troubles de la Ligue, ou plutôt par celui qu’on fit jouer à son nom ; car pendant le peu de durée de son règne illusoire, le prétendu Charles X était malade et prisonnier. Charles de Bourbon, cinquième fils de Charles de Bourbon, duc de Vendôme, et de Françoise d’Alençon ; frère puîné d’Antoine de Bourbon, roi de Navarre, père de Henri IV, est né à la Ferté-sous-Jouare, le 22 septembre 1523.

Le cardinal de Bourbon, Charles X, roi de la Ligue

Le cardinal de Bourbon, Charles X,
roi de la Ligue

C’était un homme fort ordinaire, à qui sa haute naissance avait valu de bonne heure les plus éclatantes dignités de l’Eglise. Evêque de Nevers à treize ans, de Saintes à dix-neuf, créé cardinal du titre de Saint-Sixte à vingt-trois ans, par le pape Paul III ; en 1548, archevêque de Rouen, deux ans après il posséda en outre plus de vingt abbayes, parmi lesquelles on comptait les plus éminentes et les plus riches de la France ; celles de Saint-Denis, de Saint-Ouen de Rouen, de Jumièges, de Corbie, etc.

Cette accumulation de bénéfices en faisait l’un des princes les plus riches de l’Europe ; disposant aussi d’énormes revenus, il aurait pu, dans des temps de troubles comme ceux où il vécut, se mettre en réalité à la tête des affaires, s’il avait eu une véritable ambition et la capacité nécessaire pour la soutenir. Loin de là, le cardinal de Bourbon mena une vie très ordinaire, visitant quelquefois ses abbayes, faisant le voyage de Rome pour l’élection de Paul IV, sans jamais saisir aucune occasion de déployer ses talents ou d’acquérir une importance personnelle.

En 1551, sous Henri II, il fut nommé lieutenant-général au gouvernement de Paris et Ile-de-France ; en 1561, il assista au colloque de Poissy ; il prit part aussi aux Etats généraux d’Orléans et de Rouen, et accompagna, en 1565, le roi Charles IX dans un voyage à Bayonne. La même année, Pie IV le fit son légat à Avignon, où il assista à un concile provincial tenu en cette ville en 1569, et en 1580 il présida l’assemblée générale du clergé de France à Melun.

En 1572, il fut élevé à l’évêché, compté-pairie de France, de Beauvais. Le jour de la fête de l’Ascension, le 30 avril 1573, la voûte qui soutenait le clocher de la cathédrale, élevé à 48 toises de hauteur au-dessus de la maçonnerie, élevée elle-même de 24 toises depuis le sol, tomba entièrement. Charles IX contribua à la réparation de cet édifice et le cardinal de Bourbon vendit à cet effet, moyennant 30 000 livres, l’hôtel que les évêques de Beauvais avaient à Paris rue des Billettes, et les bois de haute futaie appartenant à l’évêché.

En 1588, à la seconde assemblée des états de Blois, Henri III, ayant appris qu’il s’était laissé entraîner dans le parti de la Ligue, et craignant qu’on se servît de son nom contre lui, comme on le fit plus tard contre Henri IV, le fit conduire prisonnier d’abord à Tours, puis à Fontenay-le-Comte en Poitou.

Monnaie sous Charles X

Monnaie sous Charles X

Henri III mourut assassiné en 1589. Aussitôt le duc de Mayenne proclama le cardinal roi de France, sous le nom de Charles X. C’était en effet le meilleur choix que pût faire la maison de Lorraine pour gagner du temps et se préparer, à l’ombre de ce fantôme de royauté, à placer un de ses membres sur ce trône, dont le roi de Navarre, aîné de la branche des Bourbons et héritier de la branche de Valois, était exclu par son protestantisme.

Dans l’ordre naturel de succession, le cardinal venait après son neveu, qui n’avait pas d’enfants ; ce terme moyen pouvait donc gagner à la Ligue ceux des catholiques qui, tout en craignant l’avènement au trône d’un prince protestant, ne voulaient pas d’un roi qui ne fût point légitime. Les Lorrains, à la faveur du nom de Charles X, pouvaient donc continuer de saper la puissance du Béarnais, et préparer les voies à l’avènement de leur maison. Le 5 mars 1590, le parlement rendit un arrêt imprimé la même année, dans lequel il reconnaissait Charles X pour vrai et légitime roi de France.

La Ligue fit en conséquence graver un sceau et des monnaies à l’effigie du prétendu Charles X ; on parla même d’obtenir une dispense du pape pour faire épouser à ce prélat de soixante-six ans la veuve du duc de Guise. Pendant ce temps, le cardinal souffrait de la gravelle dans sa prison de Fontenay, que le duc de Mayenne ne songea pas un instant à lui ouvrir. Il craignait trop ce projet de mariage, qui n’aurait profité qu’aux enfants de son frère qu’on voulait faire adopter par le vieux cardinal, afin que l’aîné devînt son successeur. Du reste, il paraît que le cardinal, loin d’approuver tout ce qui se fit en son nom, adressa une lettre à Henri IV pour le reconnaître comme son roi légitime.

Au milieu de ce combat d’ambitions, le roi de la Ligue mourut dans sa prison, le 5 mai 1590. Les chefs de la Ligue ne voulant pas reconnaître Henri IV, et n’osant se déclarer entre le roi d’Espagne et les Guises, continuèrent d’inscrire le nom du cardinal sur les monnaies après sa mort. En 1594, l’année même de l’entrée d’Henri IV, le même parlement qui avait proclamé Charles X rendit un autre arrêt solennel contre la royauté de ce prince. Il fut ordonné de rayer son nom sur tous les registres et actes publics où il avait été inscrit.

Il y a eu un autre cardinal Charles de Bourbon, archevêque de Lyon, qu’il ne faut pas confondre avec le roi de la Ligue.

 
 
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