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18 avril 1506 : le pape Jules II pose la première pierre de l’église de Saint-Pierre de Rome

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18 avril 1506 : le pape Jules II
pose la première pierre de l’église
de Saint-Pierre de Rome
Publié / Mis à jour le mercredi 17 avril 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Ce temple principal de Rome moderne, est le plus beau, le plus vaste et le plus hardi qui soit dans le monde ; les plus grands artistes en tout genre y ont développé leurs talents, et dix papes de suite ont contribué à l’achèvement de cette superbe basilique.

Jules II

Jules II

Le cirque de Néron était autrefois sur l’emplacement même de Saint-Pierre. Constantin le Grand y érigea une vaste église, parce que saint Pierre était enterré dans cet. endroit. Au bout de onze siècles, cette église menaçant ruine, Nicolas V fit jeter, vers l’an 1450, les fondements de la basilique neuve, sur les dessins de Bernard Rosellini, et de J.-B. Alberti. Cette entreprise fut abandonnée par les successeurs de ce pape, pendant plus de cinquante ans, jusqu’au pontificat de Paul Il, qui la fit continuer.

Jules II, son successeur , après avoir examiné les plans des plus habiles architectes, choisit celui du Bramante, qui avait imaginé de surmonter le milieu de l’édifice d’une vaste coupole. Jules Il posa la première pierre le 18 avril 1506, et sur-le-champ on éleva les quatre piliers. Après la mort de Jules II et du Bramante, Léon X prit pour architecte Julien de Sangallo, frère Joconde, et avec eux Raphaël qui avait le génie de tous les arts du dessin. Ils se contentèrent de renforcer les fondements autour des piliers, qu’ils jugèrent trop faibles pour soutenir l’immensité de la coupole. La mort de ces trois artistes célèbres obligea Léon X à les remplacer par Balthazar Peruzzi, de Sienne, qui, sans toucher à ce qui avait été fait, changea seulement le plan de la basilique, à cause de la dépense immense dans laquelle devait entraîner l’exécution du plan du Bramante, qui était en croix latine, et que ce nouvel architecte réduisit en croix grecque.

Léon X était mort, et déjà Clément VII avait succédé à Adrien VI, lorsque Balthazar Peruzzi acheva la tribune commencée par le Bramante. Le Saint-Siège fut ensuite occupé par Paul III, qui choisit pour architecte Antoine de Saugallo, lequel réduisit de nouveau l’église en croix latine, suivant le premier dessin du Bramante. Sangallo mourut, et Paul lIl remit l’édifice entre les mains de Michel-Ange, qui rétablit la croix grecque, et agrandit la tribune et les deux bras de la nef transversale. Il fit aussi un nouveau dessin de la coupole, qu’il commença d’exécuter, et auquel ses successeurs se conformèrent dans la suite. Michel-Ange voulait faire une façade pareille à celle du Panthéon ; mais la mort le prévint, et cette excellente idée ne fut point mise à exécution.

Ce grand artiste fut remplacé, sous le pontificat de Paul IV, par les architectes Jacques Barozzi de Vignoles, et Pyrrhus Ligorio ; on leur imposa l’obligation de se conformer en tout aux dessins de Michel-Ange : ce qu’ils firent avec la plus grande exactitude. Mais ce ne fut que leur successeur, Jacques de la Porte, choisi par Grégoire XlIl , qui termina la coupole, sous le pontificat de Sixte-Quint. Clément VIlI se servit aussi de Jacques de la Porte, pour faire orner de mosaïques la grande coupole, et de stucs dorés la voûte, ainsi que pour faire recouvrir tout le pavé de différentes sortes de marbre.

Enfin, Paul V fit achever ce temple par Charles Maderne, qui le réduisit de nouveau en croix latine, et abandonna le plan de Michel-Ange pour reprendre celui du Bramante. Ce fut aussi cet architecte qui fit le portique et la façade, lesquels font peu l’honneur à son talent. Le Bernin ajouta, sous Alexandre VII, le magnifique portique qui entoure la place sur laquelle Sixte-Quint avait fait élever le bel obélisque qui en fait encore aujourd’hui l’ornement.

On peut juger, par le nombre des pontifes et des architectes, qui tous ont concouru à l’achèvement de cette église, des sommes énormes qui ont été employées pour la construction de ce vaste monument. Les mesures de ses principales parties compléteront l’idée qu’on peut s’en former lorsqu’on n’a pas le plan sous les yeux. Le portique a trente-neuf pieds de large et quatre cent quarante-huit de long, y compris les deux vestibules qui sont aux deux bouts ; la voûte est élevée de soixante-deux pieds au-dessus du sol ; la longueur de la nef du milieu est de cinq cent soixante-neuf pieds jusqu’à la chaire de Saint-Pierre ; la largeur de quatre-vingt-cinq, et la hauteur de cent quarante jusqu’à la voûte ; les deux nefs latérales ont vingt pieds et demi de large ; enfin, la longueur de ‘la grande nef transversale est de quatre cent huit pieds ; la coupole est soutenue par quatre piliers énormes ; son diamètre intérieur est de cent trente pieds, et son diamètre extérieur de cent quarante-cinq ; de l’entablement du tambour jusqu’à l’œil de la lanterne, la hauteur est de cent soixante-quatre pieds, auxquels il faut ajouter :

1°. les quatre-vingt-dix-huit pieds qui se trouvent depuis l’œil de la lanterne jusqu’au sommet de la croix qui la termine ; 2° cent quarante-quatre pieds pour la hauteur des piliers jusqu’à l’entablement des tambours, ce qui donne à cette prodigieuse coupole trois cent quatre-vingt cinq pieds d’élévation, depuis le pavé jusqu’au sommet. Ce fut le Bramante qui en conçut l’idée, et Michel-Ange qui l’exécuta.

 
 
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