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28 novembre 1667 : mort du voyageur Jean de Thévenot

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28 novembre 1667 : mort du voyageur
Jean de Thévenot
(D’après « Biographie universelle ancienne
et moderne » (Tome 41), édition de 1843-1847)
Publié / Mis à jour le jeudi 28 novembre 2024, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 
 
 
Infatigable voyageur fortuné maîtrisant le turc, l’arabe et le persan, il parcourut l’Europe, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, rentrant en France et introduisant le café à Paris avant de repartir pour l’Orient et les Indes

Né à Paris le 16 juin 1633, il reçut une éducation soignée. Après avoir fait ses études avec succès au collège de Navarre, il s’était adonné aux exercices du corps. Bientôt la lecture des voyages lui inspira le désir d’en entreprendre. Possesseur d’une fortune considérable par la mort de son père, il put se livrer à sa passion sans aucune des vues mercantiles qu’avaient eues Tavernier et d’autres.

Il partit, en 1652, pour parcourir l’Europe, et visita successivement l’Angleterre, la Hollande, l’Allemagne et l’Italie. Sa curiosité étant plus aiguillonnée que satisfaite par la vue de ces différents pays, il hésitait sur le choix des régions où il devait porter ses pas, lorsque le hasard lui fit connaître l’orientaliste d’Herbelot : ils se donnèrent rendez-vous à Malte ; mais le savant n’ayant pu partir assez tôt, Thévenot quitta Rome le 31 mai 1655, et le 2 juin, s’étant embarqué à Civita-Vecchia, il aborda successivement en Sicile et à Malte.

Au bout de cinq mois, il fit voile pour Constantinople. Le 30 août 1636, il partit pour l’Anatolie, dont il visita les principales places, et s’embarqua ensuite pour l’Égypte. Après une longue navigation, laquelle ordinairement se fait en sept jours, la saïque qui le portait arriva de Chio à Alexandrie, d’où Thévenot passa à Rosette ; puis, remontant le Nil, il prit terre à Boulac. Les détails qu’il donne sur l’Égypte sont en général assez vrais ; la planche du Mekkias, ou nilomètre, qui se trouve dans son voyage, est en revanche tout à fait fautive.

Il ne manqua pas d’aller visiter les pyramides. Quelque temps après, il saisit l’occasion d’une caravane pour Suez, et alla voir la mer Rouge et les monuments bibliques qui se trouvent dans cette contrée. S’étant embarqué pour retourner en Égypte, il fut attaqué et dépouillé par des pirates arabes, et, ce qui était plus fâcheux, par des Maltais. Revenu au Caire, il y fit de nouvelles observations, et sa relation renferme en cet endroit des détails fort intéressants sur le Nil et sur plusieurs autres curiosités de l’Égypte.


Portrait de Jean Thévenot en 1664 par François Chauveau (1613-1676).
Frontispice de la Relation d’un voyage fait au Levant

Il paraît que la fatigue et les dangers de tous ces voyages le firent songer à revenir dans sa patrie. Ayant pris passage sur un vaisseau anglais, il relâcha à Tunis et visita les ruines de Carthage. Il fut ensuite témoin, acteur et presque victime d’un combat sanglant que trois corsaires espagnols livrèrent au vaisseau anglais sur lequel il se trouvait, et qui entra triomphant dans le port de Livourne.

Thévenot parcourut encore une fois l’Italie et revint en France, où ses amis et sa famille, enchantées de le revoir, se flattaient qu’un voyage de sept ans aurait calmé son ardeur. Mais les connaissances qu’il avait acquises n’étaient pour lui qu’un attrait de plus pour en acquérir de nouvelles, et dans le moment même où on le félicitait d’avoir si bien vu plusieurs contrées de l’Orient, il regrettait vivement de n’en avoir pas visité davantage.

De son excursion en Égypte, Jean de Thévenot avait rapporté une provision de la précieuse fève de café. Et c’est ainsi que le breuvage fit son apparition à Paris. Le voyageur en régala des amis qui n’étaient peut-être pas tous des orientalistes au même titre que François Pétis de La Croix, interprète du roi en langue turque qui en garda le souvenir. Thévenot consacre plusieurs pages au « cahvé » et aux « cahvehanes » (cabarets publics de cahvé) chez les Turcs, dans son Voyage au Levant publié en 1664.

