26 août 542 : mort de saint Césaire, évêque d'Arles

Issu d’une noble et pieuse famille, Césaire avait vu le jour vers 470, dans le territoire de Châlons-sur-Seine. Ses inclinations répondirent aux leçons qu’il reçut, aux exemples dont il était entouré. Quelquefois il poussa la charité jusqu’à se dépouiller de ses habits pour en revêtir les pauvres.

Dès l’âge de dix-huit ans, il alla s’offrir à l’évêque de Châlons, qui s’empressa de l’agréger à son clergé : deux ans plus tard, dominé par ce vague instinct dans lequel on voyait jadis le désir d’une perfection plus haute, il se renferma dans le monastère de Lérins ; mais le climat de cette île, non moins que l’austérité de sa vie, ayant altéré sa santé, il vint à Arles, auprès de l’évêque Eone, son compatriote et son parent. Ce dernier l’attacha à son église, lui donna la conduite d’un monastère situé dans un faubourg au-delà du Rhône, et, en mourant, le désigna pour son successeur.

Césaire n’accepta la pesante charge de l’épiscopat que sous la double contrainte des vœux du clergé et de ceux du peuple. Tous ses actes, toutes ses démarches prouvèrent qu’un choix meilleur était impossible. Bientôt Césaire fut considéré comme le premier évêque des Gaules, moins encore par l’éminence de son siège, que par la haute renommée de ses vertus. Cependant son zèle même pour l’exécution des règlements de discipline, dressés sous son influence au concile d’Agde, lui suscita des ennemis. L’un de ses secrétaires, Licinien, se mit à la tête de la cabale, et Césaire fut dénoncé à Alaric, comme coupable d’ourdir une intrigue pour livrer la ville d’Arles au roi de Bourgogne, dont il était né sujet.

Relégué à Bordeaux, il ne tarda pas à triompber de la calomnie ; son retour fut marqué par la grâce qu’il sollicita et obtint pour ses calomniateurs, condamnés à être lapidés, et près de subir leur sentence. La même accusation se renouvela, deux ans après, durant le siège que les Francs et les Bourguignons mirent devant la ville d’Arles. On travestit les actes de la générosité la plus ardente en indices d’une lâche trahison : mais Théodoric, souverain du pays, et devant lequel Césaire fut traduit à Ravenne, reconnut son innocence, et le renvoya comblé de présents.

Profitant de son voyage en Italie pour visiter les tombeaux des saints Apôtres, Césaire fut accueilli par le pape Symmaque, comme le personnage le plus illustre de l’Eglise d’Occident, décoré du pallium, et nommé vicaire du saint Siège dans les Gaules ainsi qu’en Espagne. Epuisé de travaux, accablé d’infirmités, Césaire, dont l’épiscopat se signala par la tenue d’un grand nombre de conciles, mourut dans son église métropolitaine.

Ses ouvrages consistent principalement en sermons et en homélies, qui ont été quelquefois attribués à saint Augustin.