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Louis XI piégeant ses courtisans

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Le saviez-vous ?
Anecdotes historiques, brèves, sarcasmes, reparties, bons mots ayant trait à des personnages célèbres.
Louis XI piégeant ses courtisans
(D’après « Mon journal : recueil hebdomadaire illustré », paru en 1912)
Publié / Mis à jour le mercredi 24 mars 2021, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 
 
 
Comment Louis XI, ayant reçu dix mille écus d’or, décida de mettre cette somme à profit pour mettre à l’épreuve ses courtisans

Le roi Louis XI ayant reçu en présent une somme de dix mille écus d’or — somme alors très considérable —, les fit étaler sur un grand bureau, et, pour animer les désirs ainsi que les espérances des courtisans qui l’entouraient :

« Voilà bien de l’argent, messieurs, leur dit-il. C’est un cadeau que l’on me fait, sur lequel je ne comptais nullement, et je ne veux point qu’il entre dans mes coffres. Ainsi ceux d’entre vous qui m’ont servi n’ont qu’à parler. »

Louis XI. Gravure extraite des albums du roi Louis-Philippe constitués dans la première moitié du XIXe siècle
Louis XI. Gravure extraite des albums du roi Louis-Philippe
constitués dans la première moitié du XIXe siècle

Chacun alors ne manqua pas de détailler et d’exagérer tous les services qu’il prétendait avoir rendus à l’État, et d’établir en conséquence les droits qu’il croyait avoir sur les dix mille écus d’or. Le chancelier de France Morvilliers, seul, les yeux baissés, ne disait rien.

— Eh ! Quoi donc, mon chancelier, lui dit le roi, dédaignez-vous de faire ainsi que ces messieurs et d’énumérer et exalter vos services ?

— Sire, répliqua le chancelier, je suis moins occupé d’obtenir de nouveaux bienfaits de la part de Votre Majesté, que de me rendre plus digne encore de ceux dont elle m’a déjà comblé.

— Oh ! Oh ! Voilà un malin ! murmura à l’oreille de son voisin le médecin du roi, Coictier. Gare ! C’est Morvilliers qui va mettre la main sur le gâteau.

— Diantre ! Mon chancelier n’a besoin de rien ? repartit le roi en hochant la tête. Voilà qui est parfait, et je suis ravi d’avoir un homme si riche à mon service.

Pierre de Morvilliers, chancelier de France de 1461 à 1465. Gravure publiée dans Le théâtre d'honneur de plusieurs princes anciens et modernes (1618)
Pierre de Morvilliers, chancelier de France de 1461 à 1465.
Gravure publiée dans Le théâtre d’honneur de plusieurs princes anciens et modernes (1618)

En entendant ce propos, les courtisans, qui connaissaient moins bien que Coictier le caractère de Louis XI, se félicitaient déjà, et croyaient être sûrs que le chancelier ne diminuerait rien de la somme que chacun d’eux convoitait, lorsque le roi se tournant tout à coup vers le sage et modeste et surtout habile ministre :

« Monsieur, lui dit-il d’un ton grave et imposant, permettez que j’ajoute cette somme à vos richesses. Et vous, messieurs, continua-t-il avec un sourire ironique, vos services sont si grands, si considérables, que je ne puis m’acquitter aujourd’hui envers vous. J’y renonce. Mais à plus tard, messieurs, à plus tard ! »

 
 
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