Ayant secrètement mis ordre à ses affaires, il quitta Paris le 16 octobre 1663. Il s’était depuis quatre ans livré aux études qui peuvent être utiles à un voyageur. Lorsque sa famille le croyait en Bourgogne, il était déjà à Marseille, où il s’embarqua le 24 janvier 1664. On n’arriva que le 14 février devant Alexandrie ; il en partit bientôt pour Séïde. Damas, Alep, Mossoul furent successivement le but de ses excursions. Il descendit le Tigre jusqu’à Bagdad (actuel Irak), entra en Perse par la route d’Hamadan. Après un séjour de cinq mois à Ispahan (actuel Iran), il dirigea sa route vers Bender-Abassi (dans le détroit d’Ormuz), espérant s’embarquer pour les Indes ; mais, voyant que cela était impossible, il revint sur ses pas et visita les antiquités de Chiraz et celles de Tchehlminar. Il se rendit ensuite à Bender-Rik, port sur le golfe, d’où il put passer à Bassora. Il y trouva un vaisseau anglais qui le conduisit à Surate (Inde), où il débarqua au commencement de 1666. Il ne tarda pas à parcourir le Guzerate et vit Amedabad et Cambaye.

Plus tard il traversa la péninsule de Surate à Masulipatan, et passa par Brampour, Aurangabad et Golconde ; il ne négligea pas, étant à Aurengabad, d’aller visiter les fameuses pagodes d’Elora. Il revint à Surate vers la fin de l’année. En février 1667, il s’embarqua pour Bender-Abassi et revit Chiraz et Ispahan. Il comptait retourner en Europe par l’Arménie et l’Asie Mineure, mais ses longues fatigues avaient altéré sa santé. En partant de Qom — ville située à 150 km au sud-ouest de Téhéran —, il était déjà malade ; cependant il continua de décrire sa route jusqu’au bourg de Farsank ; les douleurs qu’il ressentait l’obligèrent de quitter la plume dans ce lieu. Néanmoins il avança encore trente lieues au delà jusqu’à Mianeh, petite ville éloignée d’une égale distance de Tauris (actuelle ville de Tabriz, en Iran). Ce fut là qu’il expira le 28 novembre 1667.

On a de Thévenot : 1° Relation d’un voyage fait au Levant, contenant diverses particularités de l’Archipel, Constantinople, Terre sainte, Égypte, des Pyramides, momies, des déserts d’Arabie, de la Mecque, etc. (1664) ; 2° Suite du même voyage, Mésopotamie, de l’Euphrate et du Tigre, il est traité de la Perse ; 3° Voyage contenant la relation de l’Hindoustan, des nouveaux Mogols et des autres peuples et pays des Indes (1684). Il fit imprimer lui-même sa première relation. Ce n’est qu’après sa mort qu’un sieur de Luisandre, son ami, et l’orientaliste François Pétis ont publié le reste de ses mémoires. Ces diverses relations furent réunies sous le titre de Voyages de de Thévenot, tant en Europe qu’en Asie et en Afrique en 5 volumes (1689).

La fréquente réimpression de ces voyages prouve qu’ils avaient été favorablement accueillis ; ils furent aussi traduits en hollandais (1691) et en allemand (1693). Ils méritaient ce grand succès : ils sont exacts ; leur lecture est amusante ; ils renferment une foule de détails curieux et instructifs aujourd’hui même que les pays parcourus par Thévenot ont été visités par un si grand nombre d’Européens. Ce voyageur avait une grande facilité pour les langues ; il possédait à fond le turc, l’arabe et le persan, ce qui lui permettait de bien observer les peuples chez lesquels il se trouvait ; il était de plus fort instruit dans les sciences.

L’éditeur de ses deux derniers voyages, auquel il les avait légués par son testament pour qu’il les revît, avait entre les mains un ouvrage considérable composé par Thévenot dans les Indes ; c’était un herbier de cette contrée, avec la description de chaque plante. Tavernier, Daulier des Landes rendent hommage au savoir et aux bonnes qualités de Thévenot. « Sa mort, dit Orme dans ses Fragments historiques sur l’empire mogol, fut une grande perte pour les sciences géographiques. Aucune relation de l’Inde ne contient autant de faits curieux, recueillis en si peu de temps et renfermés dans moins de phrases. » Thévenot donne des détails historiques très intéressants. Il a le premier parlé du fameux Séwagi et des Paria.

 
 
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