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L'ambassadeur de Charlemagne sauve sa tête à Constantinople

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Le saviez-vous ?
Anecdotes historiques, brèves, sarcasmes, reparties, bons mots ayant trait à des personnages célèbres.
L’ambassadeur de Charlemagne
sauve sa tête à Constantinople
(D’après « Des faits et gestes de Charles le Grand, roi des Francs
et empereur » (par un moine de Saint-Gall), édition de 1824
insérée au sein de la « Collection des mémoires relatifs à l’Histoire
de France depuis la fondation de la monarchie française
jusqu’au XIIIe siècle » (par François Guizot))
Publié / Mis à jour le samedi 23 janvier 2021, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 
 
 
Au début du IXe siècle, un ambassadeur de Charlemagne, invité à dîner par l’empereur byzantin, échappe de peu à la mort qui l’attendait pour avoir pris la liberté de retourner son poisson

Contenant nombre d’anecdotes se rapportant à la vie de Charlemagne, les Gesta Karoli Magni, œuvre attribuée au moine de Saint-Gall — Notker le Bègue (840-912), musicien et poète — et qu’il aurait composée en 884, ont été élaborées non d’après des livres mais d’après des conversations de l’auteur.

Tout ce qui a trait aux guerres de l’empereur d’Occident, à sa cour, à sa vie politique et domestique, le moine de Saint-Gall l’avait entendu conter par Adalbert, l’un des guerriers qui à la suite du comte Gérold avaient pris part aux expéditions de Charlemagne contre les Saxons, les Esclavons et les Avares, qu’il appelle les Huns.

Solidus de Nicéphore Ier (803-811), portant le buste couronné de face de l'empereur byzantin, vêtu de la chlamyde, tenant de la main droite une croix potencée et la mappa de la main gauche
Solidus de Nicéphore Ier (803-811), portant le buste couronné de face de l’empereur byzantin, vêtu
de la chlamyde, tenant de la main droite une croix potencée et la mappa de la main gauche

Le moine de Saint-Gall nous apprend ainsi que le chef d’une ambassade envoyée par le monarque franc à Constantinople fut invité à dîner par l’empereur grec Nicéphore Ier (802-811), qui le plaça au milieu de tous les grands de sa cour. Entre autres mets, un poisson de rivière, garni de divers assaisonnements, fut apporté dans un plat.

Or, c’était une loi de l’étiquette byzantine, qu’à la table du prince nul convive ne pouvait, sous peine de mort, retourner le corps des animaux que l’on y servait. L’ambassadeur, ignorant cet usage, retourna le poisson qui était placé devant lui. Aussitôt tous les courtisans se levèrent de table, et réclamèrent du prince l’exécution de la loi.

L’empereur dit alors en gémissent à l’ambassadeur : « Je ne puis refuser à mes courtisans de te livrer sur-le-champ à la mort ; mais, à l’exception de la vie, demande-moi ce que tu voudras, et, par tout ce qu’il y a de plus sacré, je te jure de te l’accorder. »

Le Franc réfléchit quelques instants ; puis, au milieu du silence général, il dit à l’empereur : « Prêt à mourir, je ne demande qu’une seule grâce, c’est que tous ceux qui m’ont vu retourner le poisson soient privés de la vue. »

Un banquet byzantin au Moyen Âge. Détail d'une chromolithographie publicitaire de 1909
Un banquet byzantin au Moyen Âge. Détail d’une chromolithographie publicitaire de 1909

L’empereur, dit le moine de Saint-Gall, frappé d’étonnement à cette prière, jura par le Christ qu’il n’avait pas vu le fait, et avait prononcé d’après les rapports des autres. L’impératrice, à son tour, attesta la bienheureuse Vierge Marie, mère de Dieu, qu’elle non plus n’avait rien vu.

Ensuite les grands, les uns après les autres, s’efforçant de se soustraire au péril qui les menaçait, prirent à témoin, celui-ci le porte-clefs du ciel, celui-là le docteur des nations, les autres toutes les puissances angéliques et la foule des saints, et firent la même déclaration avec les plus terribles serments.

Le sage Franc, ayant ainsi humilié l’orgueilleuse Grèce, revint dans sa patrie sain et sauf et triomphant.

 
 
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